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Le CRI des Travailleurs n°29     << Article précédent | Article suivant >>

Appels de réunions et d'AG interprofessionnelles


Auteur(s) :Divers
Date :20 novembre 2007
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Appel de l’Assemblée générale d’Île-de-France du 18/10

Une Assemblée générale interprofessionnelle d’Île-de-France s’est réunie le 18 octobre à la Bourse du travail de Paris à l’issue de la manifestation. Elle a rassemblé jusqu’à une centaine de travailleurs (cheminots, enseignants, hospitaliers, secteur privé…), d’étudiants et de lycéens, dont une dizaine de délégués d’AG locales, des syndicalistes de SUD-Rail, du SNES-FSU, du SNUipp-FSU, du SNESup-FSU, de SUD-Éducation, de la CGT-Éduc’action, de la CNT-FTE, de la CGT-chômeurs, de la CGT-métallurgie, de la FSE et de SUD-Étudiant.

L’AG a décidé de lutter sur la base de la plate-forme revendicative suivante :

• Pour la défense des régimes spéciaux de retraite, contre tout allongement de la durée de cotisations (le gouvernement prévoit de l’augmenter à 41, puis 42 annuités, voire plus), pour le retour aux 37,5 pour tous et le droit à la retraite à 60 ans maximum à taux plein. Nous ne nous laisserons pas diviser par un gouvernement qui, pour faire passer ses attaques contre tous, tente de dresser les salariés qui bénéficient encore des 37,5 annuités contre ceux qui les ont perdues, les salariés du public contre ceux du privé, etc.

• Pour le rétablissement des 22 000 emplois de fonctionnaires liquidés dans le Budget de 2008 et des 25 000 postes supprimés au cours des cinq années précédentes. Ces postes sont nécessaires pour rétablir des conditions de travail décentes pour les personnels et pour assurer un service public de qualité.

• Contre toute remise en cause des statuts de la Fonction publique. Ces statuts ne sont pas des privilèges, mais les garants d’une égalité de traitement sur tout le territoire et de la qualité du service public. Contre les contrats de droit privé dans la Fonctions publique, pour la titularisation générale des précaires.

• Pour l’abrogation du CNE, qui vise à généraliser la précarité dans les entreprises de moins de 20 salariés (avant son extension aux autres) et de la loi sur l’égalité des chances de 2006 (apprentissage à 14 ans, etc.)

• Contre la privatisation de la Sécurité sociale et les franchises « médicales » (taxe inadmissible qui augmentera régulièrement). La Sécurité sociale doit assurer la solidarité entre les salariés et entre les générations : sa vocation n’est pas d’être rentable. Les malades ne sont pas des coupables : le droit à la santé est imprescriptible.

• Contre la loi Pécresse qui vise à privatiser l’enseignement supérieur, à aggraver l’inégalité entre les facultés, à substituer des personnels précaires aux fonctionnaires et à introduire la sélection à l’Université…

• Contre la traque des sans-papiers, contre les tests ADN et les loi anti-immigrés (Hortefeux, CESEDA…). Les immigrés ont le droit à la dignité, les sans-papiers et leurs enfants n’ont pas à vivre avec la peur au ventre permanente pour servir de boucs émissaires à la politique du gouvernement. Tous les salariés doivent être solidaires de leur lutte pour la régularisation et pour une vie décente en France.

L’AG a voté les perspectives de lutte suivantes :

NOUS APPELONS TOUS LES TRAVAILLEURS À SE MOBILISER

et à s’auto-organiser en se coordonnant interprofessionnellement partout

• NOUS APPELONS TOUS LES SYNDICATS À ROMPRE LES « CONCERTATIONS »

avec le gouvernement et à s’engager immédiatement dans la construction de la grève

• Nous estimons, avec l’expérience des luttes récentes (notamment la défaite de 2003 sur les retraites), que la tactique des « journées d’action » sans lendemain est sans issue : SEULE LA GRÈVE GÉNÉRALE INTERPROFESSIONNELLE PERMETTRA DE VAINCRE SARKOZY

Les travailleurs des transports, de l’énergie et des secteurs clés de l’économie sont les mieux placés pour entraîner l’ensemble des travailleurs dans la lutte et dans la grève :

NOUS SOUTENONS LES DÉCISIONS DE RECONDUIRE LA GRÈVE ; NOUS APPELONS TOUS LES SYNDICATS DE CES SECTEURS À CONSTRUIRE IMMÉDIATEMENT LA GRÈVE RECONDUCTIBLE ; DANS LES AUTRES SECTEURS, NOUS APPELONS À LA TENUE D’AG POUR AMPLIFIER LA MOBILISATION, AVEC L’OBJECTIF DE LA GRÈVE RECONDUCTIBLE, VERS LA GRÈVE GÉNÉRALE.

