Le CRI des Travailleurs
n°32
(mai-juin-juillet 2008)

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Ampleur, causes et conséquences du ralentissement économique dans les pays impérialistes


Auteur(s) :Gaston Lefranc
Date :22 mai 2008
Mot(s)-clé(s) :international, économie
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De la crise financière au ralentissement économique dans les pays impérialistes

Au 1er trimestre 2008, la croissance du PIB des États-Unis est estimée à + 0,6% en rythme annuel. Cette croissance positive est pourtant trompeuse : corrigée de l’augmentation des stocks invendus (qui ont ajouté 0,8% à la croissance du PIB), la production vendue a baissé de 0,2%. Comme les stocks seront écoulés à la période suivante, il est fort probable que l’évolution du PIB des États-unis sera négative au 2e trimestre 2008. Les dépenses d’investissement des entreprises ont chuté de 2,5% alors que la consommation des ménages a progressé de 1%.

Chez les économistes bourgeois, on parle généralement de récession quand le PIB diminue pendant deux trimestres consécutifs, et de dépression quand le PIB diminue durablement. Selon ce critère, il n’y aurait pas eu de « récession » en 2001 aux États-Unis puisque le PIB a baissé au 1er et au 3e trimestre. Quoi qu’il en soit, le ralentissement économique est déjà incontestable aux États-Unis et dans l’Union Européenne.

Le FMI prévoit un ralentissement prolongé – sans dépression – de l’économie aux États-Unis et dans la zone euro : 0,5% (2008) et 0,6% (2009) de croissance aux États-Unis ; 1,4% (2008) et 1,2% (2009) dans la zone euro et en France. Alors que la croissance économique mondiale annuelle était exceptionnellement élevée ces 5 dernières années (4,5% en moyenne) (1), le FMI prévoit une croissance mondiale du PIB de 3,7% pour 2008 et 3,8% pour 2009. On serait alors loin d’une récession mondiale ; on assisterait seulement à un fléchissement, quasi intégralement dû au ralentissement dans les pays impérialistes, alors que la croissance resterait très soutenue ailleurs en 2008-2009 : 9% en Chine, 8% en Inde, 6% au Moyen-Orient, 6% en Afrique ; l’Amérique Latine serait dans une situation intermédiaire (3-4% de croissance prévue), en pâtissant plus que les autres du ralentissement US.

Rien ne laisse présager aujourd’hui une crise aussi profonde que la grande dépression de 1929, où la production des principaux pays a fortement chuté (baisse de 25% du PIB US entre 1929 et 1933) et où le chômage s’est envolé jusqu’à des taux de 25% de la population active. Aux États-Unis, le pays aujourd’hui le plus lourdement touché par la crise, les destructions d’emploi ont été de 22 000 en janvier, 63 000 en février, 80 000 en mars, et seulement 20 000 en avril. Après être passé de 4,8% à 5,1%, le taux de chômage est revenu à 5% en avril.

Ralentissement durable de l’accumulation dans les pays impérialistes et apparition de nouvelles sphères d’accumulation

Depuis les années 1970, le rythme de l’accumulation s’est ralenti dans les pays impérialistes. C’est la conséquence de la baisse tendancielle du taux de profit : en cherchant le profit maximum dans un environnement concurrentiel, le capital accroît sans cesse la force productive du travail, ce qui réduit de plus en plus l’utilisation de la marchandise « miraculeuse » par rapport à l’utilisation des moyens de production. Par conséquent, la valeur des moyens de production (capital constant) augmente plus vite que la valeur créée par les travailleurs. Cela finit par peser sur le taux de profit et donc sur le rythme de l’accumulation. Comme l’indique Marx, « il n’est pas produit trop de richesse [des valeurs d’usages pour satisfaire les besoins humains]. Mais périodiquement, il est produit trop de richesse dans les formes antagonistes du capital » (2). La baisse tendancielle du taux de profit est la manifestation de la contradiction entre la valeur d’usage et la valeur, donc entre la satisfaction des besoins humains et la logique capitaliste.

Pour contrecarrer cette tendance, le taux d’exploitation des travailleurs doit augmenter (mais en jouant sur la répartition de la valeur créée entre travailleurs et capitalistes, on ne réduit pas l’écart entre le capital constant et la valeur créée par les travailleurs) ou/et le capital constant doit être fortement dévalorisé pour faire baisser la composition organique du capital (rapport entre le capital constant et le capital variable – capital investi dans l’achat de la force de travail, seule créatrice de la valeur et donc de la plus-value).

