Le CRI des Travailleurs n°23 << Article précédent | Article suivant >>
La tactique du « front unique anti-impérialiste » a pour source principale la théorie de l’impérialisme que Lénine a élaborée, dont les implications politiques principales sont d’une part la nécessité pour les marxistes de soutenir inconditionnellement le droit des nations à disposer d’elles-mêmes en s’émancipant du joug impérialiste, d’autre part la nécessité de combattre par tous les moyens pour la défaite de l’impérialisme en général (et pour celle de son propre impérialisme en particulier — c’est le « défaitisme révolutionnaire »). Lénine écrivait ainsi : « Si demain le Maroc déclarait la guerre à la France, l’Inde à l’Angleterre, la Perse ou la Chine à la Russie, etc., ce seraient des guerres "justes", "défensives", quel que soit celui qui commence, et tout socialiste appellerait de ses vœux la victoire des États opprimés, dépendants, lésés dans leurs droits, sur les "grandes" puissances oppressives, esclavagistes, spoliatrices. » (Le socialisme et la guerre, in Œuvres, XXI, Éd. sociales/Éd. en langues étrangères, Paris/Moscou, 1960, p. 311.)
La tactique du « front unique anti-impérialiste » (FUA) proprement dit a été définie dans les « Thèses générales sur la question d’Orient » adoptées par le IVe Congrès de l’Internationale communiste en 1922, en corrélation explicite avec la tactique du « front unique ouvrier » (FUO) élaborée par le congrès précédent. Le FUO était destiné à orienter le travail des jeunes partis communistes des pays impérialistes en direction des masses prolétariennes qui restaient majoritairement organisées sous la direction des réformistes ; il s’agissait de mobiliser les masses tout en les aidant à faire leur propre expérience des trahisons de la social-démocratie, condition de leur rupture avec celle-ci. La tactique du FUA est quant à elle déterminée par « les objectifs généraux des partis communistes » dans les pays coloniaux et semi-coloniaux. Ces objectifs sont doubles et il faut donc éviter deux écueils : « Le refus de communistes des colonies de prendre part à la lutte contre l’oppression impérialiste sous le prétexte de la "défense" exclusive des intérêts de classe, est le fait d’un opportunisme du plus mauvais aloi qui ne peut que discréditer la révolution prolétarienne en Orient. Non moins nocive est la tentative de se mettre à l’écart de la lutte pour les intérêts quotidiens et immédiats de la classe ouvrière au nom d’une "unification nationale" ou d’une "paix sociale" avec les démocrates bourgeois. Deux tâches confondues en une seule incombent aux partis communistes coloniaux et semi-coloniaux : d’une part, ils luttent pour une solution radicale des problèmes de la révolution démocratique-bourgeoise ayant pour objet la conquête de l’indépendance politique ; d’autre part, ils organisent les masses ouvrières et paysannes pour leur permettre de lutter pour les intérêts particuliers de leur classe et utilisent à cet effet toutes les contradictions du régime nationaliste démocratique-bourgeois. En formulant des revendications sociales, ils stimulent et libèrent l’énergie révolutionnaire qui ne se trouvait point d’issue dans les revendications libérales bourgeoises. La classe ouvrière des colonies et semi-colonies doit savoir fermement que, seules, l’extension et l’intensification de la lutte contre le joug impérialiste des métropoles peuvent lui donner un rôle directeur dans la révolution, et que, seules, l’organisation économique et politique et l’éducation politique de la classe ouvrière et des éléments semi-prolétariens peuvent augmenter l’amplitude révolutionnaire du combat contre l’impérialisme. » C’est de ces objectifs que découle la tactique du « front anti-impérialiste unique » : « L’opportunité de ce mot d’ordre est conditionnée par la lutte à longue échéance contre l’impérialisme mondial, lutte exigeant la mobilisation de toutes les forces révolutionnaires. Cette lutte est d’autant plus nécessaire que les classes dirigeantes indigènes sont enclines à des compromis avec le capital étranger et que ces compromis portent atteinte aux intérêts primordiaux des masses populaires. De même que le mot d’ordre du front prolétarien unique a contribué et contribue encore en Occident à démasquer la trahison par les social-démocrates des intérêts du prolétariat, de même le mot d’ordre du front anti-impérialiste unique contribuera à démasquer les hésitations et les incertitudes des divers groupes du nationalisme bourgeois. D’autre part, ce mot d’ordre aidera au développement de la volonté révolutionnaire et à la clarification de la conscience de classe des travailleurs en les incitant à lutter au premier rang, non seulement contre l’impérialisme, mais encore contre toute espèce de survivance du féodalisme. Le mouvement ouvrier des pays coloniaux et semi-coloniaux doit, avant tout, conquérir une position de facteur révolutionnaire autonome dans le front anti-impérialiste commun. Ce n’est que si on lui cette importance autonome et s’il conserve sa pleine indépendance politique que les accords temporaires avec la démocratie bourgeoise sont admissibles et même indispensables. » (1)
