Déclaration de création du collectif de soutien à la résistance des peuples du Moyen-Orient contre l’impérialisme et le sionisme


Paris, le mercredi 23 août 2006



SOUTIEN A LA RESISTANCE DES PEUPLES DU MOYENT-ORIENT

CONTRE L’IMPERIALISME ET LE SIONISME



Ne le cachons pas : c'est avec satisfaction que nous avons assisté à l'échec de la tentative israélienne de détruire la résistance libanaise, notamment le Hezbollah. Solidaires de la population libanaise lors des bombardements et des massacres entamés le 12 juillet, nous partageons aujourd'hui joie et fierté avec le peuple libanais et sa résistance.


Cette satisfaction a une signification politique : la conviction qu'un coup a été porté à la guerre totale engagée par les gouvernements états-unien et israélien contre les peuples du monde arabo-musulman depuis le 11 septembre 2001, à savoir l’occupation de l'Afghanistan et de l'Irak, les plans agressifs contre la Syrie et l'Iran. L'impérialisme et son allié sioniste ne sont pas invincibles, la résistance ça paie et ensemble nous pouvons vaincre l'adversaire commun. Les peuples arabes l’ont bien compris et l’ont exprimé haut et fort de Rabat à Baghdad tandis que leurs gouvernants mettaient en cause la résistance et poussaient à la division.


En tant que mouvement de soutien en France, nous pensons qu’il est nécessaire aujourd’hui de construire un mouvement populaire sur la base des principales exigences suivantes :


1/ Une vigilance accrue


Le succès de la résistance libanaise ne doit pas créer d'illusions : l'échec de l'offensive israélienne ne remet pas en cause le plan impérialiste de domination de l'ensemble du Moyen-Orient et de l'Asie centrale selon le plan du « Grand Moyen-Orient », ni le projet colonial expansionniste de l'Etat sioniste.


Ainsi, au Liban, la résolution 1701 du Conseil de sécurité est sans ambiguïté : le désarmement de toute forme de résistance, déjà affirmé dans la résolution 1559, proposée par la France et adoptée en 2004. Faute d'avoir pu l'obtenir par l’agression israélienne, le Conseil de sécurité, sous l'impulsion des gouvernements états-unien et français, met en demeure le gouvernement libanais de neutraliser toute forme de résistance libanaise ou palestinienne, même au prix d'une guerre civile, tandis qu’Israël se voit seulement interdire de mener « des actions offensives », ce qui laisse une large marge pour les agressions menées au nom du « droit d’Israël à se défendre ».


En Palestine, plus de 200 Palestiniens ont été assassinés et plus de 800 ont été blessés à Gaza depuis la fin-juin, des dizaines de parlementaires et de membres du gouvernement ont été emprisonnés, les exécutions sommaires de militants en Cisjordanie se sont poursuivies sans relâche et dans le silence de la « communauté internationale » qui a choisi de pousser les Palestiniens à la guerre civile ou à la reddition, dans l'espoir qu’ils renoncent enfin à leurs droits. Toutes les conditions semblent réunies pour permettre à l'Etat terroriste d’Israël de prendre une revanche contre les Palestiniens après l'humiliation subie au Liban.


2/ Un soutien sans ambiguïté à la résistance des peuples palestinien, libanais et irakien


Il n'appartient pas à un mouvement de soutien de dicter leur conduite à celles et ceux qui luttent sur le terrain. Mais il est de son devoir d'écouter leur voix, de leur donner la parole et d’agir pour faire avancer leurs revendications.


Lorsqu’en Irak les forces occupantes et leurs collaborateurs sont obligés de se terrer dans des zones « sécurisées », lorsqu’en Cisjordanie et à Gaza la population accorde la majorité de ses suffrages aux forces qui refusent d'abdiquer et notamment au Hamas, lorsqu’au Liban le soutien populaire apporté à la résistance armée dirigée principalement par le Hezbollah met en échec toutes les tentatives de division visant à provoquer une guerre civile, il n'y a plus d'hésitation : le choix majoritaire des peuples irakien, palestinien et libanais est celui de la résistance, du refus d'abdiquer leurs droits, de la sauvegarde de leurs terres et de leurs ressources naturelles, du refus de l’imposition de « valeurs » impérialistes prétendument supérieures, du rejet de leur transformation en réservoir de main d'oeuvre jetable et corvéable suivant les besoins du marché, du refus de l'occupation et de l'oppression.


C'est pourquoi nous nous interdisons de transiger dans notre soutien à leur lutte sur le droit au retour de tous les réfugiés palestiniens, la libération inconditionnelle de tous les prisonniers, le retrait immédiat et inconditionnel de toutes les troupes d'occupation, le droit des peuples à leur autodétermination.

