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Le CRI des Travailleurs n°33     << Article précédent | Article suivant >>

Intervention d’un ouvrier de Peugeot-Mulhouse au meeting de l’université d’été LCR/NPA


Auteur(s) :Un ouvrier de Peugeot Mulhouse
Date :26 août 2008
Mot(s)-clé(s) :NPA
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Nous publions ici le texte de l’intervention d’un militant ouvrier révolutionnaire de l’usine Peugeot de Mulhouse, prononcée durant le meeting du 23 août à Port-Leucate, dans le cadre de l’université d’été de la LCR et des comités NPA. Ce texte circule sur certaines listes électroniques de comités NPA. Nous ne connaissons pas ce camarade, mais son excellente intervention montre que le cadre du NPA peut être un point d’appui pour rassembler largement les militants révolutionnaires, au-delà des intentions et méthodes de la direction de la LCR. Les caractères mis en gras pour mieux repérer certains passages le sont par nous.

« Bonjour, je m’appelle Yvan, je suis ouvrier révolutionnaire et je travaille en chaîne depuis 12 ans chez Peugeot à Mulhouse où travaillent 10 000 salariés. Comme vous le savez, 5 camarades de travail se sont suicidés sur les derniers mois dans l’entreprise, 3 autres ont fait une tentative et je ne peux toujours pas parler de ça sans être submergé par l’émotion et la colère.

L’émotion, parce que sans bien connaître ces camarades personnellement, ils étaient proches de nous à l’usine, car la souffrance qui a provoqué leur geste est aussi la nôtre. Leur mort nous fait mal, elle est comme un coup de poing dans la figure qui nous rappelle notre servitude, notre condition commune d’opprimés, d’exploités, d’ouvriers.

Ceux qu’on honore aujourd’hui, ce sont certes des jeunes de milieux populaires. Mais ce sont ceux qui ont cru pouvoir échapper à l’exploitation en défendant le drapeau français en Afghanistan. Et c’est pour l’impérialisme français qu’ils sont morts, pour la cause de ceux qui oppriment les travailleurs tout comme les peuples pauvres. C’est pourquoi Sarkozy a été leur rendre hommage là-bas. Mais, moi, aujourd’hui, je voudrais rendre hommage à tous les camarades que l’exploitation capitaliste tue tous les jours ici et là-bas, dans le silence et le mépris et tout particulièrement à mes cinq camarades de l’usine pour qu’ils ne soient pas morts pour rien.

Je suis en colère parce que leur suicide a été comme un appel qui nous demande ce que nous faisons, nous, contre l’exploitation mais ce sont encore les serviteurs de cet ordre social capitaliste qui dans l’usine obligent chacun à baisser la tête, à accepter le fait comme une fatalité, à continuer le boulot comme si de rien n’était.

Malgré les quelques vagues qu’ont produites les gestes de nos camarades, ce sont les mêmes larbins ou leurs amis qui à l’usine et dans les médias font l’opinion et donnent à nouveau le ton dominant, le mépris de ceux qui travaillent. Ce sont ceux-là qui disent que pour gagner plus il faudrait travailler plus alors qu’ils protègent ceux qui n’ont jamais travaillé de leur vie.

En fait, pour eux, pour faire gagner plus les patrons, il faudrait crever plus… et en silence. Eh bien non !

Je voudrais rendre cet hommage pour faire entendre et partager le cri de révolte de mes camarades et de moi-même mais aussi pour que ce soit un levier commun pour abattre le capitalisme. Et je voudrais enfin rendre cet hommage contre tous ceux qui disent qu’il n’y a plus d’ouvriers ni de classe ouvrière.

Depuis tout petits, nos parents ou à l’école, on nous dit qu’il faut tout faire pour ne pas être ouvrier, ne pas être productif. Ce serait une tare et une honte. Bien travailler à l’école nous permettrait, paraît-il, d’échapper à cette déchéance.

Eh bien moi, je n’ai pas honte d’être ouvrier. Je ne dirais pas que j’en suis particulièrement fier mais je récuse toute la honte et l’indignité qui pèsent sur notre condition. Et j’espère que le NPA saura agir de telle manière pour que tous mes camarades puissent relever la tête à chaque fois que le NPA se fera entendre.

