Brève ou communiqué du 3 juillet 2008

Lettre du Groupe CRI au Comité d’animation national provisoire pour le NPA

Au Comité d’animation national provisoire pour le NPA

Camarades,

Suite à l’exclusion de deux dirigeants du Groupe CRI par le comité NPA 5e-13e, nous faisons appel au Collectif national d’animation pour qu’il examine le dossier d’exclusion (intégralement disponible sur notre site http://groupecri.free.fr) et se prononce pour la réintégration des camarades exclus.

Nous regrettons le refus opposé durant la réunion nationale à notre demande d’une « commission de contrôle » ad hoc qui aurait pu étudier ces documents, prendre position et ainsi tourner la page dans le bon sens. En effet, le processus constituant du NPA est un processus national et il s’appuie sur des textes de la LCR qui revendiquent l’ouverture, le pluralisme et des principes démocratiques clairs : l’exclusion sans motif valable de militants révolutionnaires met en cause le cadre même du processus NPA. De plus, en l’absence de statuts, de deux choses l’une : soit il n’est pas possible d’exclure des militants d’un comité NPA, et alors ils doivent être réintégrés ; soit il est possible de les exclure, mais alors la démocratie la plus élémentaire exige qu’ils aient la possibilité d’un recours, et la réunion nationale était à cet égard l’instance la plus légitime pour se prononcer.

Cependant, Pierre François Grond, rapporteur de la commission consacrée à l’organisation du processus NPA, a indiqué samedi après-midi que le Comité d’animation national serait saisi et que cela figurerait dans le rapport. Cet engagement n’a malheureusement pas été rappelé dans le rapport oral présenté dimanche en séance plénière et ne figure par dans le rapport écrit de la commission, mais nous demandons qu’il soit tenu dès la première réunion du Comité d’animation national ce samedi.

Nous demandons au Comité d’animation national de constater que les militants CRI exclus n’ont commis aucune faute qui puisse justifier une telle décision. Au moment où il s’agit d’ouvrir largement le débat entre toutes celles et tous ceux qui veulent changer le monde, combattre le capitalisme, en finir avec ce système pourri et intervenir concrètement tous ensemble dans la lutte de classe, rien ne peut justifier l’exclusion arbitraire et antidémocratique  de militants révolutionnaires, quoi que l’on pense par ailleurs des positions qu’ils défendent et de leur « style ».

D’autre part, nous demandons au Comité d’animation national d’accepter la candidature d’un ou une représentant-e du Groupe CRI en son sein. En effet, on peut lire dans le rapport de la commission d’organisation que « les représentants de groupes politiques constitués (il y en a deux à cette étape, la Fraction l’Étincelle de Lutte Ouvrière et la Gauche Révolutionnaire) qui ont indiqué leur accord à cette étape pour participer au processus, avec une réserve en ce qui concerne l’issue finale de leur participation. Il y aura 2 observateurs pour la FLO et un pour la GR. Le statut d’observateur est bien entendu temporaire. » Or le Groupe CRI est exactement dans la même situation que la FLO et la GR à l’égard du processus NPA, comme le prouve l’ensemble de ses déclarations et de ses interventions. C’est pourquoi la candidature d’une militante du Groupe CRI, par ailleurs déléguée du comité de l’Université de Rouen Mont-saint-Aignan, a été proposée à la réunion nationale, quoique non mentionnée par la rapporteuse lors de la séance plénière du dimanche. Nous demandons par conséquent qu’une réponse favorable soit apportée à cette demande.

À destination de l’ensemble des membres du Comité d’animation national, le Groupe CRI tient à rappeler ici de façon synthétique la position qu’il défend publiquement et constamment depuis sa lettre du 18 juillet 2007 à la LCR :

  1. dans le contexte de crise générale extrêmement profonde du mouvement ouvrier et de la conscience de classe, nous considérons comme positive la décision de la LCR d’ouvrir le débat pour un nouveau parti anticapitaliste et de lancer le processus constituant ;
  2. nous sommes partisans d’un parti anticapitaliste clairement et ouvertement révolutionnaire, comme bien d’autres, et voulons donc en convaincre progressivement les participants au processus, même s’ils ne sont évidemment pas tous d’emblée révolutionnaires ;
  3. comme le débat et le combat politique concernant la nature de ce parti ne seront pas tranchés en quelques mois (même si le congrès de fondation constituera un premier moment décisif à cet égard), et comme nous sommes pour notre part partisans du programme historique de la IVe Internationale, nous estimons qu’il faudra y constituer, avec tous ceux qui le voudront, un courant clairement et ouvertement communiste révolutionnaire, puisque le NPA est supposé devenir un parti démocratique et reconnaissant le droit de tendances et de courants publics ;
  4. jusqu’au congrès de fondation, les militants CRI participent aux comités NPA, y défendent leurs analyses et propositions dans le cadre de l’ordre du jour des réunions et des règles collectivement fixées, tout en continuant de faire vivre le Groupe CRI en tant que tel (réunions, recrutement, publications - incluant le droit inconditionnel à la critique de la politique d’autres courants ou organisations, y compris la LCR, la FLO et la GR) ; c’est ce que font également la Fraction de LO, la GR et même la LCR jusqu’à présent ;
  5. tout comme la Fraction de LO et la GR, et  bien que nous soyons acteurs à part entière du processus constituant, nous ne pouvons nous engager inconditionnellement à ce stade à participer au NPA après le congrès de fondation : tout dépendra du programme et des autres prises de position adoptés par celui-ci, de la dynamique du processus et tout particulièrement de son caractère réellement démocratique ou non, notamment de la reconnaissance effective ou non du droit de tendances et de courants publics. C’est d’ailleurs ainsi que raisonnent également des centaines d’autres participants non-LCR au processus constituant.

Avec nos salutations anti-capitalistes et démocratiques,
Groupe CRI