Or, depuis les années 1970, les capitalistes ont principalement rétabli leur taux de profit en augmentant le taux d’exploitation, c’est-à-dire en remettant en cause les acquis sociaux et en stoppant la hausse des salaires réels, si bien que les gains de productivité ont été presque entièrement dans la poche des exploiteurs, contrairement à la période dite des « Trente Glorieuses ». Cela n’a pas été suffisant pour relancer l’accumulation au même rythme que pendant les « Trente Glorieuses » : depuis les années 1980, les courbes du taux de profit et du taux d’accumulation ont cessé de suivre des évolutions parallèles et ont divergé de plus en plus, le taux de profit croissant sans cesse (pour s’approcher de son niveau des années 1950 et 1960) alors que le taux d’accumulation stagnait. La part de la plus-value non accumulée a donc cru constamment, alimentant la consommation ostentatoire de la bourgeoisie et la spéculation sur les marchés financiers. Le développement de la finance n’est donc pas une excroissance qui tomberait du ciel, mais une conséquence nécessaire du ralentissement durable du rythme de l’accumulation.

À la fin des années 1990, les économistes bourgeois ont cru trouver dans les « nouvelles technologies de l’information et de la communication » (NTIC) le nouveau paradigme technologique qui leur permettrait de faire des économies de capital constant et de faire grimper durablement et solidement leurs taux de profit. Pourtant, en 2000-2001, l’écart croissant entre la valorisation des titres « high-tech » et les profits réels a entraîné l’explosion de la bulle technologique sur les marchés financiers et la fin de l’euphorie autour des NTIC. La chute des cours a entraîné un ralentissement économique conjoncturel qui a été rapidement surmonté grâce à la forte baisse des taux d’intérêt, laquelle a relancé le crédit… et alimenté une nouvelle bulle boursière et surtout immobilière qui a connu son pic pendant l’été 2007 avant d’exploser à son tour.

Nous ne devons pas a priori surestimer les conséquences de la crise financière, en nous laissant impressionner par les fortes fluctuations financières et la chute des prix immobiliers, même si ses conséquences sur l’économie réelle s’annoncent plus durables qu’en 2000-2001. Notre attention doit se concentrer plutôt sur les conséquences du gigantesque déficit commercial US qui menace à moyen terme la position hégémonique des États-Unis (3). Le fait marquant de la période actuelle est la très forte croissance dans les pays de l’ex-bloc stalinien (en premier lieu la Chine) ou les pays relativement fermés, jusqu’à une date récente, au capital impérialiste (en premier lieu l’Inde). Ces territoires constituent une zone relativement « vierge » où le capital trouve des conditions optimales de valorisation qu’il ne trouve plus dans les vieux pays impérialistes : main-d’œuvre bien formée et très bon marché, composition organique du capital faible, mouvement ouvrier faible et même inexistant en Chine en tant que force indépendante, etc. On peut même dire aujourd’hui que c’est la forte croissance de ces pays qui contribue à limiter le ralentissement économique aux États-Unis via l’augmentation des exportations us : les exportations atteignent un niveau record (stimulées par la dépréciation du dollar et la forte croissance de ces pays) et les importations diminuent (conséquence du ralentissement aux États-Unis), si bien que le déficit commercial diminue.

L’impasse des recettes keynésiennes de relance de la demande

Le ralentissement du rythme de l’accumulation dans les pays impérialistes depuis les années 1970 ne peut pas être combattu avec les vieilles recettes keynésiennes de relance de la « demande » et en particulier de la consommation des ménages. Les années 1970 marquent au contraire la faillite du keynésianisme et la nécessité pour les capitalistes d’améliorer la rentabilité de leur « offre » afin de restaurer leur taux de profit. Pourtant, la gauche réformiste ou « altermondialiste » (celle qui veut se distinguer des « sociaux-libéraux » qui dirigent le PS) continue à propager l’idée qu’on peut relancer la croissance en augmentant la consommation des travailleurs et en luttant contre le « cancer » de la finance. Ces réformistes redessinent les frontières de classe et prônent une grande alliance allant des travailleurs au capital productif contre « la finance » qu’il suffirait de domestiquer pour que le système (capitaliste) fonctionne au service de tous ! Autrement dit, nous vivrions une crise de « sous-consommation » et il suffirait de donner du pouvoir d’achat aux travailleurs en taxant la « finance » pour faire d’une pierre deux coups : relancer la croissance et mieux répartir les richesses.

Il suffit de regarder la situation aux États-unis pour voir que ces réformistes sont des charlatans dont la camelote vise seulement à faire croire aux travailleurs qu’un autre capitalisme serait possible. Aux États-Unis, le taux d’épargne des ménages est nul voire négatif, ce qui indique une boulimie de consommation. Alors que la consommation des ménages représentait environ 60% du PIB des États-Unis avant 1980, elle en représente depuis le début des années 2000 environ 70%. Nous ne sommes plus en 1929 ; aujourd’hui, les États ont développé des institutions pour socialiser les pertes des capitalistes et stimuler la demande, notamment la consommation via la politique monétaire et la politique budgétaire. En baissant les taux d’intérêt et en distribuant des crédits d’impôts aux ménages, les États-Unis s’efforcent d’amortir les conséquences conjoncturelles de la crise financière. Mais il faut bien voir que les causes déterminantes du ralentissement économique depuis 30 ans sont ailleurs. Les États-Unis ne souffrent pas d’une « sous-consommation » mais au contraire d’une demande intérieure excédentaire par rapport à ce qu’il est rentable de produire aux États-Unis (d’où le déficit commercial structurel).

