Le CRI des Travailleurs
n°27
(été 2007)

Derniers articles sur
le site du CILCA

Feed actuellement indisponible

Le CRI des Travailleurs n°27     << Article précédent | Article suivant >>

Présentation et contribution du CILCA pour le Forum du syndicalisme de classe et de masse

Présentation du CILCA

Le CILCA (Comité pour un Courant Intersyndical Lutte de Classe Antibureaucratique) a été fondé le 4 février 2006. Il rassemble à ce jour des militants de la CGT, de la FSU, de SUD et de la FSE (étudiants). Sa base constitutive est un « Appel aux militants syndicaux, syndicats et tendances syndicales qui se prononcent : • Pour la lutte de classe, contre la collaboration de classe sous toutes ses formes ; • Pour la coordination des luttes, pour la grève générale ; • Pour vaincre le gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy sans attendre 2007 et contre tout autre gouvernement au service du capital. »

Près de seize mois plus tard, face à la mise en place du gouvernement Sarkozy décidé à infliger une défaite majeure à la classe ouvrière, cet Appel est d’une actualité encore plus brûlante :

« Les luttes des travailleurs vont de défaite en défaite, sans pouvoir empêcher la destruction des acquis sociaux, les privatisations, les plans de licenciements, les rafles de "sans-papiers", la répression des syndicalistes, des lycéens et des jeunes, etc.

Ces défaites, qui conduisent au découragement, ne sont pas dues au manque de volonté des travailleurs et des opprimés, ni à la seule force (du) gouvernement (…), mais avant tout aux trahisons et à la collaboration de classe des principales directions du mouvement ouvrier.

(…) Nous constatons qu’il n’y a, à ce jour, aucune coordination et même aucune discussion entre les militants syndicaux lutte de classe et que cela limite considérablement l’efficacité de nos efforts respectifs pour combattre le patronat, le gouvernement et la collaboration de classe. Il ne s’agit pas de nier nos divergences, mais nous sommes convaincus que, dans l’intérêt supérieur des travailleurs, ces différences ne sauraient justifier plus longtemps que l’on s’abstienne d’agir ensemble dans ce sens.

C’est pourquoi nous considérons qu’il est de notre devoir de nous réunir immédiatement, sans autres préalables que les trois points énoncés ci-dessus, dans le but d’agir ensemble à l’intérieur de nos syndicats et organes unitaires de lutte à tous les niveaux, ainsi que dans nos lieux de travail. 

Pour notre part, nous proposons la constitution d’un courant intersyndical interprofessionnel de lutte de classe et antibureaucratique, qui ne soit en aucun cas l’émanation d’une organisation syndicale ou politique particulière, mais qui fonctionne comme un cadre commun de débat et de combat, comme un instrument de coordination et d’action capable de rassembler tous les militants et responsables syndicaux décidés à contribuer à la lutte de classe la plus résolue. »

L’Appel constitutif du CILCA se termine par la proposition d’un « programme » concis de revendications pour « combattre le patronat et tous les gouvernements au service du capital, en aidant à l’unification des luttes », et par l’affirmation résolue du « choix des méthodes efficaces de la démocratie ouvrière ».

Ce cadre à la fois exigeant quant aux principes et ouvert par sa démarche a permis une intervention concrète immédiate du CILCA dans la lutte de classe :

• Mouvement contre le CPE, la CNE et la LEC (participation aux AG, manifestations et Coordinations nationales étudiantes, distribution de dizaines de milliers de tracts pour la grève générale…) ;

• Préparation du 48e congrès de la CGT et campagne contre la « Sécurité sociale professionnelle » ;

• Combat internationaliste contre l’intervention israélienne au Liban ;

• Solidarité avec les travailleurs mal-logés expulsés de Cachan ;

• Lutte contre la privatisation de GDF ;

• Préparation des congrès de la FSU et du SNES ;

• Participation aux actuelles AG et manifestations contre Sarkozy…

L’ensemble des textes d’analyse et d’orientation qui ont servi de base à ces interventions diverses, ainsi que des contributions de militants, se trouvent sur le site du CILCA (http://courantintersyndical.free.fr) et sont désormais rassemblés dans une brochure de 64 pages disponible au prix de 2 euros.

