Intervention d’un représentant du Groupe CRI lors du rassemblement du 7 septembre devant l’Assemblée nationale pour la levée du blocus contre les peuples palestinien et libanais, pour le retrait des troupes françaises et étrangères du Liban.



Chers amis, chers camarades,


Le Groupe CRI (Communiste Révolutionnaire Internationaliste), partisan du programme de la IVe Internationale, est partie prenante du Collectif de soutien à la résistance des peuples du Moyen-Orient qui a pris la responsabilité d’appeler à ce rassemblement. Ce Collectif est un cadre de travail pluraliste, qui permet de fédérer des associations, des syndicats et des organisations politiques de différentes sensibilités, mais qui sont d’accord pour unir leurs forces dans un combat commun intransigeant contre le sionisme et l’impérialisme, à commencer par l’impérialisme français.


Pour le Groupe CRI, cette question de l’unité des forces anti-impérialistes et anti-capitalistes est une question centrale. Quand on est un syndicaliste digne de ce nom, un communiste digne de ce nom, un révolutionnaire digne de ce nom, on se bat pour défendre les ouvriers contre les patrons, les exploités contre les exploiteurs, les opprimés contre les oppresseurs. Tous les syndicats ouvriers, toutes les organisations qui se réclament de la lutte de classe devraient s’unir aujourd’hui pour combattre ensemble :


Il n’est pas acceptable de renvoyer dos-à-dos l’État colonial sioniste surarmé et les forces palestiniennes ou libanaises qui lui résistent : ce prétendu pacifisme est un poison idéologique qui revient à renoncer à la défense des opprimés, donc à couvrir lâchement le colonialisme.


Quand on est un syndicaliste digne de ce nom, on défend au quotidien les droits et la dignité des salariés contre les patrons arrogants et les actionnaires cupides. On ne peut donc qu’être écœuré quand on voit que les directions de la CGT, de FO, de la FSU, appellent à l’application des résolutions de l’ONU qui prévoient le désarmement des travailleurs et des opprimés libanais alors qu’ils se battent pour leurs droits et leur dignité.


Quand on est un communiste digne de ce nom, on se bat pour l’auto-émancipation des travailleurs exploités et des peuples opprimés. On ne peut donc qu’être écœuré quand on entend la direction du Parti communiste français féliciter Chirac qui vient de décider l’envoi de nouvelles troupes au Liban, alors que tout le monde connaît les liens de l’impérialisme français avec la grande bourgeoisie libanaise, avec les affairistes corrompus qui pillent les richesses du pays pour engraisser les grandes banques parisiennes.


Quand on est un communiste révolutionnaire internationaliste digne de ce nom, et notamment quand on se réclame de la IVe Internationale, on ne peut qu’être attristé de constater que les principales forces dites d’extrême gauche, comme la LCR, LO ou le PT, sont absentes ce soir. Par leur passivité, par leur manque de volonté politique, ces organisations prouvent une fois de plus leur incapacité à prendre leurs responsabilités, leur suivisme à l’égard des grosses organisations, du PCF et des directions syndicales.


Pour refuser leur soutien aux forces qui résistent concrètement, les armes à la main, contre l’impérialisme, certains font valoir l’argument des divergences politiques et idéologiques avec ces forces. Mais ce n’est qu’un prétexte qui revient là encore à capituler face à la puissance des oppresseurs. Pour le Groupe CRI, il est hors de question d’apporter un soutien au programme politique du Hezbollah et à son idéologie, mais c’est cautionner le crime impérialiste contre le peuple libanais que de ne pas soutenir sa résistance, dirigée aujourd’hui principalement par le Hezbollah, qu’on le veuille ou non.


Pour le Groupe CRI, il faut se battre dans les entreprises, dans les établissements, dans les quartiers, pour faire connaître le Collectif de soutien à la résistance des peuples du Moyen-Orient, pour organiser des réunions, pour assurer le succès de ses initiatives. Il faut se battre pour que de nouvelles organisations, de nouvelles associations, de nouveaux syndicats rejoignent le Collectif. Et il faut se battre aussi à l’intérieur des syndicats et des organisations du mouvement ouvrier, avec les dizaines de milliers de militants honnêtes et combatifs, pour les aider à y voir clair, pour construire un véritable mouvement de masse, pour imposer que ces organisations soutiennent la résistance et rompent avec l’impérialisme français, pour le front unique ouvrier contre Chirac.


C’est le plus grand service que nous puissions rendre, ici en France, à la résistance libanaise et palestinienne. Et c’est aussi un grand service que nous nous rendons à nous-mêmes, car tout combat efficace contre notre propre gouvernement ne peut que nous aider à avancer dans l’ensemble de nos revendications, pour la défense et la reconquête de nos droits et, demain, pour construire une alternative des travailleurs à l’impérialisme, au capitalisme et aux gouvernements de droite et de gauche qui en sont les valets.


Merci de votre attention.