Il n’y a pas de troisième voie entre les impératifs de la logique capitaliste (qui rend caduque les vieilles recettes keynésiennes) et la destruction du capitalisme par un gouvernement des travailleurs. Malheureusement, la LCR fait régulièrement bloc avec les réformistes pour semer l’illusion d’une réforme du capitalisme. Contrairement à ce qu’elle affirme en petit comité, ses mesures d’urgence n’ont rien d’automatiquement transitoire (avec pour objectif de convaincre les travailleurs que la mise en place de ces mesures exige la mise en place d’un gouvernement ouvrier qui détruirait méthodiquement les rapports de production capitaliste). Elles sont même explicitement anti-transitoires, puisque Besancenot affirme régulièrement dans les grands médias que ces mesures pourraient être mises en place dans le cadre du système sans trop de dommages pour les capitalistes ! Dernier exemple en date : dans Le Nouvel Observateur n° 2270 du jeudi 8 mai, Besancenot affirme : « On peut tenir nos mesures sans perdre pied dans la compétition internationale. L’ouvrier français est le plus productif du monde. » Fidèle à sa ligne publique 100% réformiste, on ne s’étonnera guère que la LCR pétitionne avec Mélenchon, Buffet et les bureaucrates syndicaux contre « la finance ». Dernier exemple en date : la pétition « spéculation et crises : ça suffit ! » (4) qui propose de remettre en cause deux articles (même pas la totalité !) Du traité de Lisbonne sur la liberté de circulation des capitaux, sans bien sur s’attaquer à l’union européenne (qu’il s’agit pour le PCF et consorts de réformer et de démocratiser) en tant que telle, et encore moins au système capitaliste.

La logique du capital exige des réformes structurelles

Les capitalistes peuvent remercier la gauche réformiste et pseudo-révolutionnaire. Non pas pour la qualité de leurs conseils sur une réforme du capitalisme mais pour circonscrire l’horizon des travailleurs au système en place, le communisme étant renvoyé (au mieux) aux calendes grecques comme un marqueur chic de radicalité. Pour les conseils, les capitalistes ont quand même des experts plus sérieux qui plaident pour la poursuite de réformes structurelles flexibilisant le marché du travail et adaptant le système de formation et de recherche à leurs besoins. Face à la concurrence des nouvelles sphères d’accumulation, il s’agit de mettre à niveau les vieux pays impérialistes, en liquidant tout ce qui a pu être arraché à la bourgeoisie et en transformant les salariés en capitaux humains atomisés ayant intégré au plus profond d’eux-mêmes la logique du capital.

Un prochain rapport pour le conseil d’analyse économique (CAE) de Cahuc, Cette, et Zylberberg (5) met en cause l’existence même du SMIC (avec son mode d’indexation, les « coups de pouce » récurrents) comme un frein à l’emploi : le salaire minimum augmenterait trop vite et empêcherait l’embauche de salariés peu qualifiés dont la productivité serait inférieure au SMIC. Dans l’idéal, la solution consisterait à supprimer le SMIC et à apporter un complément de revenu, payé par les impôts, aux salariés les plus pauvres. À défaut, les auteurs aimeraient moduler le SMIC selon les régions et les tranches d’âge ; mais comme tout cela est politiquement risqué (6), les auteurs sont plus « raisonnables » et proposent un « double dispositif : une commission d’experts indépendants éclairant les choix du gouvernement et des règles d’indexation du salaire minimum laissant des marges de liberté pour maîtriser son évolution ». C’est une manière subtile de parvenir à une dévalorisation du SMIC qui le viderait de sa substance sans susciter trop de vagues puisque ce dispositif pourrait « aider à dépolitiser et dépassionner progressivement les débats dans un domaine aussi crucial pour l’économie française ».

