Article du CRI des Travailleurs n°21

Déclaration du CC-POR (Argentine) et du Groupe CRI (France) pour une tendance ou fraction internationale

Le CC-POR (Comité Constructeur pour le Parti Ouvrier Révolutionnaire, Argentine) et le Groupe CRI (France) constatent qu’ils ont atteint, grâce à la discussion entre eux comme avec d’autres organisations cherchant la voie pour la construction ou reconstruction de la IVe Internationale, des points d’accord programmatiques significatifs, exprimés dans un certain nombre de textes depuis plus de deux ans (1).

I. Points d’accord

1) Le parti

a) « Le parti, c’est le programme, le programme, c’est le parti » (Trotsky). Le programme n’est ni une série de principes abstraits ou de généralités supra-historiques, ni un accord complet sur les positions à prendre face à tous les événements de la lutte de classe mais exprime une compréhension commune de la situation et des tâches qui en découlent.

b) Le programme repose sur une analyse sérieuse, rigoureuse et concrète de la réalité actuelle menée selon la méthode de la dialectique matérialiste en s’appuyant sur les principaux résultats de l’analyse de Marx, des théoriciens marxistes et l’apport des scientifiques bourgeois. Il part de l’analyse de la situation mondiale et saisit les spécificités nationales comme réfractions de la place de chaque pays dans la division internationale du travail et l’histoire mondiale.

c) Le parti révolutionnaire est un parti de militants, cadres organisateurs de la classe, qui se forment par l’étude de la théorie marxiste et de la réalité actuelle ainsi que par l’intervention concrète dans la lutte des classes. Le programme est fait pour l’action révolutionnaire de millions d’hommes : il doit s’incarner dans une tactique, reposant sur l’analyse concrète de la situation concrète, et ne peut être mise en œuvre sans un rigoureux travail de l’organisation du parti.

d) Le parti ne peut réellement se construire comme parti communiste révolutionnaire que comme parti mondial. Le national- ou continental-trotskysme ne peut conduire qu’à la dégénérescence.

e) Le parti est fondé sur le centralisme démocratique : la liberté de discussion y est entière, y compris sur les questions programmatiques ; toute minorité est autorisée à fonder une tendance ou une fraction sur la base de textes politiques ; mais l’ensemble des militants du parti interviennent de façon centralisée, selon l’orientation fixée par la majorité. Sans vie du parti, il ne peut y avoir ni élaboration d’une politique révolutionnaire en dialogue avec les masses, ni éducation révolutionnaire des militants. À bas le centralisme bureaucratique des courants centristes !

2) Le problème de la direction révolutionnaire du prolétariat aujourd’hui

a) Les prémisses objectives du socialisme existent. En ce sens, la crise de l’humanité se concentre dans la crise de la direction révolutionnaire du prolétariat (absence d’un parti révolutionnaire de masse). Mais celle-ci se pose aujourd’hui en termes qualitativement différents de ceux qui prévalaient au moment de la fondation de la IVe Internationale, car elle s’est transformée en crise du mouvement ouvrier lui-même : il ne s’agit plus simplement d’aider les masses à dépasser leurs vieilles directions traîtres, ouvrières socialistes en paroles et bourgeoises en fait, mais de reconstruire le prolétariat comme classe en soi et pour soi, c’est-à-dire portant consciemment une alternative ouvrière et socialiste.

b) Il reste nécessaire de combattre sans relâche contre les directions traîtres de la classe ouvrière, social-démocratie, stalinisme, bureaucratie syndicale, dont la grande majorité est regroupée au sein du Forum Social Mondial, qui prétend réformer l’État capitaliste.

c) La construction (formulation du CRI) ou reconstruction (formulation du CC-POR) de la IVe Internationale ne pourra se faire sans une lutte théorique et politique résolue contre le centrisme d’origine trotskyste, reposant sur une critique sérieuse, honnête, mais sans concession, de ses positions théoriques, de son orientation politique et de son activité concrète.

d) Si le parti ne peut se construire sans une lutte rigoureuse contre l’opportunisme, il ne peut non plus se former sans une lutte implacable contre le sectarisme.

