Brève ou communiqué du 14 juillet 2007
Tous ensemble, organisons la résistance aux attaques de Sarkozy !
(Appel du premier Forum de la Résistance Sociale, tenu à Paris le samedi 7 juillet 2007)
Les
attaques du gouvernement Sarkozy-Fillon contre les travailleurs, les
immigrés et les jeunes
Les
participants constatent que les différentes réformes
du gouvernement Sarkozy-Fillon sont les différentes pièces
d’un plan unique de contre-réformes au service du MEDEF. Il
s’agit d’améliorer significativement la compétitivité
des entreprises françaises sur le marché mondial. Cela
suppose une destruction brutale des droits conquis de haute lutte par
les travailleurs :
- Remise
en cause du droit de grève :
Sarkozy a annoncé une « loi-cadre » pour
juillet. Se souvenant qu’en 1995 l’ « élan
réformateur » de Juppé s’est brisé
sur les grèves, il veut désarmer les travailleurs
avant ses plus grandes contre-réformes. L’obligation de
déclaration individuelle d’intention de participer à
la grève vise à exercer une pression sur les salariés
ainsi qu’à mieux organiser le service le jour de la grève.
L’instauration d’un referendum au bout d’une semaine de conflit
a pour but de briser les grèves en s’efforçant de les
délégitimer. Les « accords de prévention
des conflits » sont aussi des entraves inacceptables au
droit de grève.
- Chasse
aux immigrés :
un projet de loi prévoit de restreindre encore davantage les
possibilités de regroupement familial pour accélérer
encore les rafles et les expulsions. Sarkozy veut stigmatiser une
partie de la population pour diviser les travailleurs.
- Défiscalisation
des heures supplémentaires pour les patrons au lieu de hausses
de salaire pour les ouvriers : aux ouvriers qui par la
grève exigent des hausses de salaire (ex : PSA-Aulnay),
Sarkozy répond : travaillez encore plus ! En outre,
le projet prévoit d’exonérer ces heures
supplémentaires de cotisations sociales : c’est donc
une réduction du salaire différé de la classe
ouvrière (assurance-maladie, allocations-chômage,
pensions de retraite, etc). Bref, il accroît l’exploitation
des salariés ayant un emploi, alors qu’il faudrait répartir
entre tous les heures de travail sans diminution de salaire.
- Multiplication
des franchises sur les frais médicaux. Le gouvernement
veut faire payer une part croissante des frais médicaux aux
travailleurs : le premier jour d’arrêt maladie ne serait plus
remboursé, ni le premier euro sur les médicaments, mais
les trusts pharmaceutiques continueraient à faire des profits
gigantesques.
- Subordination accrue de l’université aux intérêts
du patronat : Sarkozy veut finir de détruire le cadre
national des diplômes, reconnus dans les conventions
collectives, soumettre encore davantage l’Université aux
besoins immédiats des entreprises en accroissant leur
financement privé et remplacer les fonctionnaires partant en
retraite par des précaires. Le « préinscription »
est un instrument de sélection à l’entrée en
première année.
- Répression
et criminalisation du mouvement social :
le projet de loi prévoit des « peines planchers »
dès la deuxième récidive pour tous les délits
passibles d’au moins trois ans de prison, soit la grande majorité.
Le gouvernement veut disposer d’instruments pour museler toute
révolte, comme celle de 2005 et pouvoir poursuivre comme des
criminels les militants, travailleurs et jeunes s’opposant à
sa politique.
- Cadeaux
fiscaux aux plus riches
et attaques contre les services publics par la suppression
massive de postes de fonctionnaires : les cadeaux aux
riches (« bouclier fiscal », exonération
des droits de succession, etc.) représentent 13 milliards
d’euros, une somme correspondant aux 40 000 postes de
fonctionnaires supprimés, c’est-à-dire aux
enseignants, aux BIATOS, aux infirmières, aux postiers… qui
vont manquer demain.
- Destruction
du CDI par
l’instauration d’un « contrat de travail
unique » précaire.
- Allongement
à 41 ans, puis à 42 ans de la durée de
cotisation pour une retraite à taux plein.
- Nouveau
traité européen,
ayant le même objectif que le TCE massivement rejeté en
mai 2005, mais sans passer par un référendum.
Quel
plan de bataille pour mettre en échec le gouvernement
Sarkozy-Fillon ?
Le
programme du gouvernement Sarkozy-Fillon est un programme de casse
sociale généralisée. S’il parvenait à
le mettre en œuvre, cela signifierait non seulement des reculs
considérables pour l’ensemble des travailleurs, des jeunes
et des immigrés, mais aussi un affaiblissement durable de la
capacité du mouvement ouvrier à faire échec aux
plans du patronat. Rien ne saurait rendre légitime un tel
programme, pas même l’élection de Sarkozy et une large
majorité UMP. En 1995, Chirac avait aussi été
élu en mai avec près de 53 % des voix, avant de
devoir reculer partiellement face aux grèves et aux
manifestations des travailleurs en novembre-décembre. Pour les
travailleurs et les jeunes, rien ne peut rendre légitime un
programme de destruction de leurs acquis ! La gravité des
enjeux exige de toutes les organisations se revendiquant de la
défense des travailleurs salariés que, tirant les
leçons des luttes récentes, elles préparent,
diffusent et exécutent un plan de bataille sérieux,
capable de stopper les contre-réformes de Sarkozy-Fillon.