Les acquis théoriques de Lénine et des quatre premiers congrès de l’Internationale communiste ont été ensuite abandonnés par la clique stalinienne. Celle-ci leur a substitué d’abord la soumission politique des partis communistes aux forces réformistes dans les pays impérialistes (comme pendant la grève générale en Angleterre en 1926) et aux partis bourgeois nationalistes dans les pays coloniaux et semi-coloniaux (comme en Chine en 1925-1927), menant nécessairement le prolétariat à la défaite. C’est ainsi que Staline écrivait, dans ses prétendues Questions du léninisme : « Les communistes doivent passer de la politique du front unique national à celle du bloc révolutionnaire des ouvriers et de la petite bourgeoisie. Dans de tels pays, ce bloc peut prendre la forme d’un parti unique, parti ouvrier et paysan, dans le genre du Kuomintang [parti bourgeois nationaliste chinois]. » (Cité par Trotsky dans L’Internationale communiste après Lénine, trad. fr., Paris, PUF, 1969, tome 2, p. 346.) — Dans un second temps, face à l’échec de cette politique, opérant un revirement spectaculaire, la direction stalinienne de l’IC a inventé la « théorie » de la social-démocratie comme « social-fascisme », refusant dès lors tout front unique avec cette force qualifiée d’ennemi n° 1, ce qui a conduit à l’affaiblissement du mouvement ouvrier face au fascisme, notamment en Allemagne ; et, dans un pays semi-colonial comme la Chine, après l’écrasement des communistes par les nationalistes du Kuomintang auxquels elle les avait subordonnés, la clique stalinienne s’est lancée dans une politique aventuriste, putschiste et purement militaro-paysanne, tout en considérant comme sans importance les questions « bourgeoises » de l’indépendance nationale et de la démocratie politique. — Enfin, effrayée par les risques que le nazisme faisait peser sur l’existence même de l’URSS, la clique stalinienne a opéré un nouveau virage à 180 degrés en appelant à réaliser partout des « fronts populaires » contre le fascisme et pour la « démocratie », avec non seulement les social-démocrates, mais aussi avec des partis bourgeois, y compris dans les pays impérialistes, comme le parti radical en France. Ces « fronts populaires » se distinguent des « fronts uniques » (ouvrier ou anti-impérialiste) par le fait que les communistes sont appelés à abandonner leur propre programme, à reporter toute perspective révolutionnaire aux calendes grecques et à ne pas combattre politiquement leurs alliés. Dès lors, il ne s’agit plus d’une tactique visant à mobiliser les masses et à les faire rompre avec les réformistes (front unique ouvrier) ou avec les partis nationalistes anti-impérialistes (front unique anti-impérialiste), mais d’une stratégie revenant à liquider toute politique prolétarienne véritablement indépendante, en subordonnant le prolétariat au capitalisme « démocratique » et à l’État bourgeois.
À l’encontre de ces zigzags et notamment contre cette stratégie des « fronts populaires », Trotsky et les partisans de l’Opposition de gauche internationale, puis de la IVe Internationale, ont maintenu les acquis des quatre premiers congrès de l’Internationale communiste. C’est ainsi que Trotsky écrit dans le Programme de transition, fondateur de la IVe Internationale (1938) : « La guerre impérialiste est la continuation et l’exacerbation de la politique de la bourgeoisie ; la lutte du prolétariat contre la guerre est la continuation et l’exacerbation de la lutte de classe. (…) [Dans la prochaine guerre], le contenu fondamentale de la politique du prolétariat international sera, par conséquent, la lutte contre l’impérialisme et sa guerre. Le principe fondamental de cette lutte sera : "L’ennemi principal est dans notre propre pays" ou : "La défaite de notre propre gouvernement (impérialiste) est le moindre mal." ». Cependant, ajoute Trotsky, « tous les pays du monde ne sont pas des pays impérialistes. Au contraire, la majorité des pays sont victimes de l’impérialisme. Certains pays coloniaux ou semi-coloniaux tenterons, sans aucun doute, d’utiliser cette guerre pour rejeter le joug de l’esclavage. De leur part, la guerre ne sera pas impérialiste, mais émancipatrice. Le devoir du prolétariat international sera d’aider les pays opprimés en guerre contre les oppresseurs. (…) La défaite de tout gouvernement impérialiste dans la lutte contre un État ouvrier ou un pays colonial est le moindre mal. » Est-ce à dire que le prolétariat renonce à son indépendance politique ?
