Brève ou communiqué du 1er juin 2007

Contribution du Groupe CRI à la journée de mobilisation du 2 juin

(Base de l'intervention prononcée en fin de manifestation parisienne)

Le Groupe CRI n'a pas de très grands moyens, mais il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour que cette manifestation ait bien lieu. Il s'agissait d'abord de respecter la décision de l'Assemblée générale qui avait suivi la manifestation du 16 mai. Mais surtout, il s'agissait de montrer à Sarkozy qu'il y a une continuité dans la mobilisation, et qu'il n'y aura aucune pause dans la construction de la résistance sociale.

Certes, nous ne sommes pas encore très nombreux aujourd'hui, mais nous avons eu raison de prendre nos responsabilités depuis le 6 mai. Nous avons eu raison de dire clairement que nous sommes prêts au combat contre le MEDEF. Nous sommes prêts au combat contre la valetaille sarkozyste de Laurence Parisot. Nous sommes prêts au combat contre le petit Bonaparte porté au pouvoir par les mécanismes plébiscitaires de la Ve République, par les trusts de la communication capitaliste, par les bourgeois grands et petits et par des hordes de vieillards manipulés.

Ce n'est pas cette élection qui va suffire à effacer la victoire des travailleurs et des jeunes dans les urnes lors du référendum du 29 mai 2005 et surtout dans la rue au printemps 2006. Le nouveau gouvernement sait qu'il doit être prudent face aux énormes forces de résistance potentielle que sont la classe ouvrière et son alliée naturelle, la jeunesse révoltée.

Malheureusement, le nouveau gouvernement sait aussi qu'il peut compter sur l'appui de la direction du PS et des principales directions syndicales, qui lui ont toutes prêté allégeance dès les résultats du second tour. Tous ces gens-là s'inclinent devant sa prétendue « légitimité démocratique » et lui demandent bien gentiment de « négocier », de « discuter », de se « concerter ». Tous nous rebattent les oreilles avec leur prétendu « dialogue social », leur prétendue « démocratie sociale ». Pourtant, il n'y a rien à négocier dans le programme anti-social et antidémocratique de Sarkozy !

Les travailleurs et les jeunes ne peuvent donc compter que sur eux-mêmes. Nous n'avons pas d'autre moyen que notre auto-organisation démocratique. Nous n'avons pas d'autre possibilité que de décider nous-mêmes notre orientation politique indépendante et nos propres initiatives concrètes. Et nous n'avons pas d'autre possibilité que de nous unir pour agir de façon efficace.

Le Groupe CRI se prononce pour la construction d'un front unique des organisations politiques et syndicales du mouvement ouvrier pour résister aux attaques de Sarkozy. Mais il y a deux conditions sine qua non pour aider la dynamique de l'auto-organisation et pour impulser la constitution du front unique :

Mais, sans attendre et sans préalables, le Groupe CRI fait une proposition concrète. À tous ceux qui ont manifesté aujourd'hui, à toutes les organisations et à tous les militants qui veulent préparer sans attendre la résistance aux attaques de Sarkozy, nous proposons de nous rassembler en un grand Forum de la résistance sociale. Il s'agirait de réunir, sans autre préalable, toutes les organisations, tous les militants, travailleurs et jeunes qui ne veulent pas attendre la rentrée pour commencer à construire l'instrument politique unitaire du combat contre Sarkozy. Il s'agirait de centraliser et discuter les analyses et propositions faites par les différentes organisations, mais aussi par les différentes AG et les Comités de préparation de la résistance sociale qu'il faut mettre en place partout où c'est possible, dans les universités, les entreprises, les quartiers.

Il n'y a aucune raison d'attendre la rentrée alors que Sarkozy va convoquer le Parlement dès juillet pour faire passer toute une première série de mesures plus réactionnaires les unes que les autres : loi-cadre contre le droit de grève, loi aggravant la mise en concurrence des Universités, loi aggravant l'arsenal répressif contre les jeunes, nouveaux cadeaux fiscaux pour les riches, etc. Il faut faire face à l'urgence et se tenir prêts à prendre des initiatives contre les premières lois du Parlement sarkozyste. Cet objectif est tout à fait possible si l'on en a la volonté politique. Mêmes limitées, de premières mobilisations en juillet sont tout à fait possibles et nourriront de toute façon la préparation d'un grand mouvement d'ensemble des travailleurs et de la jeunesse.

C'est pourquoi la discussion doit s'ouvrir au plus vite. Le Groupe CRI propose que soit organisée une première rencontre dès la semaine prochaine, qui pourrait lancer un Appel commun pour ce grand Forum de la résistance sociale.