3/ La fin de l'hypocrisie et des illusions vis à vis de l'Etat sioniste

Le caractère criminel de l'agression israélienne contre la population libanaise est désormais évident pour la majorité des peuples du monde et les massacres de civils ainsi que les destructions massives et délibérées d’infrastructures sont clairement qualifiés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.


Mais le terrorisme d’Etat à l’oeuvre au Liban n'est pas différent de celui que les Palestiniens subissent depuis des dizaines d'années : destructions systématiques d’infrastructures, attaques de convois de réfugiés et d’ambulances, massacres de civils et assassinats programmés de résistants, emprisonnements arbitraires et punitions collectives, etc. sont les conséquences inévitables du projet sioniste et les fondements de la politique de l’Etat colonial raciste depuis sa création. La perpétuation de cette politique n’a été possible que par le soutien des institutions internationales et des puissances mondiales qui ont développé et poursuivi des liens étroits et une collaboration politique, économique, militaire, culturelle, scientifique, etc. avec l’Etat d’Israël. C'est pourquoi la rupture de ces liens, notamment par le boycott institutionnel et individuel et le désinvestissement, est un élément décisif pour peser efficacement sur ce rapport des forces.


Face à un Etat dont les fondations reposent sur le nettoyage ethnique des Palestiniens, la conquête territoriale et la domination économique et militaire de ses voisins et dont le seul ciment est la guerre permanente, les peuples du Moyen-Orient ne peuvent que constater qu’il n’y aura pas de paix possible tant que perdurera le système colonial d’Israël soutenu par l’impérialisme.


En France nous devons dénoncer et affaiblir tous ceux qui soutiennent et protègent l'Etat d’Israël en lui garantissant l'impunité et en entretenant les illusions sur sa nature démocratique et sur sa légitimité.


4/ Un engagement clair dans le combat contre l'impérialisme français

Le rôle de l’administration Bush est à juste titre dénoncé par ceux qui luttent contre la guerre impérialiste américaine. Pour autant, nous ne saurions ignorer le rôle de l'impérialisme français et négliger les responsabilités actuelles du gouvernement français. Le mythe d'une « politique différente » de la France à l'égard du droit des peuples est un mensonge. La France a impulsé et défendu la résolution 1559, elle a soutenu le blocus imposé aux Palestiniens, elle participe pleinement à l'isolement du gouvernement démocratiquement élu du Hamas, elle assiste sans mot dire à l'emprisonnement de milliers de Palestiniens, aux arrestations des ministres et parlementaires, elle garde le silence face aux bombardements quotidiens de Gaza et aux assassinats de combattants et de civils.


Si prompte à mobiliser les instances internationales lors de l'attentat contre son protégé Hariri, la France, ex-mandataire du Liban, a pris tout son temps pour présenter une résolution en concertation avec les USA. Le président français et la classe politique française ont cautionné l’agression israélienne contre Gaza et le Liban et condamné la résistance palestinienne et libanaise.

Ceux qui réclament l'application des résolutions 1559 et 1701 soutiennent la présence au Liban de troupes coloniales au service de l'impérialisme et de la protection de l'Etat israélien.Ils participent ainsi à la guerre contre la résistance. A tous ceux qui sont révoltés par la politique criminelle de l'Etat d'Israël et qui s'indignent de l'impunité dont cet Etat terroriste bénéficie, nous disons : on ne peut à la fois prétendre soutenir le peuple libanais dans son droit à la souveraineté et accepter l'envoi de troupes françaises au Liban. La « FINUL » renforcée n'est que l'auxiliaire de l'OTAN et le supplétif de l'armée israélienne pour détruire la résistance libanaise. Le premier devoir des militants et des organisations qui affirment vouloir défendre les intérêts des travailleurs et des opprimés est de soutenir la résistance des peuples et de combattre les opérations impérialistes de leur propre gouvernement.


Pas un homme, pas un sou pour la FINUL. Retrait des troupes françaises du Liban.
A bas les résolutions 1559 et 1701 de l’ONU !


Sur la base du droit à la résistance, nous soutenons toutes les organisations palestiniennes et libanaises qui se battent actuellement contre le projet sioniste soutenu par les impérialistes. Pour nous, en tant que soutien à la résistance des peuples palestinien, libanais et irakien, toute solution politique passe par :



Premiers signataires : Nanterre Palestine, Groupe CRI (communiste révolutionnaire internationaliste), St Ouen Palestine, Enfants de Palestine, Association des Palestiniens en France, Comité palestinien pour le droit au retour (section France), Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, Mouvement Justice pour la Palestine, Secours Rouge, Parti communiste Maoïste de France, Revolutionary Proletariat International, ISM France, Niort pour la Palestine, SolidarP, Convergence des causes, Socialismo o Barbarie, comité de lutte contre la barbarie et l'arbitraire, Fédération Syndicale Etudiante Paris I/IV,


Pour tout contact : tel : 06 20 69 36 30 / mail : justicepalestine@yahoo.fr