Ce sont ceux qui boursicotent, s’enrichissent sur le dos des autres, les exploitent qui devraient être montrés du doigt, condamnés, mis au ban de la société pour parasitisme. Construire des voitures, des maisons, des routes, des ponts, transporter les hommes, les nourrir ou les vêtir, bref participer à la production de ce qui est utile à la vie de tous, c’est ce que cette société dédaigne le plus.

Cette société marche la tête à l’envers !

Cette pression idéologique et sociale qui dévalorise, nie et méprise le travail productif, les travailleurs et en particulier les plus pauvres parmi eux, est considérable. Elle s’insinue dans tous les pores de la société jusqu’au sein du monde du travail lui-même.

Elle a un but : faire accepter les conditions de travail les pires, les salaires les plus bas et le travail comme une punition.

Vous n’imaginez pas comment cette pression se transforme à l’usine en un monde fou, détraqué, malade. Cette pression nous soumet et nous détruit physiquement mais aussi psychiquement. Elle nous use, nous humilie et nous infantilise. Nous n’y sommes plus considérés comme des hommes ou des femmes, tout au plus des robots et parfois pire.

Alors vous n’imaginez pas tout le mal que ça nous fait quand on entend dire qu’il n’y a plus d’ouvriers, de classe ouvrière ou que ces mots sont ringards et dépassés.

Les bourgeois nous nient et méprisent pour des raisons évidentes, les parents font ça pour essayer de faire échapper leurs enfants à l’exploitation. Ça se comprend !

Mais nous, nous n’avons aucune raison de nous inscrire dans ces discours.

Mépriser ceux qui produisent, c’est, sans s’en rendre compte, donner raison à l’exploitation de l’homme par l’homme. C’est aussi faciliter les attaques contre les autres catégories sociales ; les fonctionnaires par exemple qu’on traite de fainéants, c’est-à-dire tous ceux qui, dans l’éducation, la santé, les transports ou les services travaillent pour la collectivité, se dévouent bien souvent sans compter pour rendre la vie des autres plus humaine. C’est mépriser aussi le dévouement des femmes et de leur double travail. C’est mépriser encore les immigrés qui font bien souvent les métiers les plus pénibles et les plus dangereux. C’est aider ceux qui veulent privatiser les services de santé ou d’éducation parce qu’il faudrait les rendre rentables. C’est faciliter la tâche de ceux qui veulent faire rentrer cette idéologie du profit et de la rentabilité capitaliste dans tous les rapports humains y compris les plus personnels.

Je comprends bien sûr que certains peuvent se dire que la classe ouvrière n’est pas l’avenir, que c’est le passé, qu’elle n’existe même plus.

Le visage qu’en ont donné ses partis et syndicats toutes ces décennies à certes de quoi dégoûter. Les uns ont participé aux gouvernements du capital pour y mener des politiques de régression sociale au nom du socialisme, du communisme et du mouvement ouvrier. Les autres n’apparaissent que pour donner une orientation corporatiste, émietté et sans efficacité aux luttes du mouvement ouvrier quand elles ne sont pas directement complices et acteurs mêmes des coups portés contre le monde du travail.

Alors je comprends que si on identifie la classe ouvrière au visage exécrable du stalinisme, à celui de la social-démocratie et de ses sales guerres coloniales ou encore aux politiques syndicales d’accompagnement du capitalisme, on soit tenté de chercher des solutions d’un autre côté.

Mais la classe ouvrière n’est pas représentée par ces gens-là et elle n’a plus de réelle représentation politique depuis des dizaines d’années.

Selon le Conseil économique et social, une personne par jour en France se suicide au travail. Et encore, ce chiffre est sous-évalué parce qu’en fait il n’y a pas vraiment de statistiques à ce sujet. Et puis surtout ce n’est que la partie visible de l’iceberg. 61 % des Français trouveraient leur travail stressant d’après une étude récente. Et avec les mesures Sarkozy de cet été qui permettent aux patrons de faire travailler jusqu’à 48 heures par semaine, ça ne va pas s’améliorer.

