Article du CRI des Travailleurs n°31

Appel de l’Assemblée générale des établissements d’Île-de-France

Étendre et fédérer la résistance au plan « social » de Sarkozy-Darcos

L’Éducation nationale est déjà en première ligne du plan de rigueur. Les suppressions de postes, cumulées avec celles des années précédentes et amplifiées par la transformation massive d’heures postes en heures supplémentaires démantèlent les structures des établissements. Les lycées sont les plus touchés, particulièrement les LP, avec la suppression des BEP et la généralisation des bac pro en 3 ans. Les remplacements ne sont plus assurés notamment dans le premier degré.

Les personnels, les parents et les lycéens ont immédiatement refusé cette situation par la grève, les blocages et occupations d’établissements, le siège des Inspections académiques et des rectorats. Certains ont fait reculer l’administration, comme Wallon à Aubervilliers. Tous ont exprimé la nécessité de fédérer ces actions et ont assuré le succès de la grève du 18 mars pour qu’elle contribue à renforcer la riposte.

La riposte doit être immédiate

Les établissements sont mobilisés, les suppressions de postes vont être entérinées par les CTPA [Comités techniques paritaires académiques], les congés de printemps vont s’étaler du 5 avril au 5 mai.

La riposte doit aussi être à la hauteur des enjeux

Peut-on accepter que cette première rentrée Sarkozy, avec 13 000 postes supprimés dans l’EN, alors qu’elle est le début d’un dramatique plan « social » annonçant 20 000 suppressions de postes pour chacune des 4 rentrées suivantes ?

Peut-on accepter que les services des enseignants du second degré passent à 22 ou 24 h hebdomadaires, sans limitation des heures supplémentaires, avec la bivalence et le licenciement des précaires ?

Peut-on accepter que les établissements et donc les jeunes soient mis en grande difficulté, certains fermés pour être remplacés par des boîtes privées ?

Peut-on accepter que les services publics et tous les acquis du travail et de la solidarité de ce pays soient sacrifiés au profit des possédants qui tirent les ficelles du pouvoir sarkozyen ?

Pour repousser le plan social de Sarkozy-Darcos et pour gagner sur les revendications suivantes :

L’Assemblée Générale d’Ile de France du 18 mars (83 établissements, dont 24 mandatés pour reconduire la grève jeudi 20 ; syndicats présents : CGT, CNT, SUD-Education), propose aux AG d’établissements et de villes (aux personnels, aux parents et aux élèves) ainsi qu’aux syndicats

(Plan d’action voté à l’unanimité et soutenu par les syndicats présents)

Nous demandons aux directions des syndicats de rompre avec la tactique inefficace des journées d’action, de fixer l’objectif, de préparer et d’appeler nationalement à la grève jusqu’à satisfaction des revendications, notamment par un appel à la grève nationale, dès la semaine prochaine.

(Amendement voté majoritairement)

[NdlR :] La manifestation du 20 mars a rassemblé plusieurs milliers de personnes. L’AG qui s’est tenue à son issue a réuni 33 établissements, avec les syndicats CNT, CGT, SNES et SUD-Éducation. Une quarantaine d’établissements franciliens étaient en grève reconductible à cette date et autant d’autres bloqués. L’AG a adopté un appel rappelant les revendications et se concluant de la façon suivante :

[L’AG] propose aux AG d’établissements et de villes (personnels, parents et élèves), de renforcer et d’étendre la mobilisation en région parisienne :

Elle propose de coordonner nationalement le mouvement à partir des régions les plus mobilisées :

Prochaine AG IdF, le mardi 25 mars à 18 h à la Bourse du Travail de Paris, 3 rue du Château d’Eau.

L’AG met en place un collectif d’animation, pour faciliter la mise en œuvre de ses décisions. Par ailleurs, l’AG demande aux établissements en lutte d’être extrêmement vigilants par rapport aux menaces et aux pressions qui sont faites vis-à-vis des élèves et des familles et à prendre des dispositions pour qu’aucun élève ne soit sanctionné du fait de son activité revendicative.

[NdlR :] Suite à cet appel, l’intersyndicale de l’académie de Créteil (CGT, FO, SNES, SUD) appelle à la manifestation du 27 mars, ainsi que la FIDL (organisation lycéenne).

Cf. aussi des prises de position de syndicats et d’AG, la liste des établissements en grève, etc. sur le site du CILCA : http://courantintersyndical.free.fr