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Le CRI des Travailleurs n°28     << Article précédent | Article suivant >>

Le front de gauche des travailleurs pour le socialisme : une alternative de classe cohérente et conséquente


Auteur(s) :Antoni Mivani, PTS, MAS, IS
Date :14 septembre 2007
Mot(s)-clé(s) :international, Argentine
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Au mois d’octobre, les Argentins sont appelés à voter pour renouveler le président de la République, la moitié de la chambre des députés et du Sénat, ainsi que les gouverneurs et parlements d’un certain nombre de provinces. Le président Kirchner, élu en 2003 avec un discours populiste de « gauche », est parvenu, après quatre ans de croissance rapide (plus de 8 % par an en moyenne), reposant essentiellement sur les bas salaires et le prix élevé des matières premières, à recomposer le régime profondément ébranlé par les puissantes mobilisations populaires de décembre 2001. Certes, la croissance a réduit le chômage, ce qui a permis à la classe ouvrière de se réorganiser, et l’inflation a contraint les travailleurs à entrer en lutte pour leurs salaires, malgré et contre la bureaucratie syndicale. Pourtant, cela ne se traduit pas, à ce stade, par un affaiblissement du gouvernement et un renforcement d’une opposition de classe. Tout au contraire, c’est l’opposition bourgeoise, de droite, qui capitalise les scandales de corruption qui se multiplient depuis quelque temps, comme celui ayant contraint à la démission la ministre de l’économie, Felisa Micelli.

Dans ce contexte, il était nécessaire, pour aider les travailleurs à s’élever de la lutte sur le terrain économique au combat politique, de constituer une alternative de classe unitaire, développant un programme de revendications transitoires, dirigé vers le gouvernement des travailleurs, seul à même de satisfaire durablement les aspirations des exploités et des opprimés. C’est pourquoi le Groupe CRI estime très positif l’accord conclu, par delà leurs différences, entre le PTS (Parti des Travailleurs Socialistes), le nouveau MAS (Mouvement vers le Socialisme) et l’IS (Gauche Socialiste), trois organisations issues de l’éclatement du MAS historique à la fin des années quatre-vingt. Elles ont décidé d’intervenir dans la campagne électorale en constituant un Front de Gauche des Travailleurs pour le Socialisme, qui développe une orientation mettant l’accent sur l’indépendance de classe des travailleurs et avance d’excellentes revendications transitoires. Le PO (Parti Ouvrier) a refusé de se joindre à ce front, dont les autres organisations lui avaient pourtant proposé de prendre la tête. En l’absence de toute divergence politique sérieuse sur le programme à défendre, cette décision exprime un sectarisme nuisible, à l’heure où il s’agit de regrouper les secteurs d’avant-garde qui luttent pour les aider à avancer vers l’indépendance politique de classe et le programme du trotskysme. Quant au MST (Mouvement Socialiste des Travailleurs), suite à sa rupture avec IS, il développe une orientation de plus en plus ouvertement en rupture avec le trotskysme : fervent soutien de la direction réformiste du PSOL brésilien, favorable à l’entrée dans le PSUV de Chavez et de moins en moins critique vis-à-vis de la bureaucratie syndicale argentine, il développe un projet de « nouvelle gauche » sans délimitation de classe. C’est pourquoi, grand apôtre en paroles de l’unité de la gauche, il est resté en dehors du front de gauche et a cherché jusqu’au dernier moment à constituer un front sans frontière de classe avec des personnalités comme Pino Solana (cinéaste, péroniste de gauche) et Claudio Lozano (économiste attitré de la bureaucratie réformiste de la centrale syndicale CTA).

La portée de cet accord électoral dépasse le simple cadre argentin. Il donne un exemple concret de la manière dont les organisations se revendiquant du trotskysme en France, LCR, LO, et PT, devraient utiliser les échéances électorales, si elles menaient une politique anticapitaliste cohérente et conséquente, comme le Groupe CRI n’a cessé d’y appeler tout au long de la campagne présidentielle française, qui a vu l’extrême gauche aller à l’élection non seulement divisée, mais encore sur des orientations qui n’étaient pas anticapitalistes cohérentes et conséquentes.

La traduction et les notes de bas de page sont de nous.

Antoni Mivani

Déclaration du Front de Gauche et des Travailleurs pour le Socialisme (PTS-MAS-IS)

NB : Dans le contexte politique argentin, « gauche » (izquierda) désigne les partis se revendiquant du socialisme révolutionnaire, qu’ils mettent en œuvre une politique qui y corresponde ou non. Aujourd’hui cela désigne les partis se revendiquant du trotskysme (PO, PTS, IS, MST, MAS, etc) et du maoïsme (PCR). Le PC, qui s’est intégré pleinement au front large et mouvant organisé autour de Kirchner, relève du « centre gauche » (centroizquierda) (NdT.)