1)
Il ne faut pas se laisser prendre au piège des luttes
éparpillées. Le gouvernement prétend faire ses
réformes rapidement, mais en attaquant chaque secteur l’un
après l’autre (personnels et étudiants des
universités, immigrés, travailleurs des entreprises de
transports, personnels de l’enseignement secondaire, travailleurs
du privé, etc.). Des luttes sectorielles sont vouées à
l’échec étant donnée la détermination
et la cohésion du patronat et de son gouvernement. Il faut par
conséquent œuvrer à la préparation et à
l’organisation d’une riposte faisant converger rapidement
l’ensemble des secteurs. Il s’agit d’un combat entre
l’ensemble des travailleurs d’un côté et le
gouvernement au service du MEDEF de l’autre. Dès
juillet, c’est tous ensemble qu’il faut lutter. Il s’agit donc
de
- Construire un front de riposte unitaire de toutes les
organisations politiques, syndicales et associatives se
revendiquant de la défense des intérêts des
travailleurs et des jeunes ;
- Faire appel partout à l’initiative des masses et à
leur auto-organisation démocratique dans des
comités de préparation de la résistance
sociale, dans les établissements, les entreprises et les
quartiers. Il faut, dès à présent, dans chaque
secteur, faire circuler l’information sur les conséquences
concrètes des lois de régression sociale et leurs
répercussions sur l’ensemble de la société.
Il faut organiser des réunions d’information, créer
des liens avec les autres salariés et les autres étudiants,
sous forme de coordinations autonomes pouvant regrouper des
militants politiques ou syndicaux tout comme des personnes non
organisées. Dès que les premiers luttes s’engageront,
il faut mettre en avant la formation de comités de
grève. La lutte des étudiants en 2006 contre
le CPE, tout comme celle des ouvriers de PSA-Aulnay ont montré
dans la pratique l’efficacité de ces comités pour
souder les salariés face au gouvernement et au patronat et
organiser le combat. Il est essentiel de commencer dès le
début à structurer ces comités à
l’échelle locale, départementale, régionale
et nationale, comme l’avaient fait les étudiants dans la
construction de la grève générale des
universités en 2006, en élisant dans chaque assemblée
des délégués mandatés et
révocables pour les coordinations.
2)
Il est vital de combattre pour que les organisations syndicales ne se
laissent pas enfermer dans le piège des « concertations ».
L’exemple de la loi sur l’autonomie des universités a
confirmé de façon éclatante que les projets
étaient déjà entièrement ficelés
et que le gouvernement ne cherche, par ces pseudo-négociations
à froid, qu’à obtenir la caution de tout ou partie
des directions syndicales pour ses projets. Il veut ainsi susciter
des illusions et des hésitations parmi les travailleurs pour
entraver leur mobilisation. Les enseignements des luttes des
dernières années sont clairs : lorsque les
directions des syndicats ont participé à des
concertations, par exemple à l’élaboration d’un
diagnostic partagé sur la contre-réforme Fillon sur les
retraites, cela a conduit à la défaite. Tout au
contraire, la formulation de l’exigence claire par toutes les
organisations syndicales du retrait du CPE et le refus de négocier
sur ce point ont été parmi les conditions qui ont rendu
possible la seule victoire (partielle) des luttes sociales de ces
onze dernières années. C’est pourquoi il faut
aujourd’hui refuser de participer à ces pseudo-négociations,
dénoncer fermement le caractère réactionnaire de
ces projets et en demander clairement le retrait pur et simple.
3)
Enfin, il ne sera possible d’infliger une défaite à
Sarkozy et au MEDEF que par la grève tous ensemble et en même
temps, c’est-à-dire par la grève générale.
Les journées d’action dispersées et sans perspective
sont impuissantes, comme l’ont montré les défaites de
2003 (retraites), 2004 (Sécurité Sociale), et la
victoire seulement partielle de 2006. Certes, la faible implantation
du syndicalisme constitue un handicap, mais les travailleurs ont
montré en 1995, en 2003 et en 2006, leur capacité à
faire grève par millions, lorsque leurs organisations les y
appellent. Certes, la grève générale ne se
proclame pas, mais elle se prépare et se construit. Elle est
non seulement nécessaire, mais aussi possible, pourvu que l’on
en popularise partout l’objectif dès maintenant.
C’est
pourquoi le premier Forum de la Résistance Sociale appelle :
à
organiser des manifestations dès juillet contre les premiers
projets de lois réactionnaires de Sarkozy ;
à
populariser partout le présent appel ;
à
organiser de nouveaux forums de la résistance sociale, à
Paris le SAMEDI 22 SEPTEMBRE, dans les autres villes dès que
possible.
À
l’issue du Forum, deux groupes de travail, l’un sur la question
du droit de grève, l’autre sur la répression, en vue
de préparer des réunions spécifiques sur ces
sujets.
Contact :
06 08 86 73 13 ou resistancesociale@free.fr
Site : http://resistancesociale.exprimetoi.net