Article du CRI des Travailleurs n°26

Brésil : Solidarité internationaliste avec l'usine occupée CIPLA

Courriel du Groupe CRI aux organisations politiques et syndicales de France (10 février)

Le Groupe CRI a été saisi d’une demande pressante de solidarité internationale de la part de la commission de l’usine Cipla de Joinville (Brésil), occupée, contrôlée et administrée par les travailleurs eux-mêmes.

Face au refus patronal de payer correctement les salaires sous prétexte des difficultés financières et face aux menaces de fermeture, les travailleurs avaient décidé d’occuper l’usine en novembre 2002. Ils l’ont ensuite remise eux-mêmes en marche pour sauver leurs emplois. Depuis quatre ans, ils exigent du gouvernement Lula la nationalisation de l’usine sous contrôle ouvrier. Depuis quatre ans, ils doivent faire face et ont réussi à repousser toutes les attaques de la police, de la justice et du gouvernement visant à mettre un terme à l’occupation, à les jeter au chômage.

Aujourd’hui, concluant deux procès, un juge fédéral vient de demander la saisie de 5 % des facturations de l’usine pour rembourser la dette laissée par l’ancien patron à l’INSS (Institut National de la Sécurité Sociale). Cela met en grave danger les 1070 emplois de l’usine, préservés depuis quatre ans par les travailleurs grâce à leur courage et à leur détermination. La commission d’usine élue par les travailleurs dit à juste titre : ce n’est pas aux ouvriers de payer cette dette qui n’est pas la leur, c’est à l’ancien patron de payer !

Les travailleurs de la Cipla demandent donc à tous les militants et à toutes les organisations qui soutiennent ou sympathisent avec leur lutte à travers le monde d’adresser des lettres de protestation à la section du parquet compétente de l’État de Santa Catarina, au juge qui a pris la décision et au possible dépositaire des sommes saisies : il s’agit de contraindre la Justice fédérale brésilienne à revenir sur sa décision. (Cf. l’Adresse ci-dessous.)

Le Groupe CRI a décidé de relayer massivement cette campagne internationale en France. C’est un devoir pour les ouvriers et les organisations ouvrières de tous les pays d’appuyer la lutte légitime des travailleurs d’autres pays, notamment contre les licenciements et la destruction des emplois. C’est aussi une façon pour les travailleurs et leurs organisations en France de nouer des liens avec les travailleurs brésiliens et d’apprendre de leur lutte pour préserver leurs emplois face aux plans de restructuration, aux délocalisations, au rouleau compresseur du capitalisme.

Nous invitons tous les travailleurs, tous les militants, tous les syndicats, tous les partis qui se revendiquent du combat de classe des travailleurs, quelle que soit leur tendance, à participer activement à cette campagne de solidarité internationale avec les travailleurs de la Cipla pour les aider à préserver les 1070 emplois de l’entreprise occupée et à poursuivre leur action.

Site des usines occupées du Brésil : http://www.fabricasocupadas.org.br

Courriel de la commission d’usine de la Cipla : imprensa@cipla.com.br

Courriel du coordinateur national des usines occupées du Brésil : sergegoulart@terra.com.br

Merci de nous adresser également une copie de vos prises de position.

Groupe CRI »

Adresse de la Commission d’usine de la CIPLA (Joinville, Brésil) pour une campagne internationale de soutien

« Aux camarades qui soutiennent ou qui sympathisent avec la lutte des Usines Occupées,

1. La Cipla est une entreprise occupée, contrôlée et administrée par ses travailleurs depuis le 1er novembre 2002.

2. L’ancien actionnaire a laissé une dette d’environ 250 millions de réals à l’INSS (Institut National de Sécurité Sociale).

3. Maintenant l’INSS veut faire payer la dette aux travailleurs, alors qu’il devrait la faire payer à celui qui a laissé la dette.

4. Le juge a décidé de la saisie des facturations à hauteur de 5% de la facturation mensuelle de la Cipla, ce qui signifie de fait l’impossibilité de continuer l’activité économique, la fermeture de l’usine et l’enterrement des emplois.

5. Cela fait longtemps que les travailleurs ont décidé de préserver leur emploi à quelque prix que ce soit, ce qui signifie un conflit imminent.

6. C’est pourquoi nous nous adressons à vous pour que de façon urgente vous adressiez les documents joints à l’INSS, au juge et au possible responsable de la saisie de la facturation.

7. La solidarité de tous nos contacts et amis sera notre force et le moteur de notre résistance.

Salutations à tous,

La commission de l’usine Cipla »

Coordonnées pour l’envoi des prises de position

• Procuradoria Federal Especializada – Procuradoria Seccional do INSS em Santa Catarina

Aos cuidados do Procurador-Chefe

Rua Nove de Março, 241 – Centro 

89201-400 – Joinville – SC

Fone/fax: (47) 3451.1555

E-mail: projcjvl@previdencia.gov.br

• Juiz Federal Oziel Francisco de Souza – Vara de Execuções Fiscais de Joinville

Rua do Príncipe, 123 – Centro

89201-001 – Joinville – SC

Fone/fax: (47) 3433.9079

E-mail: scjief01@jfsc.gov.br 

• Perito José Vitor Bitencourt – Provável fiel depositário da penhora de faturamento da Cipla

Rua Piratuba, 1165 – Saguaçu

89222-365 – Joinville - SC

Fone/fax: (47) 3435.2621

E-mail: josevbit.joi@terra.com.br

Motion de soutien adoptée par le congrès du SNES-Créteil aux ouvriers de la CIPLA

« En novembre 2002, face au refus du patron de payer les salaires, les travailleurs de l’usine Cipla de Joinville (Brésil) ont fait grève, puis ont décidé d’occuper l’usine. Depuis quatre, l’usine est occupée, contrôlée et administrée par les travailleurs qui ont pu ainsi sauver leurs emplois et faire vivre leur famille. Depuis quatre ans, ils exigent du gouvernement la nationalisation de l’usine sous contrôle ouvrier.

Aujourd’hui, concluant deux procès, un juge fédéral vient de demander la saisie de 5 % des facturations de l’usine pour rembourser la dette de 200 millions de reals laissée par l’ancien actionnaire à l’INSS (Institut National de la Sécurité Sociale). Si une telle décision était appliquée, cela signifierait la fermeture de l’usine et la perte des 1070 emplois, préservés depuis quatre ans par les travailleurs grâce à leur courage et à leur détermination. La commission d’usine élue par les travailleurs dit à juste titre : ce n’est pas aux ouvriers de payer cette dette qui n’est pas la leur, c’est à l’ancien patron de payer !

Le congrès académique du SNES-Créteil décide d’apporter son soutien à la lutte des travailleurs de la Cipla pour préserver leurs 1070 emplois. »