Les licenciements incessants depuis plus de 20 ans ont fait que nous produisons aujourd’hui toujours plus avec des effectifs toujours moindres. Le chantage à l’emploi est à la base de la résignation face à l’aggravation des conditions de travail. Les politiques des gouvernements de droite et de gauche depuis plus de 20 ans ont fait le reste : les protections sociales et les solidarités humaines ont commencé à sauter.

Ça se traduit dans mon usine, par le fait qu’après la chasse aux défauts dans la production, on est maintenant passé à la chasse aux temps morts. On ne compte plus en minutes sur les chaînes mais en centièmes de minutes. Du coup on est occupé à 100 %. Dans le passé, on pouvait s’entraider, aider ceux qui coulent en ligne. On avait le temps d’aller manger. Aujourd’hui la direction fait supprimer par exemple les chaises dans un secteur pour que les ouvrières ne puissent pas s’asseoir entre deux voitures sans aucune autre raison que de mettre la pression.

Quand il fait chaud l’été, la direction n’accorde plus d’arrêts chaleurs. C’est une vraie bagarre pour être remplacés quand on demande à aller aux WC et on est sanctionné si on quitte le poste parce qu’on ne tient plus.

Les secteurs ou les postes pour les travailleurs anciens, usés ou handicapés qui existaient avant ont été supprimés. Des salariés avec de grosses restrictions médicales ont été reclassés en chaîne, des ouvriers proches de la retraite sont remis en ligne. Vieillir en chaîne est une terrible souffrance physique et morale. C’est une vraie torture. On voit sa résistance physique diminuer, on aurait besoin de plus de temps pour récupérer mais on en a moins. On dort dans le bus de transport, on attend la pause, les horaires de doublage deviennent insupportables, on voit des camarades qui meurent avant l’âge, avant la retraite. On le prend pour soi comme un avertissement. C’est la hantise de ne plus pouvoir tenir le poste toujours plus chargé, d’être muté à un poste plus difficile et finalement de « péter les plombs ». On attend alors la préretraite mais Sarkozy les supprime et rallonge le nombre d’annuités. On nous tue lentement. Notre espérance de vie est inférieure de 8 à 10 ans à celle des cadres. Mais dans le bâtiment, on est foutu à 50 ans. Dans la chaudronnerie on a perdu son audition avant 40 ans. Mes collègues de travail autour de moi souffrent du dos, des articulations, du cœur et ont les organes digestifs bousillés. C’est un champ de bataille. Et je ne vous parle que de la France, pas du tiers monde où on peut commencer à travailler à 5 ans. En France on vient de l’autoriser à 14 ans.

C’est pour ça qu’un de nos camarades, très proche de nous et de nos idées, usé et handicapé par le travail et qui devait être remis en chaîne a préféré boire du détergent industriel pour mettre fin à ses jours plutôt que de retourner à un poste en production.

Aujourd’hui on nous impose des méthodes dites japonaises. Ça s’appelle Hoshin, Apoqua, Apolo. Fini les coups de main, les blagues, les petits mots qui redonnent le moral. On a des postes standards. C’est-à-dire qu’on est soumis à des gestes standardisés comme des robots. Qu’on soit droitier, gaucher, petit ou grand, jeune ou vieux, il faut qu’on se soumette physiquement à des normes de gestes imposés. Soi-disant calquées sur ceux du plus efficace. C’est une idiotie parce que nous ne sommes pas faits de la même manière et ça ressemble plus à une discipline faite pour nous soumettre. Mais c’est surtout une fatigue et une tension nerveuse importante supplémentaire. En perdant la liberté d’organisation de notre travail, on perd nos coups de main, notre savoir faire, nos petits trucs et on perd le peu de goût qui nous restait à faire du bon travail.

Notre camarade Maurice qui s’est pendu dans l’atelier de Mécanique et qui avait un poste de contrôle de la qualité et de la sécurité n’a peut être pas supporté la contradiction entre son souci du travail bien fait c’est à dire de la sécurité pour les automobilistes et les impératifs de productivité à tout prix qu’on lui imposait.