3) Les principes de la morale prolétarienne et révolutionnaire

La social-démocratie, le stalinisme et les bureaucraties syndicales ont liquidé les principes les plus élémentaires de la morale de classe. Les centristes continuent sur ce chemin. Le prolétariat a soif de franchise, d’honnêteté, de dévouement, de la plus grande démocratie ouvrière. Pour discuter, décider et agir, les travailleurs et la jeunesse doivent faire disparaître des organisations ouvrières la méthode introduite par ces directions, qui tentent de trancher ou de faire taire les différences politiques par le moyen de la calomnie, des amalgames et de la violence physique.

4) Position face à une guerre de l’impérialisme contre une nation opprimée

Nous sommes dans la tranchée militaire de la nation opprimée par l’impérialisme, pour sa victoire militaire et pour la défaite de l’impérialisme. Nous luttons pour la direction prolétarienne révolutionnaire de la guerre nationale et anti-impérialiste qui la transforme en début de la révolution socialiste dans le pays opprimé et au sein de la nation impérialiste agresseuse. Il n’est pas révolutionnaire ni anti-impérialiste celui qui dans les pays impérialistes n’est pas pour la défaite de son propre impérialisme et pour la victoire de la classe ouvrière et des nations opprimées par l’impérialisme.

5) Sur le terrorisme dit « islamique »

Le terrorisme dit « islamique » s’exprimant dans des attentats visant les civils, distinct des actes légitimes de résistance armée contre les représentants politiques et les armées de l’impérialisme (y compris l’ONU) et leurs supplétifs locaux, est un sous-produit de l’impérialisme, un produit de l’oppression des peuples des pays dominés. C’est donc l’impérialisme qui porte la responsabilité principale des crimes terroristes. Loin d’être un moyen efficace de lutte contre l’impérialisme, ce terrorisme contre les civils non seulement joue un rôle de substitut et donc d’obstacle à la lutte des masses, mais il devient un instrument dans les mains des bourgeoisies pour justifier leur politique de pillage et d’oppression des peuples dominés, resserrer l’unité de la nation impérialiste derrière ses dirigeants bourgeois et réduire les libertés démocratiques. La barbarie capitaliste ne peut être vaincue que par la violence révolutionnaire des masses détruisant l’État bourgeois et ouvrant la voie du socialisme.

6) Contre le front populaire et toute politique de collaboration de classe

Tout en adressant, dans certaines situations, sur la base d’un programme transitoire, aux partis ouvriers-bourgeois (et dans les pays dominés, également aux partis petits-bourgeois de masse plus ou moins anti-impérialistes) l’exigence qu’ils prennent le pouvoir, nous démasquons le caractère bourgeois des gouvernements de collaboration de classe ouverte (comme le gouvernement Lula de front populaire préventif au Brésil) ou masquée (comme le gouvernement nationaliste petit-bourgeois de Chavez, que nous défendons contre l’impérialisme et la bourgeoisie, mais que nous combattons en dénonçant sur la base du programme communiste révolutionnaire son refus de s’en prendre à la propriété privée et sa manipulation des masses sous prétexte de « révolution bolivarienne », voire de « socialisme » réformiste, en exigeant qu’il prenne toutes les mesures anti-impérialistes et anti-capitalistes qu’il refuse, afin d’aider les masses à rompre avec leurs illusions). Nous disons en permanence aux masses que la libération du prolétariat et des opprimés n’est possible que par la dictature du prolétariat (soviets et milice ouvrière).

7) La tactique du front unique

Le front unique, aussi bien ouvrier dans les pays impérialistes qu’anti-impérialiste dans les pays dominés, est une tactique essentielle pour aider à la mobilisation des masses et permettre au parti communiste révolutionnaire de gagner une influence de masses. Celui-ci maintient en toutes circonstances son indépendance politique, c’est-à-dire une orientation révolutionnaire, impliquant la critique des autres organisations participant au front unique. Le FU consiste en des accords pratiques de la base au sommet pour des objectifs partiels contribuant à mobiliser les masses. La théorie de la révolution permanente, qui définit la stratégie révolutionnaire du prolétariat, justifie la tactique du front unique anti-impérialiste, qui est l’opposé du front populaire. La tactique du FU s’incarne dans des mots d’ordre concrets en relation avec la situation concrète.