« Après quatre années de gouvernement de Kirchner la classe dominante veut utiliser ces élections pour essayer de consolider un régime de domination politique plus stable, qui lui permette de continuer à obtenir des profits fabuleux au service des multinationales et du FMI, au prix de l’exploitation de la classe travailleuse et du peuple.

Le gouvernement table sur l’idée que la croissance économique va permettre à Cristina Fernández [l’épouse du président sortant Kirchner et candidate à sa succession — NdT], de surmonter l’actuelle crise politique et de triompher au premier tour [de l’élection présidentielle, qui aura lieu le 27 octobre, NdT]. Mais la crise financière et bancaire internationale, avec les luttes ouvrières et populaires, peuvent accélérer les rythmes et ouvrir de nouvelles et plus grandes crises politiques. Cristina se présente comme la « continuité des réalisations » du gouvernement et se propose d’être un véritable porte-drapeau des grands chefs d’entreprise nationaux et étrangers, comme elle l’a récemment démontré dans le Council of America et dans différents voyages à l’étranger. La politique du Pacte Social, déjà bien avancée, fait intimement partie de cette orientation : en accord avec les chefs d’entreprise et les directions bureaucratiques de la CGT (1) et la CTA (2), [ses auteurs] prétendront ainsi transférer aux travailleurs les coûts de la détérioration économique qui se manifeste et « les discipliner » au moment où ils pourraient essayer de se mettre à lutter. Pendant ce temps, les différents secteurs de l’opposition patronale (comme Lavagna, Carrió, López Murphy (3) et les imprésentables ménémistes (4)) aspirent à capitaliser les derniers scandales du gouvernement et de son entourage pour essayer d’arriver à un second tour.

Ce qui est certain, c’est qu’il n’y a pas de différences substantielles sur la politique économique entre la candidate du gouvernement et ceux de l’opposition patronale au gouvernement. Tous sont pour les « plafonds d’augmentations salariales » décidés avec les dirigeants bureaucratiques de la CGT et la CTA, tous sont pour en finir avec la double indemnisation [au début de son mandat, face au chômage endémique, Kirchner avait doublé l’indemnité légale de licenciement, la portant à deux mois de salaire par année travaillée dans l’entreprise — NdT], tous sont pour continuer à payer la dette externe et tous sont pour que les ressources stratégiques restent entre les mains des entreprises privatisées [généralement détenues par des capitaux étrangers — NdT] et des pilleurs. Tous aspirent à prendre après octobre des mesures qui frapperont le porte-monnaie des ouvriers et du peuple. Le peuple travailleur, qui voit jour après jour son salaire dévoré par l’inflation, ne peut attendre aucune solution à ses demandes essentielles de candidats complètement engagés pour la défense des intérêts des grands chefs d’entreprise.

La tentative criminelle du kirchneriste [partisan de Kirchner, l’actuel président — NdT] Varizat en Río Gallegos [capitale de la province de Santa Cruz, dont Kirchner a longtemps été le gouverneur — NdT] prouve à nouveau qu’il s’agit d’une méthode du gouvernement : répression sélective, étatique ou para-étatique, contre ceux qui se lancent dans la lutte pour leurs droits. Cela fait non seulement des mois que les forces de la gendarmerie sont dans les rues de Río Gallegos [depuis la puissante grève enseignante des mois de mars-avril, qui a conduit à la démission du gouverneur de la province — NdT], mais elles occupent maintenant aussi l’hôpital français [à Buenos Aires — NdT] pour étrangler la lutte de ses travailleurs et travailleuses, tandis que les travailleurs et les travailleuses de l’INDEC [l’Institut National des Statistiques et des Recensements — NdT] ont été réprimés par la Police Fédérale, qui les a empêchés de dresser une tente [devant leur lieu de travail — NdT] pour dénoncer une nouvelle publication d’indices truqués [les statisticiens de l’INDEC accusent le gouvernement de manipuler les statistiques, notamment le chiffre crucial de l’inflation — NdT], tandis que des militants de différentes organisations ont été littéralement pourchassés par les forces répressives à l’occasion d’une manifestation.