Il a laissé une disquette pour expliquer son geste. Son épouse qui l’a lue nous a dit que c’était ce qu’il avait dénoncé. Mais la direction a expliqué à la presse qu’il s’est suicidé parce qu’il avait des problèmes dans son couple et la disquette a disparu dans les mains de la gendarmerie .

Avec les méthodes dites japonaises, il faudrait signaler le moindre incident sur notre poste de production. Un cariste qui arrive en retard, le collègue précédent qui avait du retard, il faut dénoncer nos camarades. La maîtrise nous donne des Projets individuels tels que dénoncer ceux qui n’ont pas leurs lunettes de sécurité. Celui qui ne se plie pas à cette délation obligatoire a son évolution de carrière bloquée. Tout le monde est mis en concurrence encourageant mensonges, fraudes, tricheries, injustices ou déloyautés pour parvenir à ses fins. En Mécanique les pièces avec défauts sont exposées aux vues de tous pour mettre la pression. Il y en avait d’ailleurs tellement qu’il a fallu qu’ils renoncent. Mais personne n’est encouragé à dénoncer le poids que pèsent ces pièces, les tonnes qu’on soulève tous les jours, et les dos démolis qui en sont la conséquence, l’exposition permanente aux solvants de mastics ou de peinture, aux fumées de combustion, gaz d’essence ou de diesel, poussières de peinture et d’amiantes qui sont facteurs de cancer. Aucune statistique sur les maladies n’est tenue à l’usine. Les causes de passage à l’infirmerie ne sont même pas utilisables. On ne peut pas faire le lien entre les maladies et l’exposition aux produits dangereux.

Le monde de l’usine est en dehors de tout et les règles les plus courantes de la société ne s’y appliquent pas. Pour le patron, les dépressions sont liées à des caractères fragiles, les maladies ne peuvent être qu’individuelles et contractées à l’extérieur. Il ne se gêne pas pour faire lui-même le médecin ou se payer des médecins maison pour décréter qui est vraiment ou faussement malade. Et il fait bien sûr pression sur tous pour qu’ils viennent travailler en étant malades, avec des béquilles, une minerve ou un plâtre. Il envoie des lettres de menaces à ceux qui sont malades parce qu’ils perturberaient la production à cause de leurs absences, ce qui est une cause de licenciements.

Ce chantage ne gêne pas le patron.

Mais un de nos camarades au Ferrage qui s’est suicidé aurait reçu ce type de lettres.

En plus de ça, le patron nous fait constamment la morale sur notre santé. Il ne faut pas fumer mais il nous fait travailler dans la fumée. Il ne faut pas boire mais on respire des alcools de solvants en veux tu en voilà. Il faut bien manger mais il ferme les selfs et on est réduits aux sandwichs et aux pizzas. Le patron met des affiches partout pour la prévention des accidents du travail mais il les dissimule ou les nie. Un camarade qui a eu un malaise cardiaque au travail et qui a été hospitalisé n’a pas été reconnu en accident du travail parce qu’il n’était pas tombé.

Mario qu’on connaissait bien et qui s’est suicidé était de ceux qui avaient le dos bousillé et de ceux aussi qui avaient participé ces derniers mois à notre lutte contre la fermeture des restaurants de l’entreprise.

Et puis là dessus il y a l’ambiance.

À l’usine, la direction interdit les postes de radios, il n’y a plus de musique, on ne peut plus chanter, siffler parce que c’est interdit. On ne peut même plus parler parce qu’on n’a pas le temps ou que les postes sont trop éloignés les uns des autres, 40 mètres parfois comme dans un nouveau secteur de l’emboutissage pour la 308. En plus de la charge de travail, il y a les déplacements sur le poste de travail. On a compté que ça fait parfois 10 Km à pied par jour. La direction a le cynisme de nous dire que ça nous fait comme une bonne balade en forêt.