8) Pour le travail dans les organisations de masses des exploités et des opprimés

Le parti communiste révolutionnaire doit travailler dans les organisations de masse du prolétariat et des opprimées, malgré et contre leur direction bureaucratique contre-révolutionnaire, notamment les syndicats (mais également dans les organisations de chômeurs, de défense des étrangers dans les pays impérialistes, d’habitants, de locataires, etc), en vue d’y faire pénétrer le programme révolutionnaire et d’y gagner des positions de direction en s’appuyant sur les masses. Il condamne l’auto-isolement capitulard hors des organisations de masses du prolétariat et des opprimés, notamment les syndicats, comme une trahison de la révolution. Mais il ne condamne pas moins le fétichisme de ces organisations, notamment des syndicats, propres aux syndicalistes, aux sociaux-démocrates, aux staliniens et à certains courants centristes. « C’est pourquoi les sections de la IVe Internationale doivent constamment s’efforcer, non seulement de renouveler l’appareil des syndicats, en proposant hardiment et résolument dans les moments critiques de nouveaux leaders prêts à la lutte à la place des fonctionnaires routiniers et des carriéristes, mais encore de créer, dans tous les cas où c’est possible, des organisations de combat autonomes qui répondent mieux aux tâches de la lutte des masses contre la société bourgeoise, sans même s’arrêter, si c’est nécessaire, devant une rupture ouverte avec l’appareil conservateur des syndicats. » (Trotsky, Programme de transition.)

9) Sur la situation mondiale

Contre les courants qui voient avec légèreté des révolutions dès que les masses font quelque chose quelque part, le CC-POR et le Groupe CRI affirment qu’en l’absence d’alternative communiste révolutionnaire ayant une influence de masse, la bourgeoisie est pour le moment le plus souvent encore en mesure de recomposer sa domination de façon globalement pacifique (nationalisme bourgeois de Chavez, gouvernements de front populaire préventif de Lula et du Frente Amplio, gouvernement bourgeois de teinte "progressiste-populiste" de Kirchner, etc). Mais le regain net et continu de la lutte politique des masses depuis la fin des années 1990, notamment en Amérique Latine, est en train de frayer le chemin à une modification de cette situation et ouvre de nouvelles possibilités aux organisations communistes révolutionnaires.

10) Sur l’« argentinazo »

La plupart des organisations se revendiquant trotskystes ont (à des degrés divers) surestimé l’ « argentinazo », parlant de « révolution ». Ils n’ont donc pas pu y intervenir correctement. En décembre 2001, les masses ont fait irruption sur la scène politique, d’une manière empirique, avec un haut degré de spontanéité et sans direction révolutionnaire ; le prolétariat, marqué par des années de péronisme et de défaites cinglantes, n’est pas intervenu comme classe, mais dilué dans un mouvement populaire. Face à des masses sans programme et direction anticapitalistes, ouvriers et socialistes, la bourgeoisie a pu recomposer son pouvoir de façon globalement pacifique. Mais ces événements ont permis au prolétariat de reprendre l’initiative et d’engager un mouvement de recomposition.

11) Sur l’Union Européenne (UE) et le référendum constitutionnel

L’UE est un cadre juridique et économique que les bourgeoisies européennes s’efforcent de construire pour se renforcer dans leur combat contre les autres principaux impérialismes actuels ou émergents (États-Unis, Japon, Chine) et contre leur propre prolétariat. Cette politique ne peut être réellement combattue par des illusions réformistes comme une « Europe sociale », mais seulement du point de vue de la seule alternative réelle à l’UE capitaliste, une Europe communiste et révolutionnaire, c’est-à-dire par la lutte pour des gouvernements des travailleurs, par les travailleurs et pour les travailleurs dans chaque pays. Cependant, le parti communiste révolutionnaire cherche à chaque pas à formuler concrètement cet objectif et propose un front unique ouvrier pour avancer vers sa réalisation. Il était juste d’intervenir dans cet esprit lors du référendum en France, en appelant à voter NON et participant au front uni du NON (en particulier aux comités), sur la base des positions communistes révolutionnaires, en dénonçant les réformistes.

12) Sur la situation brésilienne

Le CC-POR et le Groupe CRI caractérisent le gouvernement Lula comme un gouvernement de front populaire préventif d’un type particulier (poids particulièrement important des partis bourgeois dans la coalition). Il en découle la nécessité d’élaborer un programme de revendications concrètes à mettre en avant dans le cadre d’une politique de front unique, aidant les travailleurs à rompre avec la direction du PT et de la CUT. Si le regroupement Conlutas est en lui-même progressiste, il faut l’orienter non vers la création d’une nouvelle centrale syndicale « rouge », mais vers une opposition révolutionnaire pour disputer la direction de la CUT à la bureaucratie « luliste ». Nous démasquons le gouvernement Lula, mais à ce stade, le mot d’ordre « À bas le gouvernement Lula ! » reste prématuré, car le rapport de force entre les classes est favorable à la bourgeoisie et le niveau de la lutte de classe reste médiocre.

