Le CRI des Travailleurs n°21
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Appel pour la constitution d'une Tendance Intersyndicale lutte de classe et antibureaucratique
Aux
militants syndicaux, syndicats et tendances syndicales qui se
prononcent
- Pour la lutte de classe, contre la collaboration de classe sous
toutes ses formes
- Pour la coordination des luttes, pour la grève
générale
- Pour vaincre le gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy sans attendre
2007 et contre tout autre gouvernement au service du
capital
Quel que
soit le syndicat de travailleurs dans lequel nous militons et quels
que soient par ailleurs nos engagements ou sensibilités
politiques, nous avons en commun de nous reconnaître dans les
trois points énoncés ci-dessus.
Nous
constatons que les luttes des travailleurs vont de défaite en
défaite, sans pouvoir empêcher la destruction des acquis
sociaux, les privatisations, les plans de licenciements, les rafles
de « sans-papiers », la répression des
syndicalistes, des lycéens et des jeunes, etc.
Ces
défaites, qui conduisent au découragement, ne sont pas
dues au manque de volonté des travailleurs et des opprimés,
ni à la seule force d’un gouvernement minoritaire et
désavoué, mais avant tout aux trahisons et à la
collaboration de classe des principales directions du mouvement
ouvrier :
- Les
travailleurs ont participé massivement aux journées de
grève et de manifestations des 20 janvier, 5 février,
10 mars et 4 octobre, pourtant sans revendications réelles,
sans perspective et sans lendemain ; la grande majorité
de la population les a soutenus ; mais les dirigeants du mouvement
ouvrier ont à chaque fois refusé de combattre pour la
grève générale, préférant aller
« négocier » avec le
gouvernement !
- Les lycéens se sont
mobilisés en masse au printemps contre la loi Fillon ;
mais les directions des principaux syndicats lycéens et
enseignants ont voulu « négocier » avec
Fillon sous prétexte de « diagnostics partagés »,
et ils ont, dès lors, refusé d’appeler à la
grève générale de
l’Éducation !
- Avant, pendant et après
la grève du 4 octobre, les travailleurs de la SNCM ont mené
une grève puissante et déterminée pendant 26
jours, avec le soutien des travailleurs portuaires de Marseille et
de Corse et la sympathie d’une grande partie de la population ;
mais les directions ont refusé d’en faire le point de
départ d’une grève générale, elles ont
accepté la privatisation de la compagnie nationale en
prétendant qu’il n’y avait pas d’autre solution, et
Thibault est même allé « négocier »
personnellement avec Villepin alors que celui-ci venait d’envoyer
l’armée et la police contre les grévistes !
- Les traminots de Nancy ont
fait grève pendant 17 jours, ceux de Marseille pendant 40
jours, les travailleurs de la raffinerie Total de
Gonfreville-l’Orcher pendant un mois, etc.,… mais tous sont
restés isolés et ont finalement perdu sur l’essentiel,
car les directions ont là encore refusé d’appeler à
la généralisation de la lutte…
Contre
cette collaboration de classe des principales directions du mouvement
ouvrier, nous disons :
- Assez
de prétendues « négociations »
avec ce gouvernement !
- Assez de
« consultations » préparatoires aux
contre-réformes, assez de « diagnostics
partagés », assez du prétendu « dialogue
social » ! Non à la
cogestion !
- Assez de « journées
d’action » sans lendemain et sans
perspective !
- L’objectif de
faire reculer le patronat et de vaincre le gouvernement passe par la
grève générale interprofessionnelle :
il faut la préparer !
Nous
constatons qu’il n’y a, à ce jour, aucune coordination et
même aucune discussion entre les militants syndicaux lutte de
classe et que cela limite considérablement l’efficacité
de nos efforts respectifs pour combattre le patronat, le gouvernement
et la collaboration de classe. Il ne s’agit pas de nier nos
divergences, mais nous sommes convaincus que, dans l’intérêt
supérieur des travailleurs, ces différences ne
sauraient justifier plus longtemps que l’on s’abstienne d’agir
ensemble dans ce sens. C’est pourquoi nous considérons qu’il
est de notre devoir de nous réunir immédiatement,
sans autres préalables que les trois points énoncés
ci-dessus, dans le but d’agir ensemble à l’intérieur
de nos syndicats et organes unitaires de lutte à tous les
niveaux, ainsi que dans nos lieux de travail.
