Le CRI des Travailleurs
n°25
(janvier-février 2007)

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Contre l'idéologie pacifiste (Lettre d'un militant CRI à la fédération de la Libre Pensée de l'Yonne)


Auteur(s) :Yves
Date :18 janvier 2007
Mot(s)-clé(s) :international
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Nous publions ici une contribution de notre camarade Yves, militant du Groupe CRI et ancien secrétaire fédéral du Parti des travailleurs de l’Yonne, exclu bureaucratiquement en 2005 par la clique de Gluckstein et consorts pour avoir demandé que le PT combatte réellement, et non seulement en paroles, la bureaucratie syndicale. Du reste, 27 des 40 adhérents de cette fédération du PT, pour la plupart militants de longue date, avaient refusé de voter pour l’exclusion de leur secrétaire, qu’ils venaient de réélire démocratiquement et en qui ils avaient confiance. Or ce refus de voter pour l’exclusion de leur camarade avait suffi à la clique dirigeante du PT pour qu’elle exclut à leur tour ces 27 militants tous ensemble, violant les statuts fédéralistes du parti et n’hésitant pas à détruire purement et simplement la fédération de l’Yonne ! Nous y reviendrons.

La contribution que nous publions ici est une lettre adressée le 12 novembre 2006 par notre camarade Yves à la fédération de l’Yonne de la Libre Pensée, dont il est membre et où il entend défendre librement ses positions révolutionnaires pour contribuer au débat fraternel entre les adhérents de cette association.

« Suite au rassemblement unitaire de Gy-l’Évêque 2006, la question du pacifisme, me semble-t-il, doit être posée clairement et débattue entre nous pour l’avenir.

Pouvons nous clamer en chœur, avec l’ensemble des organisations pro-onusiennes qui ont participé au rassemblement de Gy-L’Évêque — au diapason avec l’ensemble de la classe politique bourgeoise — notre pacifisme, notre rejet absolu de toutes les guerres, alors que le peuple palestinien lutte pour sa survie contre l’armée sioniste, que les peuples partout dans le monde luttent, les armes à la main pour défendre leurs libertés contre l’impérialisme, toujours plus cynique et violent ? Nous devons clairement apporter notre soutien à nos amis oppressés.

Pouvons-nous, au nom de la réhabilitation des fusillés pour l’exemple de la guerre 14-18, condamner toutes les luttes armées ? En tant que militant libre-penseur, pour la victoire d’une république universelle et sociale des travailleurs, chère aux communards, je pense que nous ne pouvons parler de pacifisme sans préciser les choses. Sans dire clairement quel pacifisme nous défendons. Nous avons levé le poing devant le monument aux morts pour appeler à la construction de la république universelle des travailleurs, est-il besoin de rappeler à quel prix ont été arrachées les victoires des peuples sur les régimes oppresseurs à travers l’histoire ? Non. On le sait, cela ne s’est pas fait par de simples appels au pacifisme.

Hisser le drapeau du pacifisme bon teint, politiquement correct et « très citoyen », revient à condamner les luttes que mènent les jeunes des banlieues de France contre une police toujours plus provocatrices et violente, contre un État policier et discriminatoire, contre une société d’injustice. Cela ne revient-il pas à appeler au calme alors que l’heure est à la résistance contre un système politique oppresseur ? Il faut se poser la question et y répondre.

Quel rôle tient la LP, quel rôle doit tenir la LP dans le concert médiatico-politique à l’unisson condamnant toute insurrection populaire, mais acclamant et soutenant les violences policières et militaires à travers le monde ? Ce rôle ne peut pas être celui d’un simple appel au pacifisme.

Il doit être celui d’appeler à lutter, par tous les moyens, contre les oppresseurs et les profiteurs ! Contre la pensée unique et l’obscurantisme.

Le fait que nous soyons anti-impérialistes ne suffit il pas à justifier notre volonté de justice pour tous les peuples, de fraternité entre les peuples ? Est-il besoin de répéter sans cesse que nous sommes pacifistes, au même titre que toutes les autres organisations ? À mon sens, non. »


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