Le CRI des Travailleurs
n°34
(novembre-décembre 2008)

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Brève ou communiqué du 18 novembre 2008

Solidarité avec les camarades autonomes face à la répression de l’État bourgeois !
Non à l’union sacrée avec le gouvernement, sa police et sa justice !
Militants, travailleurs, jeunes, résistons tous ensemble par l’action de classe et de masse !


Auteur(s) :Groupe CRI
Date :18 novembre 2008
Mot(s)-clé(s) :solidarité-militante
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La justice bourgeoise montre son vrai visage. Le visage hideux d’un appareil d’État déterminé à briser tous les « déviants », à savoir tous ceux qui veulent en finir avec le système capitaliste. Première étape : le grand spectacle de l’arrestation de dix personnes présentées immédiatement comme des « terroristes » d’« ultra gauche ». À Tarnac, la police a maintenu menottées pendant dix heures huit personnes dans une salle de bain, et saccagé méthodiquement leur ferme. Puis, bien que rien de probant n’ait été trouvé contre elles (cf. l’article d’Isabelle Mandraud dans Le Monde du 16 novembre), ces personnes ont subi quatre jours de garde à vue pour « terrorisme » et risquent aujourd’hui vingt ans de prison. Malgré un dossier vide et au mépris de la présomption d’innocence, la ministre de l’intérieur Alliot-Marie s’est précipitée à la télévision pour les déclarer « coupables » et pour marteler que gauche « extrême » = terrorisme. La preuve : ces personnes avaient en leur possession un guide pour résister aux pressions policières en garde à vue, ils ont refusé de parler et l’un d’entre eux aurait participé à l’écriture d’un livre subversif (L’insurrection qui vient). Voilà ce qui justifie aujourd’hui des poursuites pour « terrorisme » !

L’objectif du gouvernement est clair : traiter en criminels ceux qui refusent de jouer le jeu « démocratique », ceux qui refusent de s’inscrire dans le cadre de la légalité bourgeoise, ceux qui refusent de reconnaître que la seule violence légitime est celle de l’État bourgeois. Le gouvernement tolère une seule « opposition » : celle qui ne remet pas en cause le système, celle qui est pilotée par les réformistes et les directions syndicales, avec ses journées d’action dispersées qui emmènent systématiquement les travailleurs à l’échec et à la démoralisation. Tout le reste doit être nié ou alors criminalisé, traqué, anéanti. Aujourd’hui, le gouvernement s’attaque à la « mouvance » autonome, qu’elle surveillait depuis plusieurs mois en attendant le moment propice pour sa grande opération de propagande. Et demain ? Les travailleurs auto-organisés qui déborderaient le « cadre », mèneraient des grèves avec piquets bloquants, dresseraient la perspective de la grève générale, sont prévenus : le gouvernement leur déclare la guerre. Voilà la signification de ces arrestations.

Contrairement aux réformistes de tout poil, les communistes révolutionnaires n’ont pas à donner des gages à la bourgeoisie. Nous ne participerons à aucune union sacrée contre les prétendus « terroristes » d’« ultra gauche ». Quand la justice bourgeoise s’acharne contre des révoltés, nous sommes du côté des révoltés embastillés.

Le spectacle bien huilé mis au point par le gouvernement, avec le relais complaisant des médias aux ordres, connaît d’ores et déjà des accrocs. Alors que le gouvernement s’acharne à présenter les jeunes révoltés comme des fils à papa détestables, sectaires, asociaux et monstrueux, la réalité commence à percer la bulle médiatique. Ils étaient appréciés par la population de Tarnac, pour leurs qualités humaines et le type de rapports qu’ils avaient noués avec les autres villageois. Des rapports humains suffisamment forts pour ne pas se dissoudre suite à une campagne d’abrutissement médiatique et à l’apposition de l’étiquette effrayante de « terroristes ». Ainsi, un comité de soutien a été lancé à Tarnac, avec le maire de la commune voisine lui-même, montrant le refus de la population de s’incliner devant l’ignominie du pouvoir bourgeois. Vive le comité de soutien de Tarnac !

La responsabilité des organisations du mouvement ouvrier, et en particulier de celles qui se prétendent « révolutionnaires », est d’organiser la résistance pour obtenir le retrait des poursuites et la libération des camarades autonomes. Comme elle est d’organiser la mobilisation pour obtenir la libération inconditionnelle de Jean-Marc Rouillan et de Georges Ibrahim Abdallah. Face à un gouvernement bien déterminé à faire payer la crise aux travailleurs, nous devons nous attendre à une accentuation de la répression contre les militants et à des attaques redoublées contre les libertés publiques et les acquis sociaux conquis par les travailleurs. Un exemple parmi d’autres : samedi 15 novembre à Paris, les CRS ont encerclé pendant plusieurs heures une cinquantaine de défenseurs du droit à l’avortement, les empêchant de manifester et de distribuer leurs tracts aux passants, alors que quelques mètres plus loin, une poignée de militants anti-avortement paradait. Voilà la réalité de la « démocratie » en France.

Quant aux débats entre révolutionnaires et au sein du mouvement ouvrier sur les méthodes de résistance et d’action, comme sur leur opportunité selon les situations, ils sont légitimes. C’est ainsi que la direction de la CGT au début du siècle, avec son fondateur Émile Pouget, ne passait pas son temps à se « concerter » avec le patronat et le gouvernement, mais se battait pour la grève générale et soutenait, entre autres, les actions de sabotage ouvrier contre les patrons. Pour sa part, le Groupe CRI soutient et préconise les actions de masse menées par les travailleurs auto-organisés, car l’expérience du mouvement ouvrier prouve qu’elles sont seules efficaces immédiatement et seules formatrices pour l’auto-émancipation révolutionnaire à venir.

Pour le Groupe CRI, les débats sur les formes d’actions doivent donc se mener avant tout au sein du prolétariat, dans les Assemblées générales et les organisations, en liaison avec l’objectif immédiat de la convergence des luttes contre le patronat et le gouvernement de Sarkozy, avec la perspective de la grève générale, seule à même de les vaincre.

Liberté et arrêt des poursuites contre les neuf militants autonomes !

Libération inconditionnelle de Jean-Marc Rouillan et de Georges Ibrahim Abdallah !

Défense des libertés démocratiques !

Non à l’union sacrée avec le gouvernement, sa police et sa justice !

Militants, travailleurs, jeunes, résistons tous ensemble par l’action de classe et de masse, imposons la convergence des luttes, vers la grève générale !