Ce gouvernement, reprenant l’agenda de la droite, a approuvé la « Loi Antiterroriste » qui met en danger légal potentiel toute organisation remettant en cause l’ordre des exploiteurs, loi commandée par le Département d’État américain. D’autre part, le premier anniversaire de l’enlèvement de Julio Lopez (5) se rapproche : cela fait bientôt un an que des forces criminelles protégées par l’État l’ont kidnappé. Les partisans du gouvernement couvrent de fait les ravisseurs, parce qu’une véritable enquête impliquerait le démantèlement des forces répressives. L’opposition patronale, avec l’Église, exige directement une réconciliation ouverte avec les génocidaires et la seule chose qu’ils aient faite, c’est de protéger Sobisch (6).

La classe ouvrière livre de dures luttes

Durant ces quatre années, la classe travailleuse a réalisé d’importantes expériences de lutte et d’organisation et s’est socialement recomposée. Cette année se sont développés des conflits défiant le plafond salarial imposé par l’accord gouvernement-patronat-bureaucratie syndicale, tant parmi les enseignants et les fonctionnaires que parmi les travailleurs de l’industrie et des services. Grèves enseignantes de Neuquén, Santa Cruz, Salta, Entre Rios et des sections oppositionnelles des SUTEBAs [Syndicat Unifié des Travailleurs de l’Éducation de la Province de Buenos Aires — NdT] et d’autres provinces ; grève de Mafissa, de Fate, des travailleurs du poisson de Puerto Deseado, des travailleurs de la chimie de Zárate-Campana, du Casino Flottant et des cheminots, en passant par la résistance à l’intervention kirchneriste contre les travailleurs de l’Indec ou par celle des travailleurs de l’Hôpital français aux licenciements de ceux qui se sont opposés à la fermeture. On assiste aussi à des processus de réorganisation antibureaucratique divers et variés dans différents points du pays.

Dans les derniers jours, on a assisté à une grève générale d’une journée dans la province de Santa Cruz pour exprimer le rejet du gouvernement kirchnériste [de cette province — NdT] et de ses fonctionnaires assassins.

Diverses forces, qui cherchent à éviter que les travailleurs agissent et luttent de façon indépendante, c’est-à-dire indépendante de tout secteur bourgeois, essayent de dévier ces luttes et ces processus de réorganisation. Aujourd’hui même, à Santa Cruz, l’évêque et le vieux et pro-impérialiste parti radical [opposition bourgeoise au gouvernement provincial kirchnériste — NdT] cherche à capitaliser la rébellion des enseignants et des fonctionnaires pour la conduire dans une impasse à travers l’appel au « dialogue social » avec ceux qui répriment et livrent les richesses naturelles — comme cela s’est exprimé dans le document de la Multisectorial de Rio Gallegos, tandis que les dirigeants de la CGT et de la CTA abandonnent ces camarades à leur propre sort.

La nécessité de constituer un pôle pour l’indépendance de classe se manifeste à chaque pas de la lutte de classes dans le notre pays.

Pour l’indépendance politique des travailleurs

Nous, PTS, nouveau MAS et IS, par delà nos différences, nous nous engageons pour que la force sociale que les travailleurs expriment dans leurs luttes, leur organisation et leur poids social, trouve également une expression sur le plan politique, comme une alternative offrant des solutions aux nécessités impérieuses de l’ensemble de la société face au capitalisme semi-colonial argentin décadent.

Nous cherchons à éviter que l’usure du gouvernement soit capitalisée par des variantes bourgeoises de droite ou de centre-gauche, comme le nouveau piège de conciliation de classes proposé par Fernando Verandas et Claudio Lozano [économiste de la CTA — NdT], tout comme celui promu par le MST.

En ce sens nous soutenons que nous devons profiter de l’échéance électorale d’octobre pour poser le problème de la nécessité pour la classe travailleuse de conquérir son indépendance politique. Nous appelons les groupements et les organisations ouvrières combatives, les militants antibureaucratiques, les secteurs du mouvement étudiant combatif et les partis qui se revendiquent ouvriers et socialistes à former un pôle pour imposer cet objectif.

La réponse qu’il revient à la gauche ouvrière et socialiste d’apporter sur le terrain électoral doit être un point d’appui en ce sens, sur la voie de la construction d’une alternative socialiste et révolutionnaire, combattant pour que ce soient les travailleuses et les travailleurs qui commencent à occuper le centre de la scène politique nationale.