Pour notre
part, nous proposons la constitution d’une tendance intersyndicale
et interprofessionnelle lutte de classe et antibureaucratique, qui ne
soit en aucun cas l’émanation d’une organisation syndicale
ou politique particulière, mais qui fonctionne comme un cadre
commun de débat et de combat, comme un instrument de
coordination et d’action capable de rassembler tous les militants
et responsables syndicaux décidés à contribuer à
la lutte de classe la plus résolue.
Le
programme de cette tendance intersyndicale doit être de
combattre le patronat et tous les gouvernements au service du
capital, en aidant à l’unification des luttes, avec comme
principales orientations :
- Non
aux privatisations ! Renationalisation sans indemnités
ni rachat des entreprises privatisées sous le contrôle
des travailleurs et des usagers !
-
Défense des
acquis sociaux, des services publics, de la Sécurité
sociale, de l’école publique, des diplômes
nationaux !
- Faire
échec aux plans de licenciements par les méthodes de
la lutte de classe : grèves, manifestations, solidarité
matérielle avec les grévistes, occupation des
entreprises, contrôle des comptes de l’entreprise par
les salariés !
- Augmentation de tous
les bas et moyens salaires : 300 euros pour tous ! Le SMIC
à 1500 euros nets ! Indexation des salaires sur le
coût de la vie ! Contre l’annualisation, retour au décompte
hebdomadaire des heures de travail ! Augmentation des minima
sociaux !
- Diminution générale
du temps de travail sans baisse des salaires et sans flexibilité,
pour permettre l’embauche des chômeurs, la disparition de la
précarité et du temps partiel
imposé !
- Soutien et
participation aux luttes des précaires, des non titulaires,
des chômeurs, avec l’objectif d’unifier toute la classe
ouvrière par la lutte de classe
!
- Défense des
libertés démocratiques ! Halte à la
répression des immigrés, des jeunes et des
syndicalistes ! Halte au développement de l’arsenal
sécuritaire et policier !
- Des papiers pour
tous les travailleurs immigrés et leurs familles !
Liberté de circulation et d’établissement pour tous
les travailleurs ! Mêmes droits pour tous les
travailleurs salariés !
- Solidarité
avec les travailleurs et les organisations ouvrières des pays
exploités et opprimés par l’impérialisme et
le colonialisme sous toutes ses formes, tout particulièrement
par l’impérialisme et le colonialisme
français !
- Rupture avec l’Union
européenne capitaliste et l’OTAN
impérialiste !
- Pour l’abolition
du capitalisme par la collectivisation démocratique des
moyens de production et d’échange !
Cette
tendance intersyndicale fait le choix des méthodes efficaces
de la démocratie ouvrière :
- Pour
l’auto-organisation des travailleurs en lutte, syndiqués et
non syndiqués : souveraineté des Assemblées
générales, coordination locale, régionale et
nationale des A.G. par l’élection de délégués
élus, mandatés et
révocables ;
- Pour la
réappropriation des syndicats par les travailleurs :
campagnes de syndicalisation massive, réunion régulière
des adhérents, élection des responsables syndicaux à
tous les niveaux, rotation des mandats autant que possible,
révocation des responsables qui trahissent les mandats,
contrôle des comptes des syndicats et des décharges
horaires par les syndiqués ;
- Pour la rupture avec
la « Confédération européenne des
syndicats » (C.E.S.) ;
- Pour l’unification
des syndicats de travailleurs en une confédération
unique et démocratique, intégrant le droit de
tendance.
Nous
demandons aux militants d’accord avec cette proposition de la faire
suivre et d’adresser leurs contributions écrites à la
discussion : ludovic1917@yahoo.fr
Une
réunion de syndicalistes en accord avec cette orientation aura
lieu :
SAMEDI
04 FÉVRIER, À PARIS [horaire et salle à
préciser]
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