Article du CRI des Travailleurs n°28

La FSE a tenu son Congrès national et prépare la lutte contre la loi Pécresse

La Fédération Syndicale Étudiante, syndicat dans lequel les militants étudiants du Groupe CRI interviennent, a tenu son cinquième congrès les 28, 29 et 30 juin derniers.

Le syndicat a validé l’intégration d’une nouvelle section à Amiens et constaté à la fois que certaines sections progressent et que d’autres stagnent, voire périclitent. La forte mobilité des étudiants, la crise profonde du syndicalisme étudiant, la division largement artificielle des syndicats étudiants de lutte et la taille modeste de la FSE sont autant de facteurs qui limitent le développement de celle-ci.

Cependant, la participation de la FSE au premier Forum du syndicalisme de classe et de masse, l’adoption de la résolution qui en est sortie, la décision de participer à l’organisation du deuxième forum national et au forum décentralisé du Sud-Ouest, montrent le souci constant des militants de défendre une ligne de lutte de classe et de renforcer les initiatives qui visent à l’unité du syndicalisme de lutte.

Les délégués ont analysé la loi de la ministre Valérie Pécresse relative aux universités comme une aggravation décisive de la soumission de l’enseignement supérieur au capitalisme. Cette loi est dénoncée comme telle et non simplement parce qu’elle est passée en force, sans « concertation », ou comme anti-démocratique parce que renforçant le pouvoir des présidents d’universités ou de leurs conseils d’administration… Fidèles à leur volonté d’expliquer clairement la loi aux étudiants et à une certaine rigueur théorique, les délégués ont voulu à la fois examiner de près tous les aspects du texte et expliquer le cadre général des réformes universitaires et leur intérêt pour le patronat.

Afin de préparer au mieux la mobilisation pour la rentrée, la FSE n’a pas voulu attendre : elle a appelé à une première intersyndicale pour le 10 juillet. Mais seuls Sud-Étudiant et la FSEUL sont venus, et finalement, malgré sa volonté d’appeler à des rassemblements dès l’ouverture des discussions à l’Assemblée nationale le 22 juillet, la FSE s’est retrouvée isolée.

Cependant, le 8 septembre, le Collectif national de la FSE a confirmé et précisé le calendrier proposé par le congrès. Pour la préparation de la rentrée, une intersyndicale était prévue mi-septembre ; elle a été confirmée par une réunion inter-organisations tenue le 5 septembre à l’initiative de militants de la TUUD (tendance oppositionnelle de gauche dans l’UNEF, où militent notamment les JCR).

Cette intersyndicale sera composée d’organisations de jeunesse, bien que la FSE ait insisté pour que soient invitées les organisations de salariés. Le principe d’une seconde réunion inter-organisations, avec les salariés cette fois, a été adopté. Les représentants de la FSE sont mandatés pour proposer de constituer le front le plus large possible des organisations qui affirment vouloir obtenir l’abrogation de cette loi.

La FSE propose un calendrier précis avec une journée nationale de mobilisation mi-octobre, suivie d’une coordination nationale regroupant des délégués des premières Assemblées Générales. Cette proposition a en effet comme intérêt de réunir immédiatement les conditions d’une mobilisation nationale auto-organisée. Il s’agit de renouer au plus tôt avec les méthodes qui ont permis le succès de la mobilisation contre le CPE et la LEC au printemps 2006, et de tenter de se prémunir contre les bureaucrates de l’Unef ou autres, qui soutiennent aujourd’hui la loi Pécresse.

Pour autant, rien n’est garanti, et la FSE elle-même doit tenter de se préparer au mouvement. Le bilan du mouvement de 2006 montre qu’il faut renoncer à un formalisme excessif qui empêche par exemple les militants FSE de se réunir sur les mêmes lieux qu’une coordination. Le gouvernement, le patronat et la bureaucratie syndicale agissent d’une façon centralisée. Si les militants et les étudiants combatifs se contentent d’agir à l’échelle locale, ils ne peuvent qu’être défaits. Pour vaincre, il est nécessaire qu’ils centralisent eux-mêmes, démocratiquement, leur action à l’échelle nationale.