Article du CRI des Travailleurs n°1

Retraites d'EDF-GDF : une première victoire pour toute la classe ouvrière

La privatisation d’EDF-GDF est un objectif européen, que Chirac-Jospin, main dans la main, ont accepté à Barcelone au mois de mai 2002. Mais un sérieux obstacle se dresse devant le gouvernement Raffarin qui a pris le relais : les salariés ne sont pas d’accord pour que l’on casse leur statut, principal obstacle à l’ « ouverture du capital » (privatisation) ; de fait, le 9 janvier, ils ont infligé un démenti cinglant aux privatisateurs en votant NON au référendum organisé pour qu’ils acceptent la casse de leur régime particulier de retraites.

Et pourtant, on n’avait pas lésiné sur les moyens. Le 9 décembre les « partenaires sociaux » C.G.T., C.F.T.C., C.F.D.T. et C.G.C., en commun avec les organisations patronales, dans le cadre de la « concertation » chère à Raffarin, avaient rédigé un relevé de conclusions pour réformer les retraites des salariés d’E.D.F.-G.D.F. La direction de la C.G.T. avait pris l’initiative d’organiser un référendum avant de signer le texte, ce qui est une curieuse façon de défendre les intérêts des salariés, d’autant plus que ceux-ci n’avaient reçu à leur domicile que les textes des fédérations syndicales en accord avec le relevé de conclusion… Seules les fédérations F.O. et S.U.D., minoritaires, avaient appelé à voter contre. Les votants (les retraités devaient aussi se prononcer) ont adressé un sérieux avertissement au gouvernement aussi bien qu’à la C..F.D.T. et à la direction de la C.G.T., en refusant ces « propositions ».

Cette victoire des salariés, qui est aussi celle des syndiqués conscients de la C.G.T. sur leur propre direction (la C.G.T. ne signera pas), marque un premier pas dans la résistance à la remise en cause des systèmes de retraites et aux privatisations annoncées. Malgré la manipulation et la désinformation, les salariés ont su, avec une très grande lucidité, faire valoir leurs intérêts, accomplissant un grand pas en avant dans la conscience de la contradiction entre ces intérêts et l’application par le gouvernement des directives européennes. Ils ont expérimenté la nécessité de construire l’unité, avec les organisations, mais contre les bureaucrates qui se font les complices zélés du gouvernement. Ils montrent le chemin du combat que doivent maintenant mener tous les travailleurs du public et du privé pour défendre leurs retraites et contre les privatisations, le chemin du combat contre les capitalistes qui voudraient piller le service public (quel beau pactole que ce marché français de l’énergie, que ces retraites !) et contre l’Union européenne et le gouvernement qui sont les relais serviles du capital financier.

Les gaziers et électriciens poursuivent leur combat pour défendre leurs retraites : ils peuvent et doivent imposer l’unité de leurs organisations, et réaliser la jonction avec tous les salariés du privé et du public.

Retrait de la contre-réforme  du régime de retraites des gaziers et électriciens !

Maintien intégral du statut !

Retrait du plan de privatisation d’E.D.F-G.D.F. !

Pour des comités d’usine unitaires, intégrant les organisations syndicales en accord avec les revendications !

Pour le contrôle des électriciens et des gaziers sur les comptes et les décisions de ces entreprises !