Le CRI des Travailleurs
n°25
(janvier-février 2007)

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Vive la résistance irakienne contre l'impérialisme (Intervention du Groupe CRI à la réunion Agir pour l'Irak)


Auteur(s) :Groupe CRI
Date :8 décembre 2006
Mot(s)-clé(s) :international, Irak
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« Le Groupe CRI (Communiste Révolutionnaire Internationaliste), partisan du programme de la IVe Internationale, a apporté son soutien à cette réunion publique avec les camarades irakiens, organisée par nos amis de l’association Agir pour l’Irak.

La reconstruction du mouvement ouvrier en Irak est un enjeu majeur car ce pays est aujourd’hui l’une des principales cibles de l’impérialisme. C’est pourquoi les organisations politiques qui se proposent de reconstruire une conscience de classe réellement communiste, les organisations syndicales qui se constituent en toute indépendance pour défendre les intérêts des travailleurs, les organisations qui se battent pour la liberté et les droits des femmes, les forces de sécurité ouvrières qui assurent la protection des travailleurs et des femmes contre les agressions impérialistes ou islamistes… doivent être saluées comme des acquis de la plus haute importance pour le prolétariat irakien et international. De ce point de vue, on ne peut qu’être impressionné par le travail que les camarades ont déjà accompli.

Mais l’internationalisme prolétarien ne saurait se réduire à des actes de solidarité avec les organisations ouvrières. Il implique aussi la discussion politique la plus franche entre organisations et militants. C’est de ce point de vue que le Groupe CRI soumet à la discussion les positions qui sont les siennes, et qui se distinguent sur plusieurs points de celles des camarades irakiens.

Aujourd’hui, on ne peut qu’être frappé par les formes néo-coloniales les plus barbares que revêt l’offensive impérialiste contre les peuples. C’est pourquoi le prolétariat et les organisations qui s’en réclament doivent être à l’avant-garde du combat contre la néo-colonisation, pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Dans cette perspective, il n’est pas acceptable de mettre sur le même plan les agresseurs impérialistes et ceux qui leur résistent parce qu’ils refusent de se laisser recoloniser.

Il n’est pas acceptable de renvoyer dos-à-dos l’État colonial sioniste surarmé et les forces palestiniennes ou libanaises qui lui résistent, comme l’ont fait les camarades irakiens cet été.

De la même façon, il n’est pas acceptable de renvoyer dos-à-dos les impérialistes qui occupent l’Irak et les forces qui combattent pour les chasser. En tant que militants ouvriers et communistes, nous avons des divergences avec d’autres forces en ce qui concerne les méthodes de lutte les plus appropriées. Mais, par principe, l’ensemble des actes de résistance contre les forces d’occupation impérialistes et leurs supplétifs locaux doivent être soutenus en tant qu’actes de résistance légitime du peuple irakien.

En Irak aujourd’hui, il n’y a pas que des milices qui tuent des travailleurs et des femmes. Des milliers de soldats américains, pourtant surarmés, ont été tués par les résistants. L’actualité même met en évidence les revers que subit l’impérialisme américain confronté à la résistance. Il faut souhaiter que l’accumulation de ces revers débouche sur une véritable défaite de l’impérialisme, car tout affaiblissement de l’impérialisme serait un point d’appui de la plus grande importance pour les peuples opprimés et tous les travailleurs.

Il n’est pas acceptable d’en appeler à une paix de toute façon utopique dans le système actuel, et encore moins à des « forces internationales » pour faire pression sur les États-Unis, comme le préconisent les camarades, alors que de telles « forces internationales » ne sauraient être aujourd’hui que d’autres puissances impérialistes tout aussi pourries que les États-Unis.

Il ne s’agit évidemment pas de se subordonner de quelque façon que ce soit à des ennemis de la classe ouvrière, que ce soient les baathistes de l’ancien régime sanguinaire ou les islamistes réactionnaires. Le prolétariat doit combattre pour son propre programme, avec ses propres organisations et avec ses propres méthodes de lutte de classe. En particulier, celles des milices baathistes ou islamistes qui tournent leurs armes contre les ouvriers ou les femmes au lieu de combattre exclusivement les impérialistes et leurs valets, doivent être combattues sans hésitation par tous les moyens. C’est notamment à cela que servent les forces de sécurité ouvrières armées mises sur pied par les camarades dans les usines et les quartiers populaires.

De la même façon, toutes les forces qui, manipulées ou non par l’impérialisme selon les cas, commettent des attentats contre les travailleurs irakiens ou fomentent des conflits inter-religieux et inter-ethniques, doivent être dénoncées et combattues avec la plus grande clarté, sans que la moindre alliance soit possible avec eux sur quelque terrain que ce soit.

Pour autant, la principale cause de la montée en puissance des islamistes et des baathistes, la principale cause de la guerre civile en Irak, c’est l’occupation impérialiste. La seule façon de contrer cette évolution dramatique de la situation, c’est donc que les organisations du mouvement ouvrier soient à l’avant-garde du combat contre l’occupation impérialiste. Ce n’est que sur cette base qu’il est possible de dialoguer avec les dizaines de milliers de travailleurs et de jeunes qui rejoignent aujourd’hui des forces islamistes ou baathistes parce qu’ils croient y trouver des instruments adéquats pour chasser les occupants. Ce n’est qu’en soutenant par principe les actes de résistance anti-impérialistes qu’il est possible de discuter avec ces travailleurs et ces jeunes pour les arracher aux mains des réactionnaires, pour les convaincre de rejoindre les rangs du mouvement ouvrier, pour leur prouver que les instruments les plus efficaces sont ceux de la lutte de classe prolétarienne, qui impliquent les grèves, les manifestations, mais aussi les actions militaires.

C’est pourquoi le Groupe CRI propose que, ici en France, soit lancée rapidement dans le mouvement ouvrier et parmi les travailleurs une grande campagne de solidarité avec le mouvement ouvrier irakien indépendant et ses organisations, à commencer par celles que représentent les camarades invités aujourd’hui. Cette campagne de solidarité ne peut être qu’une campagne contre l’impérialisme, pour la libération de l’Irak, pour le soutien à la résistance du peuple irakien. Et elle doit naturellement être menée en relation avec le combat contre la terreur sioniste en Palestine et contre l’occupation impérialiste du Liban par la FINUL et les forces françaises. »


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