Compte-rendu et décisions du troisième Forum de la résistance sociale

Le troisième Forum de la résistance sociale s’est tenu le 20 octobre à Paris, avec des travailleurs, des jeunes, des représentants du CILCA, de la FSE-Paris, du Groupe CRI et, à titre individuel, des militants de la CGT (hôpitaux, INSEE, chimie, chômeurs…), du Collectif de résistance citoyenne, du GSI, de la LCR, du SNES-FSU, du SNESup-FSU, de SUD-Rail, des sympathisants de la Fraction de LO, ainsi que deux militants belges venus en observateurs. La poursuite de la grève dans les transports et le choix d’organiser ce Forum un samedi matin (pour permettre à ceux qui le souhaitaient de se rendre à la manifestation de l’après-midi contre la traque des sans-papiers), ont empêché un certain nombre de militants et sympathisants d’y participer.

Organisé deux jours après la journée de mobilisation du 18 octobre, il s’agissait de faire le bilan de celle-ci et de discuter des perspectives. Les participants se sont réjouis de la mobilisation des cheminots (75 % de grévistes, un record historique), des travailleurs de la RATP (60 % de grévistes) et d’autres réseaux de transports urbains (notamment à Lyon, Montpellier, Nancy…), des agents d’EDF-GDF (entre 60 et 90 % de grévistes selon les sources syndicales), mais aussi, malgré l’absence d’appels syndicaux unitaires, des personnels du Ministère de l’Économie (20 % selon le ministère), de la Poste (20 %), de France Telecom (15 %), de l’ANPE (20 %), de l’UNEDIC (10 %), de l’Éducation nationale (10 %), des hôpitaux (5 %), ainsi que chez les étudiants… Le refus des principales directions syndicales de mobiliser dans l’unité l’ensemble des travailleurs et de construire la grève interprofessionnelle a été vivement condamné.

En particulier, les participants ont dénoncé le refus des dirigeants de la fédération CGT des cheminots et du syndicat CGT de la RATP (principaux syndicats dans ces secteurs) d’appeler à la grève reconductible. Mais ils ont souligné que, malgré cette orientation, les AG de cheminots réunis le 18 octobre avaient voté majoritairement pour la reconduction de la grève, avec notamment les syndicats SUD-Rail et FO-cheminots. La grève rassemblait encore 15 % des cheminots le 19 octobre et un certain nombre d’AG la reconduisaient le 20.

Dans l’enseignement, où la principale fédération, la FSU, avait refusé d’appeler à la grève nationalement, le taux de grévistes était bien plus important que la moyenne dans les académies où les syndicats appelaient dans l’unité à la grève, comme à Paris, Créteil ou Aix-Marseille (20 % de grévistes). Dans le 92 Nord (dont plusieurs militants étaient présents au Forum), le taux a même atteint 30 %, grâce à l’ancienneté du réseau militant, aux AG inter-établissements et à l’appel clair du SNES 92 à la grève, en opposition avec le SNES académique de Versailles et le SNES national.

Dans les Universités, la préparation de la journée du 18 a reposé sur des AG réunissant entre 40 et 500 personnes sur une trentaine de sites. Près de 500 étudiants se sont ainsi réunis à l’Université de Toulouse-le-Mirail, 400 à Paris-I Tolbiac, 400 à Nancy-II, 350 à Rennes-II, 300 à Nanterre, 250 à Caen, 200 à Aix, 120 à Dijon, 120 à Toulouse-Rangueil, 100 à Bordeaux-I, 80 à Rouen, 70 à l’ENS-Paris, 60 à la Sorbonne, 60 à Toulouse-Arsenal, 40 à Paris-IV Clignancourt… Là encore, cette mobilisation s’est heurtée au refus de la direction nationale de l’UNEF et des principaux syndicats d’universitaires et de personnels IATOSS d’appeler clairement à la grève et de la construire. Cependant, grâce aux syndicats de lutte (FSE, SUD-Étudiant…) et aux militants lutte de classe de la CGT, de la FSU ou de l’UNEF, le mot d’ordre d’abrogation de la loi Pécresse et la perspective de la grève comme seul moyen de gagner ont été adoptés. Les participants au Forum ont néanmoins regretté l’absence d’unité entre les organisations intervenant parmi les étudiants, qui a conduit à la tenue d’une AG étudiante séparée de l’AG interprofessionnelle le soir du 18 à Paris.

