Article du CRI des Travailleurs n°15

Sur le projet de « Constitution européenne »...

L’actualité politique et médiatique en France et dans les autres pays de l’Union européenne est marquée depuis plusieurs semaines par les débats et polémiques autour du projet de « Constitution européenne », signé en grande pompe à Rome, le 29 octobre, par les vingt-cinq chefs d’État et de gouvernement. C’est d’autant plus vrai en France depuis que Chirac a annoncé cet été que ce projet serait soumis l’an prochain à référendum. En particulier, l’appel de Fabius à voter « non » constitue un événement important de la situation politique, dans la mesure où, après les trois courants de gauche du PS, le PCF et l’extrême gauche, le PS risque maintenant de basculer à son tour, majoritairement, dans le camp des adversaires officiels du texte (un référendum interne au PS est organisé sur cette question le 1er décembre).

Comme annoncé dans le dernier numéro du CRI des travailleurs (septembre-octobre 2004), le Groupe CRI a décidé de faire campagne pour le « non », mais en combattant en même temps toutes les espèces de « non » bourgeois et petit-bourgeois : du point de vue des intérêts du prolétariat, le combat pour le « non » n’a de sens que dans une perspective ouvertement communiste, révolutionnaire et internationaliste ; c’est ce que soutient le premier texte que l’on pourra lire ci-dessous, projet de déclaration politique soumis à la discussion des militants ouvriers politiques et syndicaux et à celle de tous les groupes qui se réclament de la révolution prolétarienne.

Nous revenons ensuite sur le contenu même du projet de « Constitution », texte qui constituerait une arme étatique et politique majeure pour renforcer l’Union européenne, dans le double objectif de briser les acquis sociaux et démocratiques et de progresser dans la constitution d’un pôle impérialiste des bourgeoisies européennes confrontées à la concurrence internationale.

Puis nous analysons les différentes prises de position de gauche et d’extrême gauche qui se sont manifestées dans la dernière période contre la « Constitution européenne » (le « non » de Fabius, celui des courants de gauche du PS, l’appel commun de la Fondation Copernic, du PCF et de la LCR, l’appel propre du PT et enfin la position de LO). Nous montrons pourquoi aucune de ces prises de position — dont nous montrons nettement les différences spécifiques — n’est adéquate aux intérêts du prolétariat.

Enfin, nous rendons compte d’une réunion de militants et de différents groupes organisée à Paris le 10 octobre dernier, réunion à laquelle le Groupe CRI a participé, mais qui s’est soldée elle aussi par un appel à voter « non » dont la démarche est très ambiguë et non conforme à ce qu’exige le programme du communisme révolutionnaire.