Absolument pas : « Tout en soutenant un pays colonial (…) dans la guerre, poursuit le Programme de la IVe Internationale, le prolétariat ne se solidarise pas dans la moindre mesure avec le gouvernement bourgeois du pays colonial (…). Au contraire, il maintient sa complète indépendance politique aussi bien envers l’un qu’envers l’autre. En aidant une guerre juste et progressiste, le prolétariat révolutionnaire conquiert les sympathies des travailleurs des colonies (…), y affermit ainsi l’autorité et l’influence de la IVe Internationale, et peut aider d’autant mieux au renversement du gouvernement bourgeois dans le pays colonial. »
Il est donc clair que la tactique du front unique anti-impérialiste contre la guerre, si elle est mise en œuvre correctement, n’a rien de contradictoire avec une orientation prolétarienne révolutionnaire indépendante. Cela signifie que les prolétaires des pays impérialistes ne doivent sombrer ni dans le pacifisme petit-bourgeois, ni dans le démocratisme tout aussi petit-bourgeois consistant à prendre prétexte de la nature souvent réactionnaire du régime de État colonial ou semi-colonial pour ne pas soutenir celui-ci s’il est attaqué par une puissance impérialiste. Trotsky écrit ainsi, au moment des préparatifs de l’invasion de l’Éthiopie monarchique et esclavagiste (au sens strict du terme) de Haile Selassie par l’Italie impérialiste de Mussolini : « Bien entendu, nous sommes pour la défaite de l’Italie et pour la victoire de l’Éthiopie, et nous devons donc faire tout notre possible pour empêcher, par tous les moyens en notre pouvoir, que d’autres puissances impérialistes soutiennent l’impérialisme italien et en même temps faciliter du mieux que nous pouvons la livraison d’armes, etc. à l’Éthiopie. Néanmoins, nous devons faire valoir que cette lutte n’est pas dirigée contre le fascisme, mais contre l’impérialisme. Quand c’est de guerre qu’il s’agit, il n’est pas question pour nous de savoir qui est "le meilleur", du Négus [le monarque éthiopien] ou de Mussolini, mais d’un rapport de forces et du combat d’une nation sous-développée pour sa défense contre l’impérialisme. » (« Le conflit italo-éthiopien », 17 juillet 1935, in Œuvres, tome 6, Paris, EDI, 1979, p. 51.) La raison de cette tactique est justifiée par Trotsky dans un autre texte de la manière suivante : « Si Mussolini l’emporte, cela signifiera le renforcement du fascisme, la consolidation de l’impérialisme et le découragement des peuples coloniaux en Afrique et ailleurs. La victoire du Négus, en revanche, constituerait un coup terrible pour l’impérialisme dans son ensemble et donnerait un élan puissant aux forces rebelles des peuples opprimés. Il faut vraiment être complètement aveugle pour ne pas le voir. » (« À propos des dictateurs des hauteurs d’Oslo », 22 avril 1936, in Œuvres 9, Paris, EDI, 1980, p. 296.)
Même si le régime politique du pays colonial ou semi-colonial est le fascisme, cette tactique anti-impérialiste reste valable. En septembre 1938, alors que le fascisme emporte victoire sur victoire en Europe (gagnant l’Autriche et l’Espagne après l’Allemagne et l’Italie), mais aussi en Chine et en Amérique latine, Trotsky conteste pourtant avec virulence, contre les staliniens et les social-démocrates qui ne jurent plus les uns et les autres que par la « démocratie » bourgeoise, que la priorité soit la lutte contre le fascisme en tant que tel : au niveau international, explique-t-il, ce qui compte avant tout, c’est la lutte contre l’impérialisme. Par exemple, « il règne aujourd’hui au Brésil un régime semi-fasciste qu’aucun révolutionnaire ne peut considérer sans haine. Supposons cependant que, demain, l’Angleterre entre dans un conflit militaire avec le Brésil. Je vous le demande : de quel côté sera la classe ouvrière ? Je répondrai pour ma part que, dans ce cas, je serait du côté du Brésil "fasciste contre l’Angleterre "démocratique". Pourquoi ? Parce que, dans le conflit qui les opposerait, ce n’est pas de démocratie ou de fascisme qu’il s’agirait. Si l’Angleterre gagnait, elle installerait à Rio de Janeiro un autre fasciste, en enchaînerait doublement le Brésil. Si au contraire le Brésil l’emportait, cela pourrait donner un élan considérable à la conscience démocratique et nationale de ce pays et conduire au renversement de la dictature de Vargas. La défaite de l’Angleterre porterait en même temps un coup à l’impérialisme britannique et donnerait un élan au mouvement révolutionnaire du prolétariat anglais. Réellement, il faut n’avoir rien dans la tête pour réduire les antagonismes mondiaux et les conflits militaires à la lutte contre fascisme et démocratie. Il faut apprendre à distinguer sous tous leurs masques, les exploiteurs, les esclavagistes et les voleurs ! » (« La lutte anti-impérialiste », 23 septembre 1938, in Œuvres 18, Paris, EDI, 1984, p. 326.)
