Article du CRI des Travailleurs n°24

Soutien à la résistance des peuples !
Liberté pour Georges Ibrahim Abdallah !

Membre fondateur du Collectif de soutien à la résistance des peuples du Moyen-Orient contre l’impérialisme et le sionisme (cf. notre dernier numéro), le Groupe CRI a participé à ce titre au meeting du 6 octobre dernier pour le soutien à la résistance des peuples libanais, irakien et palestinien et pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste arabe détenu par l’État français depuis vingt-trois ans. Nous publions ci-dessous l’appel, co-signé notamment par le Groupe CRI, à ce meeting organisé par le Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah (http://liberonsgeorges.over-blog.com/) et qui a rassemblé environ 150 personnes à la Bourse du travail de Saint-Denis.

« Au Liban, la nouvelle agression criminelle israélienne vient de détruire une grande partie du pays et de tuer des milliers d’habitants. Cependant, la tentative sioniste de provoquer une guerre civile et la division du pays a jusqu’à présent été mise en échec par le soutien populaire à la résistance armée : non seulement celle-ci n’a pas été anéantie par les forces sionistes, mais pour la première fois dans cette région, elle les a repoussées en leur infligeant de lourdes pertes.

En Irak, les États-Unis et leurs alliés ont mené deux guerres totales, ils ont détruit un pays et massacré son peuple, victime durant des années d’un embargo meurtrier. Responsables du chaos actuel, les occupants n’hésitent pas à susciter la guerre civile dans ce pays, sans parvenir à anéantir la guérilla qui les frappe jour après jour.

En Palestine, le sionisme perpétue sa politique coloniale expansionniste. L’État sioniste d’Israël poursuit le nettoyage ethnique des Palestiniens dont il occupe la terre, il poursuit la destruction de la société palestinienne, la casse systématique de ses infrastructures. Cependant, malgré le mur de l’apartheid, les massacres de Gaza et les assassinats de militants, malgré les punitions collectives et les milliers d’emprisonnements arbitraires, malgré l’incroyable pression internationale l’incitant à la capitulation, la résistance multiforme de tout un peuple démontre qu’il ne renonce pas à ses droits nationaux légitimes.

Du Liban à l’Afghanistan, le plan « Grand Moyen-Orient » vise à renforcer la domination de l’impérialisme étatsunien sur toute la région. Cette politique est à l’origine des menaces contre la Syrie ou l’Iran, elle est à l’origine des guerres d’agression subies depuis des années par les peuples arabes. Mais la résistance de ces peuples met en échec le terrorisme impérialiste.

Les grandes puissances qui soutiennent et protègent l’entité sioniste (France et États-Unis en tête) ont fait voter par le Conseil de sécurité de l’ONU la résolution 1701 qui — après la résolution 1559 — met en demeure le gouvernement libanais de neutraliser la résistance. De son côté, Israël pourra continuer ses attaques — sous le prétexte habituel de son « droit à se défendre » — et maintiendra son occupation d’une partie du territoire libanais. L’envoi de troupes au Liban, sous-commandement militaire français, dans le cadre de la FINUL, n’est que le prolongement d’une politique impérialiste et sioniste dans la région. Il doit être combattu sans concessions ni ambiguïtés : Troupes françaises hors du Liban !

Des milliers de prisonniers, dont de jeunes enfants, croupissent dans les geôles sionistes : des résistants à l’occupation, enlevés par les bandes armées d’Israël, mis au secret parfois depuis plus de trente ans et détenus arbitrairement. Ce sont des otages de la politique de terreur israélienne. Parmi les combattants antisionistes prisonniers, l’un d’entre eux nous concerne directement : Georges Ibrahim Abdallah, communiste libanais, détenu en France depuis 23 ans.

Georges Ibrahim Abdallah est membre des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL). Son organisation riposta en 1982 à l’invasion sioniste du Liban en exécutant en France Barsimantov, responsable du Mossad, et Ray, attaché militaire US et responsable de l’OTAN en Europe. Georges Abdallah a été condamné en 1987 par un tribunal spécial à la prison à perpétuité avec une peine de sûreté de 15 ans, bien que sa participation directe n’ait jamais été établie. Le procès de Georges Abdallah fut le résultat d’une manipulation des services secrets français et d’une campagne de désinformation visant à faire l’amalgame entre les FARL et une série d’attentats aveugles commis entre 1986 et 1987. Georges Abdallah est en même temps victime des pressions sionistes et étatsuniennes sur la France. Ainsi, Reagan lui-même aborda le sujet lors d’une rencontre avec Mitterrand.

Aujourd’hui, Georges Abdallah continue à subir, comme d’autres prisonniers politiques révolutionnaires emprisonnés en France, la vengeance d’État, alors que selon le droit français il aurait pu être libéré depuis 1999 par un simple arrêté administratif du ministère de la Justice. La juridiction régionale de Pau autorisa d’ailleurs sa libération en novembre 2003 à la condition qu’il quitte la France. Mais sur ordre du ministre de la Justice, Dominique Perben, le procureur général fit appel et le maintien en prison de Georges Abdallah fut ordonné. Dans la situation actuelle, son maintien en détention apparaît encore plus clairement comme une complicité du gouvernement français avec l’État sioniste.

Le combat pour la libération de Georges Abdallah est de la responsabilité collective de tous ceux qui se revendiquent du camp de la révolution et de la liberté des peuples : communistes, anti-impérialistes, anticolonialistes, antisionistes. (…) »