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Face aux attaques du patronat, de l'Union européenne et de Chirac-Raffarin, que faire ?


Auteur(s) :Laura Fonteyn, Ludovic Wolfgang, Frédéric Traille
Date :15 novembre 2003
Mot(s)-clé(s) :France
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Effrayé par la puissante montée vers la grève générale de mai-juin dernier, dont il a parfaitement conscience de n’être sorti victorieux qu’à cause de la trahison de celle-ci par les dirigeants syndicaux et l’ex-« gauche plurielle » (cf. Le Cri des travailleurs n°5-6 de juin-juillet 2003), discrédité par sa responsabilité évidente dans le désastre de la canicule estivale (cf. Le Cri des travailleurs n°7 de septembre 2003), au plus bas dans les sondages…, le gouvernement Chirac-Raffarin mène depuis la rentrée une politique assez habile. Celle-ci combine la poursuite et le parachèvement d’attaques déjà engagées, avec le soutien ouvert ou tacite des dirigeants syndicaux, contre les travailleurs, les chômeurs, les immigrés et les étudiants — et une certaine prudence sur les dossiers généraux les plus explosifs comme la contre-réforme de la Sécurité sociale, le projet de loi Ferry sur l’autonomie des Universités, les projets en préparation contre l’école publique ou encore la transformation du statut de l’entreprise publique EDF-GDF, dont les travailleurs, syndiqués à 50% , avaient ouvert, par leur mise en échec du référendum organisé pour leur faire cautionner la réforme de leur système de retraite en janvier dernier, le cycle de luttes qui a marqué le premier semestre de l’année.

Espérant ainsi tenir jusqu’aux élections cantonales, régionales et européennes du printemps prochain, qu’il a des chances de remporter par défaut puisque l’ex-« gauche plurielle » est incapable de se poser comme alternative politique et ne rêve de victoire que pour… 2007, le gouvernement Raffarin pourra laisser alors la place à un nouveau gouvernement de choc, débarrassé des poids morts que sont devenus Raffarin lui-même, Fillon, Mattéi et Ferry. Selon le résultat des élections, tout se jouera vraisemblablement autour de Sarkozy qui, pour avoir su satisfaire, depuis son entrée en fonction, avec l’incroyable complicité des médias, l’électorat de droite et une partie des électeurs d’extrême droite, reste le pilier le plus solide de ce gouvernement et ne cache plus ses ambitions de succéder à Raffarin, puis si possible à Chirac lui-même… De son côté, Bayrou, président de l’UDF, fait figure de joker, car il sait profiter du vide politique à « gauche » pour se présenter au Parlement et dans les médias comme la seule critique sérieuse du gouvernement, et ainsi comme la seule « alternative » en cas de situation difficile pour Chirac. À moins bien sûr qu’une telle situation difficile ne se transforme en possible crise politique avant 2007 et ne vienne ainsi bouleverser l’état actuel des trois principales forces politiques de la bourgeoisie (UMP, UDF, PS-Verts)…


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