II. Points de débat

Le CC-POR et le Groupe CRI relèvent qu’il reste encore à débattre au moins les points suivants :

1) Méthode pour aborder la réalité mondiale et sur la relation entre les éléments économiques, sociaux et politiques. En particulier, question de savoir si les forces productives continuent de croître (Groupe CRI) ou si elles ont cessé de croître (CC-POR) et relation de ce problème avec la place occupée par les appareils réformistes dans l’après-Seconde Guerre mondiale. Les positions du Groupe CRI sur ce point sont développées dans les deux textes de Ludovic Wolfgang contre le livre de Daniel Gluckstein Mondialisation et lutte de classe (cf. le site http://groupecri.free.fr, rubrique Discussions) et la contribution qu’Antoni Mivani aura achevée prochainement.

2) Sur la politique militaire du prolétariat : le CC-POR et le groupe CRI sont d’accord sur le fait que, l’objectif de la révolution prolétarienne étant la destruction de l’État bourgeois et de ses forces de répression, à commencer par l’armée et la police, la ligne fondamentale de la politique militaire du prolétariat consiste d’une façon générale dans l’auto-organisation du prolétariat et tout particulièrement dans son auto-armement, qui culmine dans la formation d’une milice ouvrière armée. Mais, au delà de l’accord sur cette orientation fondamentale, il reste à discuter la question, subordonnée, d’un éventuel travail spécifique en direction et au sein de l’armée et de la police. Le CC-POR estime (bien que ce point soit également en discussion dans ses rangs) qu’il faut réaliser dans la phase préparatoire un travail d’agitation, de propagande et d’organisation communiste révolutionnaire au sein de l’armée et de la police ; en particulier, il est pour soutenir les grèves policières lorsqu’elles mettent en avant des revendications progressistes et pour appuyer la syndicalisation de la police. Le Groupe CRI n’a pas encore arrêté sa position sur cette question du travail envers la police et l’armée ; il considère nécessaire de l’aborder sous l’angle de la ligne fondamentale d’auto-organisation et d’auto-armement du prolétariat.

3) Sur le bilan de la IVe Internationale et des courants qui en sont issus, de leurs dérives opportunistes et plus généralement des contours et de la nature du centrisme. Il faudra revenir ensemble sur l’histoire de la IVe Internationale depuis 1940, ainsi que sur les principaux courants centristes qui s’en réclament, leurs orientations, origines et leur histoire. Le Groupe CRI a consacré dans son Projet de programme et dans tous les numéros de son journal des critiques politiques systématiques contre les trois principales organisations françaises, LO, LCR, PT. Le CC-POR pourra contribuer tout particulièrement à l’explication et à la critique de l’histoire du POR bolivien et à ses orientations actuelles. Ce travail est nécessaire pour s’orienter correctement dans l’effort pour construire une internationale communiste révolutionnaire. Si nous sommes d’accord pour nous référer à la IVe Internationale, en raison du combat et de l’apport irremplaçables de Trotsky et de ses camarades des années 20 et 30, et à son programme, il reste à déterminer, d’une part, s’il faut parler de construction ou reconstruction de la IVe Internationale et d’autre part, à élaborer une méthode selon laquelle on peut aujourd’hui avancer réellement vers cet objectif.

4) Sur la question des États Ouvriers. Le CC-POR estime que l’URSS jusqu’en 1991, la Chine jusqu’en ? ? ?, les pays du glacis soviétique à l’ Est de l’Europe jusqu’en ? ? ? ainsi que la Corée du Nord, le Vietnam et Cuba encore aujourd’hui, ont été ou sont des États ouvriers dégénérés ou bureaucratiquement déformés. Le Groupe CRI affirme qu’il ne peut y avoir d’État ouvrier sans révolution prolétarienne : seule l’URSS peut donc avoir été un État ouvrier, ayant par la suite dégénéré. On pourra notamment discuter des questions suivantes : Le critère de la nationalisation des moyens de production et du monopole du commerce extérieur sont-ils suffisants pour définir un État comme ouvrier ? Un État peut-il encore être considéré comme ouvrier quand le pouvoir n’est plus dans les mains de la classe auto-organisée, dirigée par le parti communiste révolutionnaire ? Jusqu’où peut-il connaître un processus de bureaucratisation sans cesser d’être ouvrier ? Un État où s’est consolidé une couche d’exploiteurs privilégiés, qui s’opposent à toute orientation révolutionnaire et liquident les révolutionnaires, peut-il être encore dit ouvrier ? Le Groupe CRI présentera un premier texte sur la nature de l’URSS et sur ce que le CC-POR et d’autres appellent des « États ouvriers déformés à la naissance » fin décembre 2005.

