Article du CRI des Travailleurs n°30

Campagne Palestine 1948-2008 — 60 ans de résistance contre Israël. Jusqu’au retour de tous les réfugiés

Le 29 novembre 1947, l’ONU partage la terre de Palestine sans consulter ses habitants pour la livrer aux colons sionistes installés massivement avec le soutien actif de l’occupation britannique à partir de 1917.

Le 14 mai 1948, ces mêmes colons déclarent la création de l’État colonial - Israël. Entre le plan de partage (novembre 1947) et le 14 mai 1948, plus de 900 000 Palestiniens (chiffre UNWRA) qui vivaient sur et de leur terre depuis des millénaires sont déplacés, expulsés et dispersés à travers le monde. Une société entière est ainsi déracinée. 531 villages et 300 hameaux sont détruits pour empêcher tout retour.

L’entité sioniste a poursuivi son projet colonial en occupant le 5 juin 1967 les autres parties de la Palestine (Cisjordanie, Gaza) ainsi que le Golan syrien et le Sinaï égyptien. Depuis, Israël continue son plan de colonisation de la Palestine historique par l’expulsion des Palestiniens, à travers la construction du mur et de nouvelles colonies sur les terres occupées en 1948 et en 1967.

Face à cette occupation et à cette colonisation, le peuple palestinien a développé une résistance opiniâtre depuis les années 1920, 1930 jusque dans les années 1960, 1970, 1990 et 2000. Aujourd’hui, les 10 millions de Palestiniens (Palestine historique, Liban, Jordanie, Syrie et ailleurs dans le monde), dont 6,5 millions de réfugiés, continuent de résister, de revendiquer leurs droits nationaux et historiques sur leur terre, la Palestine, en se dotant d’organisations et de moyens de lutte multiples.

Hier comme aujourd’hui les impérialistes américains, britanniques, français et les régimes réactionnaires de la région dont l’Arabie Saoudite, l’Égypte, la Jordanie et la Turquie, s’emploient à la destruction de la cause palestinienne et de sa résistance en attisant des conflits internes avec l’aide de collaborateurs palestiniens. Si aujourd’hui la résistance palestinienne est affaiblie, elle se renforcera comme elle l’a fait après septembre noir (1970), après l’invasion du Liban (1982) et les deux Intifadas (1987 et 2000) puisque les raisons de son combat demeurent.

Pour notre part, nous continuerons à soutenir la résistance palestinienne, comme nous soutenons la résistance libanaise, contre tous les pseudo-« plans de paix » à l’œuvre depuis les années 60 en passant par Oslo et Annapolis.

• Nous refusons la criminalisation de la résistance légitime au projet colonial sioniste.

• Nous exigeons en conséquence la libération immédiate des 11 000 prisonniers palestiniens et arabes.

• Nous refusons la criminalisation du mouvement de solidarité et de ses militants.

• Nous dénonçons l’acharnement judiciaire exercé contre George Ibrahim Abdallah, combattant libanais antisioniste incarcéré en France depuis 1984, libérable depuis 1999 mais toujours en prison, dont nous exigeons la libération immédiate.

• Nous dénonçons la multiplication des collaborations économiques, scientifiques, militaires, culturelles entre les impérialistes américains, français, britanniques et l’État d’Israël.

• Nous dénonçons le mouvement de « normalisation » des relations avec un État terroriste, édifié sur le principe de la pureté ethnique (État à caractère juif exclusif) ; normalisation justifiée au nom de la soi-disant « sécurité » de la région et du progrès de la démocratie.

Hier comme aujourd’hui, nous soutenons la cause palestinienne, symbole de la lutte des peuples pour leur souveraineté et leur autodétermination contre l’impérialisme et ses alliés. Cette cause participe à la lutte contre toutes les occupations en Irak, en Afghanistan et ailleurs ainsi qu’à l’émancipation des peuples opprimés en Amérique, en Afrique, en Asie, et pour l’égalité des droits fondamentaux sans discrimination entre Français et émigrés.

Nous avons donc décidé de lancer une campagne de soutien à la résistance du peuple palestinien jusqu’au retour de tous les réfugiés expulsés depuis 1948 dans leurs foyers et leurs terres d’origine (la Palestine historique). Nous avons décidé de lutter contre la propagande israélienne relayée par les médias et le monde politique qui entretiennent l’image fallacieuse d’Israël : petit État pacifique « victime du terrorisme palestinien, islamiste et arabe ».

Cette campagne se déroulera tout au long de l’année 2008 et comportera divers événements politiques et culturels (meetings, expositions, rencontres, etc.). Nous nous joignons également à la campagne internationale pour le boycott, le désinvestissement et l’application de sanctions au niveau mondial contre Israël.

L’année 2008 doit par conséquent constituer un moment de mobilisation massive pour :

1. Soutenir la résistance du peuple palestinien jusqu’à la libération de l’ensemble de la Palestine, le droit au retour dans leurs foyers d’origine de tous les expulsés depuis 1948 et l’abolition du système colonial et raciste qu’est Israël.

2. S’opposer à la collaboration du gouvernement français avec l’État colonial d’Israël à tous les niveaux.

9 décembre 2007

Signataires de l’appel : Association des Palestiniens en France (APF), Comité palestinien pour le droit au retour section France, Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, Nanterre Palestine, International Solidarity Movement France (ISM), Mouvement justice pour la Palestine (MJP), Union Juive Française pour la Paix (UJFP), Groupe CRI, Enfants de Palestine (Abna Philistine), Joie des enfants des camps.