Pour un oui ou un non on est convoqués dans le bureau des chefs. Avant, pour un défaut de production, on avait une remarque du chef. Maintenant ils sont en train de mettre en place une espèce de tribunal où le fautif est convoqué devant le directeur, un aréopage de cadres et des spécialistes en tous genres. Dès que dans une équipe il y a une bonne ambiance, la direction la dissout et en mute ses membres aux quatre coins de l’usine. Les conversations sont surveillées. Les contacts avec les éléments douteux sont déconseillés. Les sanctions tombent pour un rien. Une engueulade un peu vive et c’est le risque d’être mis à la porte.

Quand il n’y a pas de sanctions directes c’est un harcèlement insidieux et permanent avec des menaces de mutations à un poste plus difficile, de sanctions voire de licenciement. Le temps passé aux WC est parfois chronométré quand on nous autorise à y aller. En mécanique les vestiaires sont surveillés pour qu’on n’y aille pas deux minutes plus tôt. Il est arrivé dans un secteur que les dates de menstruation des femmes soient exigées pour qu’elles n’en profitent pas pour rester plus longtemps aux toilettes.

Les trois camarades qui ont fait des tentatives de suicides ont porté plainte mais combien y en a-t-il d’autres ? Combien vivent une torture physique et psychique quotidienne ?

Alors je crois que le NPA doit faire entendre la souffrance de millions et de millions d’êtres humains exploités et soumis. En le faisant ici nous le ferons aussi pour le monde car l’exploitation est mondiale et la classe ouvrière aussi.

Il y a 40 nationalités dans la seule usine de Peugeot à Mulhouse. Nos révoltes passent d’un continent à l’autre sans être arrêtées par les frontières. L’écho de ce que nous faisons se fait entendre chez nos frères de Madrid, Varsovie mais aussi Dakar, Alger ou Istanbul.

Ce qui permettra au NPA de se développer c’est de redonner une représentation politique à la classe ouvrière. En relevant ce drapeau, nous transformerons la résignation des opprimés en vent de révolte et cette force d’émancipation entraînera toutes les catégories de la population.

La classe ouvrière est forte car elle est nombreuse et concentrée dans des villes et de grandes usines où se fabriquent les richesses. Et on peut être sûr aussi que tous les employés, ceux des services, les enseignants, les employés de la santé, ceux des transports, de la poste, du gaz, de l’électricité, des grands services publics comme des services municipaux retrouveront dans leurs luttes communes cette fierté de leur travail, du service qu’ils rendent aux autres qu’ils l’avaient montré dans la grande grève de 1995.

Nous saurons alors faire ensemble que ces valeurs deviennent dominantes dans l’ensemble de la société. C’est à partir de là, que tous les combats des autres opprimés trouveront toute leur efficacité c’est-à-dire leur dimension anticapitaliste et révolutionnaire ; les combats des femmes, des peuples opprimés, des minorités et de tous ceux soucieux de l’avenir de la planète ou qui cherchent une autre société où les êtres humains de toutes les couleurs et de toutes les nations coopéreront plutôt que de se faire la guerre, une autre société où lorsqu’on apprendra aux enfants à l’école qu’il a existé un monde où la guerre et la misère étaient la règle, ils n’en reviendront pas que de telles atrocités aient existé.

Pour conclure, je dirais que dans la situation actuelle où les enseignants, les personnels de santé et la grande majorité de la population salariée se prolétarise, dans la situation actuelle où on nous annonce une récession et où Sarkozy redouble ses coups contre le monde du travail, l’urgence sociale va prendre un caractère de plus en plus politique.

C’est pour ça que je crois que le NPA n’existera que s’il est capable de donner un visage et une expression aux prolétaires et à travers eux à tous les pauvres. Ils ont besoin d’un drapeau et d’une boussole. S’ils sentent que le NPA peut servir de pôle de regroupement, je suis sûr que nous trouverons alors dans la classe ouvrière, celle des usines et des chantiers mais aussi des services et dans la grande majorité du salariat et de la population des forces insoupçonnées de révolte, de jeunesse, d’énergie, de dévouement, d’enthousiasme et de détermination qui nous permettront de balayer le capitalisme et toute sa pourriture. »


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