Un Front de Gauche et des Travailleurs

Nous, le PTS, le nouveau MAS et la Gauche Socialiste, nous concrétisons un accord électoral en défense de l’indépendance de classe face aux partis patronaux et pour aider à élever l’actuelle lutte revendicative des travailleurs à la lutte politique, sans placer la moindre confiance dans les mécanismes de cette démocratie patronale. Depuis des mois, nous avons publiquement appelé le PO (Parti Ouvrier) à concrétiser une alternative unitaire, mais il a regrettablement refusé, en empêchant ainsi de présenter une formule commune de la gauche de classe pour ces élections.

Notre Front met en avant les propositions suivantes :

• Salaire et retraites minimum équivalant au coût du panier familial ($ 2 800), indexé mensuellement sur l’augmentation réelle du coût de la vie.

• Négociations paritaires qui incluent tous les travailleurs [c’est-à-dire non seulement les travailleurs ayant un contrat en bonne et due forme, ce qui représente une minorité aujourd’hui, après une décennie de flexibilisation du marché du travail, mais aussi tous les autres — NdT], avec des négociateurs pour les travailleurs élus en assemblée générale.

• 82 % du salaire d’activité, indexé sur l’inflation.

• Abrogation de la retraite privée et expropriation des AFJP [système de fonds de pension, NdT].

• Suppression de la TVA sur les produits du panier familial.

• Réduction de la journée de travail à 6 heures pour garantir du travail pour tous et une allocation universelle aux chômeurs de $ 1 200.

• Passage au CDI de tous les travailleurs, qu’ils soient en CDD, en stage ou employés au noir, et abrogation de toutes les lois et décrets de flexibilisation du travail.

• Pour la coordination des secteurs en lutte avec les méthodes de la démocratie ouvrière ; pour l’unité de classe entre travailleurs occupés et chômeurs ; pour la récupération des commissions internes, corps de délégués [structures des syndicats au niveau des entreprises — NdT] et syndicats, mettant en échec a bureaucratie syndicale. Dehors la bureaucratie syndicale, les Moyano et les Yasky de la CGT et de la CTA ! Que les confédérations syndicales rompent l’accord avec le gouvernement et le patronat et appellent à un plan de lutte nationale. Pour de nouveaux dirigeants ouvriers, de classe, antibureaucratiques et combatifs. Non au « Pacte Social » de Cristina contre les travailleurs, élaboré conjointement par le gouvernement, les grands chefs d’entreprise et la bureaucratie syndicale.

• Nous affirmons la nécessité d’une grande mobilisation et une lutte nationale pour le non-paiement de la dette externe afin d’augmenter les budgets de la santé et de l’éducation et afin de promouvoir un plan de travaux publics sous le contrôle des travailleurs. De l’argent pour les salaires, le travail, la santé, l’éducation et le logement, pas pour la dette extérieure !

• Pour la renationalisation sans indemnité de toutes les entreprises privatisées afin de les mettre sous le contrôle des travailleurs et des usagers.

• Non à la loi anti-éducative de privatisation de Kirchner-Filmus. Éducation nationale unique, gratuite et laïque.

• Pour un système de santé étatique unique, gratuit et sous contrôle des travailleurs.

• Nous sommes en première ligne de la défense de l’Hôtel Bauen [hôtel en plein centre de Buenos Aires occupé et géré par les travailleurs, lieu de réunion des travailleurs des usines occupées, de syndicats combatifs et de la « gauche » — NdT] sous gestion des travailleurs et travailleuses. Pour l’expropriation définitive de Zanon [usine sous gestion ouvrière depuis 2001, NdT] et toutes les usines récupérées. Pour la défense de l’hôpital français nationalisé, avec tout son personnel à l’intérieur, et sous contrôle des travailleurs.

• Le Front promeut la lutte démocratique par l’apparition en vie Jorge Julio Lopez. Jugement et châtiment des tous les génocidaires et de chacun des responsables militaires, policiers, civils et ecclésiastiques des 30 000 disparus. Invalidation des grâces faites aux génocidaires. Abrogation de la loi anti-terroriste. Liberté pour tous les prisonniers politiques. Amnistie ou fin des poursuites contre les lutteurs populaires. Châtiment des policiers à la gâchette facile [policiers qui profitent de l’impunité garantie par l’État pour assassiner jeunes révoltés, marginaux, petits délinquants et militants — NdT]. Prison pour les assassins matériels et politiques de Carlos Fuentealba [militant syndical enseignant assassiné par la police de Neuquén lors de la grève d’avril, NdT]. Prison pour Isabel Peron [vice-présidente de 1973 à 1974, puis présidente de 1974 jusqu’au coup d’État militaire, aujourd’hui réfugiée en Espagne, NdT] et les responsables des crimes de la « Triple A » [Association Anticommuniste Argentine, organisation répressive para-étatique, créée par Peron et son secrétaire Lopez Rega en 1973 pour menacer, séquestrer et assassiner les militants ouvriers combatifs, qui a commis des milliers d’assassinats entre 1973 et 1976, NdT].