Les « complètement aveugles » des organisations « trotskystes » d’aujourd’hui — pour ne pas parler de ceux qui « n’ont rien dans la tête », s’il y en a — vont-ils nous objecter que les temps ont changé, que ce que Trotsky disait dans les années 1930 n’est plus valable aujourd’hui, qu’il ne faut pas être dogmatiques, que la vie n’est pas dans les livres, et autres fadaises qui font certainement la sagesse des nations, mais non celle des internationalistes ? Certes, bien des choses ont changé, mais l’impérialisme est toujours là, et sa défaite est donc en toutes circonstances ce que les révolutionnaires peuvent espérer de mieux, même si elle entraîne apparemment une victoire de fieffés réactionnaires. De ce point de vue, l’Irak de Saddam Hussein hier ou l’Iran d’aujourd’hui sont indéniablement comparables au Brésil de Vargas : il s’agit dans les trois cas de régimes réactionnaires, de dictatures sanguinaires qui ont assassiné des milliers de communistes et d’opposants ; mais la défaite de l’impérialisme contre eux aurait été — et serait dans le cas de l’Iran —, un formidable événement pour le prolétariat américain comme pour les peuples du Moyen-Orient et les opprimés en général. De même, la récente défaite de l’État d’Israël est un formidable événement (même si elle reste limitée), bien qu’elle lui ait été infligée par un parti dont l’idéologie est réactionnaire.
Certains cependant, qui ne sont donc pas « complètement aveugles », mais seulement borgnes, veulent bien accorder que la tactique du front unique anti-impérialiste est correcte à condition de la limiter au terrain militaire. En fait, cette restriction n’a pas lieu d’être : la guerre n’étant que la continuation de la politique par d’autres moyens, comme disait Lénine à la suite de Clausewitz, la domination de l’impérialisme prend tantôt la forme d’une intervention militaire, tantôt la forme d’un pillage « pacifique », voire « démocratique » comme c’est le cas par exemple de la France au Liban. Dès lors, la tactique du front unique anti-impérialiste ne saurait se limiter au combat contre la forme militaire de la politique impérialiste, mais doit viser à infliger des défaites à l’impérialisme sur tous les terrains possibles, par exemple sur le plan économique avec le combat pour les nationalisations dans les pays dominés, ou sur le plan politique avec le combat pour l’Assemblée constituante.
C’est pourquoi il est correct, et même urgent, d’exiger par exemple du Hezbollah qu’il rompe avec le gouvernement compradore de Siniora et qu’il convoque une Assemblée constituante souveraine. Bien sûr, il ne le fera pas spontanément, mais il n’y a aucune raison de penser que ce soit impossible si la nécessité de résister à la pression de l’impérialisme, d’une part, la lutte de classe prolétarienne, d’autre part, l’y contraignent. C’est ce qu’expliquait Trotsky au sujet du Kuomintang qui était pourtant déjà au pouvoir en Chine au début des années 1930. Il envisageait ainsi que ce parti — où s’exprimaient plusieurs tendances, comme dans tout parti qui joue un certain rôle politique — voie se dégager une aile gauche, « radicale », rompant avec le gouvernement compradore de Tchiang Kai-chek et faisant sien le mot d’ordre d’ « Assemblée nationale ». Après avoir insisté sur la nécessité impérieuse que les trotskystes chinois mettent en avant ce mot d’ordre (alors que certains de leurs dirigeants avaient tendance à tomber dans une ligne gauchiste maximaliste, ne préconisant que les « soviets »), Trotsky dit : « Si l’aile radicale de la bourgeoisie essayait de réaliser l’assemblée nationale, il nous faudrait d’un côté la pousser à agir, par exemple à renverser Tchiang Kai-chek et former son propre gouvernement, et, de l’autre côté, il nous faudrait expliquer aux masses qu’elle les trompe. » (« Discussions sur la Chine » entre Trotsky et Harold R. Isaacs, rapportées par celui-ci, in Œuvres 6, Paris, EDI, 1979, p. 113.) N’en déplaise aux « gauchistes » d’aujourd’hui, il n’y a là pas plus de « contradiction » formelle que d’impossibilité réelle, mais un condensé très pur de la dialectique inhérente à la tactique même du front unique anti-impérialiste — tactique d’autant plus cruciale qu’elle est appliquée, en l’occurrence, à la question, centrale entre toutes, du pouvoir.
1) « Thèses générales sur la question d’Orient », in Thèses, manifestes et résolutions adoptés par les Ier, IIe, IIIe, IVe Congrès de l’Internationale Communiste (1919-1923), Bibliothèque communiste, Librairie du travail, juin 1934, réimpression en fac-similé, François Maspero, 1969, pp. 176-177.
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