Le CRI des Travailleurs
n°25
(janvier-février 2007)

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Propositions du Groupe CRI pour un programme commun anti-capitaliste cohérent et conséquent


Auteur(s) :Groupe CRI
Date :18 janvier 2007
Mot(s)-clé(s) :France, élections-2007
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Nous publions de nouveau ici la proposition du Groupe CRI « pour un programme anti-capitaliste cohérent et conséquent ».

Une coalition réellement anti-capitaliste utiliserait la campagne électorale pour faire connaître massivement la perspective d’une rupture avec le capitalisme et d’une véritable alternative gouvernementale. Son programme pourrait par exemple se concentrer sur une douzaine de revendications cohérentes et conséquentes, répondant aux aspirations de la majorité… et que l’on trouve pour la plupart sous une forme ou sous une autre, à un moment ou à un autre de l’actualité, dans les programmes d’action, les journaux et les tracts de la LCR, de LO et du PT :

• Interdiction des licenciements collectifs et luttes communes immédiates pour aider les travailleurs à faire échec aux plans de licenciements par les méthodes de la lutte de classe (grèves, manifestations, solidarité matérielle avec les grévistes, occupation des entreprises…).

• Interdiction de la précarité : suppression du CNE et de toutes les lois de droite et « de gauche » qui l’ont instaurée depuis vingt-cinq ans, transformation de tous les contrats précaires en CDI ou postes de fonctionnaires selon les cas.

• Baisse générale du temps de travail pour embaucher les chômeurs et mettre fin à la précarité, sans perte de salaire, sans annualisation et sans flexibilité (abrogation des dispositions des lois Aubry sur ces points).

• Ouverture des postes à tous les concours dans les trois Fonctions publiques à hauteur des besoins.

• Augmentation générale des bas et moyens salaires, le SMIC à 1500 euros nets tout de suite, non au « salaire au mérite », échelle mobile des salaires contre l’inflation.

• Abrogation des lois Balladur et Fillon sur les retraites : retour aux 37,5 annuités pour tous, baisse de l’âge de la retraite, prise en compte intégrale des années d’études, de formation, de précarité et de chômage.

• Défense de la Sécurité sociale : non aux déremboursements, suppression des exonérations de cotisations patronales, augmentation de ces cotisations patronales à hauteur des besoins, pour le remboursement à 100 % de tous les soins et médicaments pour les assurés sociaux.

• Arrêt des attaques contre les immigrés : arrêt des expulsions, régularisation de tous les sans-papiers avec la carte de séjour de 10 ans, retrait de la loi CESEDA et de toutes les lois anti-immigrés de droite et de gauche, fermeture des centres de rétention, facilitation des procédures de naturalisation pour ceux qui le souhaitent, défense du droit d’asile.

• Retrait des réformes Fillon et Allègre-Lang contre l’école publique, de la réforme Lang contre les diplômes universitaires (LMD), etc., création des postes d’enseignants, de chercheurs et de personnels nécessaires.

• Retrait des projets de privatisation (GDF, aéroports de Paris, Poste…) et renationalisation sous le contrôle des travailleurs des entreprises privatisées, défense et développement des services publics utiles à la population (hôpitaux, écoles, poste, transports, etc.).

• Droit au logement : non aux expulsions, réquisition des logements vacants, construction massive et obligatoire de logements sociaux, réfection des logements délabrés, plafonnement des loyers.

Retrait des troupes françaises de tous les pays où elles interviennent, pas un homme, pas un sou pour les opérations impérialistes (Afghanistan, Liban, Côte d’Ivoire, etc.).

Mais ces exigences n’ont de sens que si les conditions de leur satisfaction sont indiquées clairement aux travailleurs : au cours de la campagne électorale, il faudrait dire clairement qu’elles sont directement et frontalement anti-capitalistes car elles impliquent des mesures de confiscation immédiate d’au moins une partie des pouvoirs et des profits des capitalistes. Il faudrait par conséquent dire clairement que la seule façon de les imposer est la mobilisation des travailleurs eux-mêmes, leur lutte de classe la plus résolue, incluant notamment l’exigence de contrôle des travailleurs sur les comptes des entreprises et le recours à l’arme de la grève, jusqu’à la grève générale. En s’appuyant ainsi sur les luttes des travailleurs, un gouvernement réellement anti-capitaliste serait capable de commencer à mettre en œuvre une véritable rupture avec toute la politique des gouvernements de droite et de gauche, avec le système politico-institutionnel de la Ve République et de l’Union européenne. Il s’agirait nécessairement d’un gouvernement au service des travailleurs, qui serait contrôlé par eux à tous les niveaux, avec des élus mandatés, révocables et rémunérés au niveau du salaire moyen.

Avec ce programme, cet objectif gouvernemental et un discours franc et clair, une véritable alliance anti-capitaliste permettrait indéniablement d’ « aider les masses, dans le processus de leurs luttes quotidiennes, à trouver le pont entre leurs revendications actuelles et le programme de la révolution socialiste. Ce pont doit consister en un système de revendications transitoires, partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière et conduisant invariablement à une seule et même conclusion : la conquête du pouvoir par le prolétariat » (Léon Trotsky, Programme de transition de la IVe Internationale).


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