• Droit à l’avortement sûr, libre et gratuit dans les hôpitaux publics. Des contraceptifs pour ne pas avorter, avortement légal pour ne pas mourir. Liberté immédiate pour Romina Tejerina [jeune femme condamnée à 14 ans de prison pour avoir tenté d’avorté après un viol, puis avoir blessé mortellement le bébé lors d’un accouchement advenu chez elle ; elle est devenue un symbole de la lutte pour la légalisation de l’avortement, NdT].

• Nous exigeons le retrait immédiat des troupes argentines de Haïti et des troupes impérialistes l’Irak et du Moyen-Orient. Nous nous solidarisons avec les peuples du monde qui luttent contre l’impérialisme et les plans capitalistes des gouvernements à sa solde. Nous défendons Cuba et le Venezuela contre toute attaque de l’impérialisme. Contre le « socialisme avec des chefs d’entreprise » que propose Hugo Chavez, nous nous battons pour l’organisation politique et syndicale indépendante au Venezuela, pour combattre vraiment contre le patronat et l’impérialisme.

Toutes ces revendications conduisent à affronter le gouvernement, le régime et l’État capitalistes et à impulser l’unité avec les travailleurs et les peuples opprimés d’Amérique latine et du monde. Leur satisfaction définitive et durable ne sera possible qu’avec un gouvernement des travailleurs et du peuple, qui impulse la lutte internationaliste de la classe ouvrière pour imposer la Fédération des Républiques Socialistes d’Amérique latine.

Nous appelons les travailleurs et les autres secteurs populaires à soutenir activement ces propositions et les candidats du Front de Gauche et des Travailleurs par le Socialisme.

Parti des Travailleurs Socialistes (PTS),

Mouvement vers le Socialisme (MAS),

Gauche Socialiste (IS)

Buenos Aires, 25 août 2007


1) La CGT est une confédération syndicale construite par le président bonapartiste Peron à la fin des années 1940. Elle est la seule confédération syndicale jouissant dans la plupart des secteurs de la « personnalité syndicale », qui lui permet de négocier au nom des travailleurs ou de gérer les œuvres sociales. Elle est dirigée par une bureaucratie « péroniste » qui ne se contente pas de collaborer avec le patronat et les gouvernements, mais pourchasse activement tous les opposants au sein des syndicats, aide le patronat à repérer et licencier les délégués combatifs et n’hésite jamais à recourir à la violence physique organisée contre les militants de gauche.

2) La CTA est l’autre confédération syndicale, née d’une rupture d’un secteur de la CGT face au processus de privatisation dans les années 1990 ; implantée principalement dans le public, elle demande à bénéficier également de la personnalité syndicale.

3) Ce sont trois autres probables candidats à l’élection présidentielle, représentant l’opposition bourgeoise à Kirchner.

4) Partisans de Menem, président de 1989 à 1998, aujourd’hui honni pour sa brutale politique « néolibérale », marquée par une vague de privatisations où les grandes entreprises d’État ont été cédées pour une bouchée de pain au capital étranger, par une flexibilisation du travail, par la grâce accordée aux chefs suprêmes de la dictature militaire, etc.

5) Julio Lopez : militant enlevé sous la dictature militaire (1976-1982) et torturé dans les centres de détention clandestins, témoin central dans le procès en cours contre le génocidaire Etchecolatz. Il a été à nouveau enlevé le matin même du jour où il devait témoigner, probablement par des groupes liés aux anciens fonctionnaires de la dictature, toujours influents dans les sphères de l’État et en particulier de la police. En effet, à la chute de la dictature, le président Alfonsin s’est empressé de faire voter avec les autres partis de la bourgeoisie une loi d’amnistie pour tous les responsables moyens et intermédiaires (sous prétexte qu’il n’avaient fait qu’obéir aux ordres), pour protéger l’appareil d’État. Dans la seule police de la province de Buenos Aires, dont la capitale, La Plata, est le lieu de son enlèvement, on recense encore 9 000 fonctionnaires en place sous la dictature.

6) Sobisch : gouverneur de la province de Neuquen, dirigeant du MPN, parti provincial représentant une frange particulièrement à droite du péronisme, responsable de l’assassinat par sa police d’un militant, carlos fuentealba, lors de la récente grève enseignante (mars-avril 2007).


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