Pour une Coordination nationale du syndicalisme de classe et de masse

Cependant, sa capacité à intervenir dans les luttes concrètes et les combats syndicaux n’empêche pas que le CILCA se soit toujours conçu comme une structure ouverte, évolutive, et même provisoire. Conformément aux constats et objectifs qui ont présidé à sa fondation, il ne s’agit en aucun cas de s’auto-proclamer comme le seul noyau de militants syndicaux lutte de classe ou comme détenteur de solutions miracles pour œuvrer à la reconstruction du syndicalisme de classe et de masse.

C’est pourquoi, depuis sa fondation, le CILCA a immédiatement et constamment sollicité d’autres structures de militants syndicaux lutte de classe et participé aux réunions et initiatives qui lui semblaient aller dans le sens de notre cause commune, en particulier lors du 48e congrès de la CGT. Et c’est donc tout naturellement qu’il a participé à la préparation de ce Forum, à la rédaction et à la diffusion massive de l’Appel, à l’élaboration des textes soumis à la discussion, etc.

Le fait même que ce Forum se tienne à l’initiative conjointe de cinq collectifs de militants syndicaux de traditions diverses et de deux syndicats de lutte, est un pas en avant considérable. Cela prouve qu’il est possible de commencer à militer ensemble de façon pratique. C’est d’ores et déjà une base solide pour poser la question d’aller plus loin.

Pour sa part, le CILCA estime que l’objectif peut et doit être la fondation, dès que possible, d’une Coordination nationale du syndicalisme de classe et de masse. En effet, aucun des collectifs actuellement existants ne peut prétendre porter à lui seul, avec ses seules idées, analyses et propositions (sans parler de la taille !), la renaissance du syndicalisme de classe et de masse. Il nous semble donc qu’il faut aller vers la construction d’un véritable courant organisé, seul capable d’intervenir efficacement dans les luttes et dans les syndicats. La diversité des origines et traditions est réelle, mais elle n’est pas telle qu’il ne soit pas possible de militer ensemble sur la plupart des questions de la lutte de classe. Le cadre à la fois structuré et souple d’une Coordination, parce qu’il permet cela sans empêcher pour autant l’expression des différentes sensibilités, semble le plus adéquat à la situation historique actuelle. Pour le CILCA, la proposition, faite en commun par tous les organisateurs, de constituer un « regroupement » des collectifs, militants et syndicats de lutte de classe, peut être une étape dans cette direction.

En tout cas, pour concrétiser les points d’accord fondamentaux, il faudra que nous soyons capables d’intervenir ensemble dans la lutte de classe. C’est pourquoi le CILCA estime que notre regroupement doit se doter rapidement d’une plate-forme d’action et d’une résolution sur les méthodes de lutte à proposer aux militants syndicaux, aux syndicats et aux travailleurs en lutte. Les premiers textes distribués aux participants et discutés cet après-midi vont dans ce sens. À partir des propositions des organisateurs et des interventions des participants, il est possible d’avancer rapidement dans les prochaines semaines : le CILCA propose de fixer l’objectif que ces textes fondamentaux soient prêts pour la rentrée sociale, car nous avons ensemble la responsabilité majeure de faire des propositions concrètes pour combattre les attaques brutales du nouveau gouvernement, qui commenceront même dès juillet.

Il nous semble que la méthode à adopter pour l’élaboration, la discussion et l’adoption des textes peut être la même que celle qui a permis aux organisateurs de proposer ensemble l’Appel du Forum et les textes soumis au débat, en s’élargissant maintenant à tous les participants du Forum (collectifs ou individuels) qui le souhaiteront :

• D’une part, nous pouvons approfondir notre recherche collective du maximum de points d’accord, en les formalisant dès que possible sous la forme de textes communs massivement diffusés, afin de faire face aux urgences sociales et politiques de la lutte de classe ;

• D’autre part, nous pouvons prendre le temps d’approfondir la discussion sur les points de désaccord, pour tenter de se convaincre mutuellement et, si c’est impossible, pour que l’intervention particulière des différents collectifs sur ces points ne fasse pas obstacle à l’action commune sur les autres.

Vive le forum du syndicalisme de classe et de masse !

Vive l’esprit unitaire et le travail commun !


Le CRI des Travailleurs n°27     << Article précédent | Article suivant >>