III. Perspectives et méthode

Sur la base de ces points d’accord programmatiques, de ces points de débats et d’une certaine expérience commune, le CC-POR et le Groupe CRI décident de :

1) Traduire respectivement le programme de l’autre organisation pour le mois de décembre 2005, dans l’objectif d’aller le plus loin possible dans l’élaboration d’un programme identique, permettant de prendre position sur la même orientation en ce qui concerne d’une part les événements d’importance internationale (guerres impérialistes comme en Irak, processus révolutionnaire comme en Bolivie, événements comme le référendum sur le Traité constitutionnel en Europe ou la signification de l’ouragan Katrina aux États-Unis…) et d’autre part l’intervention politique dans la lutte de classe en Argentine et en France.

2) Mener à bien les débats indiqués au point II, ce qui suppose l’engagement de chaque organisation à produire et/ou traduire les textes mentionnés dans des délais raisonnables à fixer ensemble ;

3) Suivre et faire la critique de la politique de chaque organisation dans son pays respectif et de l’activité militante concrète, ce qui suppose que chaque organisation s’engage à transmettre périodiquement à l’autre non seulement ses publications mais aussi un rapport qui synthétise son intervention dans la lutte des classes.

Le CC-POR et le Groupe CRI se fixent pour objectif la formation d’une tendance ou d’une fraction internationale commune. Mais cela ne signifie pas vouloir être les énièmes groupes à s’autoproclamer la IVe Internationale ou le seul vrai noyau ou le seul noyau sain pour la construction ou reconstruction de la IVe Internationale. Bien au contraire, convaincus qu’il n’est possible d’accomplir une telle tâche sans repousser le sectarisme tout aussi énergiquement que l’opportunisme et sans un effort internationaliste considérable, ils conçoivent ce processus de discussion et d’intervention pratique en vue de cet objectif comme ouvert par essence à de multiples militants, groupes et organisations du monde entier, qui cherchent le chemin du combat pour la révolution prolétarienne et le socialisme et s’efforcent donc constamment de convaincre de nouveaux militants, groupes et organisations de se joindre à cette discussion et travail en commun dans cette perspective.

Rosario/Paris,

septembre-novembre 2005


1) Les textes qui ont permis la saisie, l’élaboration et l’expression de positions communes au CC-POR et au Groupe CRI sont les suivants :

a) Prise de position du Groupe CRI sur l’Appel en 21 points de feu le « Collectif pour une conférence des trotskystes de principe et des organisations ouvrières révolutionnaires » (septembre 2003) ;

b) Prise de position de la TCI sur le même Appel en 21 points, (janvier 2004) (élaborée sans avoir connaissance de la prise de position antérieure du groupe CRI)

c) Tract commun TCI/Groupe CRI contre la guerre et l’occupation impérialiste de l’Irak, sur la base d’un projet de la TCI (20 mars 2004)

d) Prise de position commune du Groupe CRI et du CC-POR face à l’accident tuant 14 mineurs dans la mine de Rio Turbio, en Argentine, à partir d’un texte de la LOI-CI largement amendé (juin 2004)

e) Tract du Groupe CRI contre l’occupation de la Côte d’Ivoire par les troupes impérialiste françaises et la sanglante répression des manifestations contre cette occupation, signé par le CC-POR et la FTI-CI (octobre 2004)

f) Déclaration du Groupe CRI face au referendum sur le projet de Constitution Européenne en France, signé par le CC-POR (avril-mai 2005) 

g) Bilan commun par le CC-POR et le Groupe CRI de la pré-conférence de Buenos Aires du Comité de liaison pour une telle conférence, produit d’une élaboration commune (mai 2005).