Les auteurs du rapport se targuent de défendre les intérêts des travailleurs pauvres en expliquant qu’on peut plus efficacement lutter contre les inégalités avec un système de taxes approprié tout en permettant aux patrons de fixer les salaires sans contrainte légale. Derrière les « bonnes intentions » affichées pour faire passer la pilule, se cache la volonté d’opérer une vaste redistribution de la valeur ajoutée entre capitalistes et travailleurs : il s’agit de faire payer une partie des salaires des travailleurs pauvres par les salariés les plus aisés ou les moins pauvres, pour rendre la France plus compétitive, garder et attirer les investisseurs. C’est l’approfondissement de la logique de la prime pour l’emploi (instauré en 2001 par Fabius sous le gouvernement Jospin) et du RSA (instauré par Hirsch et que Sarkozy s’apprête à généraliser en 2009). C’est également la logique de la sécurité sociale professionnelle ou flexisécurité (que d’ailleurs un des auteurs, Cahuc, a défendu avec acharnement puisqu’il est le coauteur d’un rapport dont on a beaucoup parlé sur le sujet en 2004 (7)) : flexibiliser le marché du travail, mettre fin à toutes les rigidités sur les postes de travail, diminuer le coût du travail et en contrepartie instaurer un « filet de sécurité » (financé par l’impôt et donc principalement par les salariés) et garantir certains droits (formation…) aux personnes, avec ou sans emploi. Autrement dit, il s’agit de développer une logique caritative et individualisante pour mieux faire passer la destruction méthodique des acquis collectifs de la lutte de classe.

Un autre rapport publié en mars 2008 – intitulé « une stratégie européenne pour la mondialisation » (8) – déplore le retard de la France par rapport aux objectifs fixés par le processus de Lisbonne lancé au niveau de l’UE en mars 2000 pour faire de l’Europe « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde à l’horizon 2010 ». Tout d’abord, le rapport rappelle la méthode (souple et efficace) au niveau de l’UE : « la méthode ouverte de coordination » visant à mettre la pression sur les États en retard (via des classements, des injonctions de la commission, etc.) Qui gardent formellement leur souveraineté ; et la nécessaire association de tous les acteurs, notamment les « partenaires sociaux » qui « doivent s’approprier la stratégie et participer activement à la réalisation de ses objectifs ». Sur le fond, ce rapport défend – c’est une orientation définie au niveau européen – lui aussi la flexisécurité en annonçant clairement la couleur : « il s’agit d’une rupture fondamentale, qui convertirait le droit du travail d’une protection des postes de travail à une protection des parcours professionnels ». En outre, le rapport rappelle qu’un objectif essentiel du processus de Lisbonne est d’augmenter le taux d’emploi (9) : pour contrecarrer les tendances démographiques qui risqueraient de faire trop diminuer le chômage et donc de changer le rapport de forces entre travailleurs et capitalistes, il s’agit de mettre les jeunes et les vieux au travail, ainsi que d’avoir recours à l’« immigration choisie » de travail (un des principaux axes du rapport Attali). Enfin, le rapport préconise un effort colossal « dans les dépenses d’avenir : enseignement supérieur, recherche, innovation », « un effort majeur de l’ordre de 3 points de PIB, soit près de 50 milliards d’euros par an : 1 pour la recherche, 1,5 pour l’enseignement supérieur, 0,5 dans l’innovation, pour atteindre 3% du PIB pour la recherche, 3% pour l’enseignement supérieur, et 1% pour l’innovation ». Nulle préoccupation humaniste ici : il s’agit de « mieux calibrer les filières universitaires [et la recherche] en fonction des besoins de l’économie [traduire : le patronat] », de développer en priorité la recherche privée (par des cadeaux fiscaux aux patrons), ou encore d’augmenter les frais d’inscription (car l’éducation est un investissement dont les bénéficiaires doivent payer le prix).

Alors que le capitalisme devient nécessairement de plus en plus barbare, les révolutionnaires doivent plus que jamais mettre en avant leur projet communiste pour en finir avec l’exploitation et l’aliénation. Pour ne pas effrayer les masses, les « révolutionnaires » du dimanche succombent à contretemps au réformisme le plus plat qui ne peut conduire qu’à aggraver les maux (crise de la conscience communiste, démoralisation…) qu’ils prétendent vouloir combattre.


1) Croissance du PIB la plus forte depuis les années 1960. Et si on regarde la croissance du PIB par tête, jamais elle n’a été aussi forte que ces cinq dernières années.

2) Marx, Le Capital, Livre III, chapitre 15.

3) Cf. Le CRI des travailleurs n°31, http://groupecri.free.fr/article.php?id=480

4) http://www.stop-finance.org

5) Rapport non encore publié mais dont la version provisoire a « fuité » : http://gesd.free.fr/caesmic.pdf

6) En 1994, Balladur s’était risqué à mettre en place un « SMIC jeunes » mais il avait dû reculer face au mouvement très puissant de la jeunesse.

7) « De la précarité à la mobilité : vers une sécurité sociale professionnelle » http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/brp/054000092/0000.pdf

8) http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=759

9) Cf. Le CRI des travailleurs n°18, http://groupecri.free.fr/article.php?id=26


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