La discussion sur l’analyse de la situation et des perspectives a conduit à l’adoption de l’orientation commune suivante :

• Le Forum de la résistance sociale ne se substitue pas aux AG, mais appuie les travailleurs et jeunes mobilisés par ses analyses et son orientation et soutient l’auto-organisation, la multiplication des AG, les comités de mobilisation, les comités de grève, partout où c’est possible.

• Le Forum soutient l’appel de l’AG interprofessionnelle du 18/10 et participe à sa diffusion massive par Internet, par tract sur les lieux de travail, notamment aux cheminots et agents de la RATP, comme dans les prochaines manifestations (à commencer par celle du 23/10 devant l’Assemblée nationale contre les franchises médicales) ; les participants au Forum proposent l’adoption de cet appel aux AG et aux syndicats ; enfin, l’Appel est mis sur le site du Forum et les visiteurs peuvent laisser leurs coordonnées pour être tenus informés des prochaines initiatives allant dans le sens de la prise de contact, de la mobilisation et de la grève interprofessionnelles.

• Le Forum appelle à l’unité des travailleurs, des syndicats et des organisations (partis, collectifs…) ; il se prononce pour que les syndicats et organisations appellent et participent, avec les AG locales, à la construction de la mobilisation interprofessionnelle, pour qu’ils contribuent à l’organisation d’AG interprofessionnelles à Paris comme dans les autres villes.

• Le Forum appelle tout particulièrement les organisations et les délégués d’AG locales qui avaient appelé ou qui étaient présentes à l’AG interprofessionnelle parisienne du 18/10 à se rencontrer pour avoir une discussion sur le bilan de cette AG et pour essayer d’appeler ensemble à la prochaine : tous les efforts unitaires doivent être faits pour assurer la préparation, l’élargissement et le succès de celle-ci.

• Le Forum soutient l’appel à la tenue d’une Coordination universitaire des 27-28 octobre, appelle à la multiplication des AG étudiants-enseignants-personnels IATOS et à l’élection de délégués mandatés pour assurer le plein succès de cette initiative.

• Le Forum décide de signer l’appel unitaire contre les franchises médicales.

• Un nouveau Forum de la résistance sociale aura lieu le samedi 17 novembre après-midi (date à confirmer selon l’évolution de la situation).

Contact : 06 08 86 73 13 ou resistancesociale@free.fr
Site : http://resistancesociale.exprimetoi.net

Appel de la réunion interprofessionnelle du 17/11

Nous sommes 35 travailleurs, étudiants et lycéens rassemblés à Paris en réunion interprofessionnelle de mobilisation à l’initiative du Forum de la résistance sociale (qui regroupe le CILCA, la FSE-Paris, le Groupe CRI, le Mouvement lycéen de Paris et, à titre individuel, des militants du CRC, de la CGT, de la FSU, de la LCR, de SUD-Rail…) et d’Émancipation-Région parisienne.

Nous avons discuté de la situation politique ouverte par la grève reconductible des cheminots et des agents de la RATP et par la grève avec blocage des universités. Nous avons échangé sur nos expériences de lutte en cours, sur la façon dont elles s’insèrent dans le début d’un mouvement global et sur les moyens d’œuvrer concrètement à la convergence des luttes.

Nous considérons que la mobilisation en cours concerne tous les travailleurs et les jeunes. La victoire de Sarkozy contre les régimes spéciaux ouvrirait la porte à un allongement de la durée de cotisations pour tous les salariés et lui permettrait d’être en position de force pour affronter tout autre conflit social ultérieur. De la même façon, la défaite des étudiants serait celle d’une catégorie particulièrement combative, qui a réussi à infliger une défaite partielle à un gouvernement en imposant le retrait du CPE au printemps 2006. C’est pourquoi nous réaffirmons les revendications légitimes du mouvement : défense des régimes spéciaux, retour aux 37,5 annuités pour tous, abrogation de la loi LRU, défense des services publics, rétablissement des postes de fonctionnaires supprimés, contre les franchises médicales et la privatisation de la santé, augmentation générale des salaires, contre la traque des sans-papiers et les lois anti-immigrés (Hortefeux, CESEDA, etc.), contre la répression du mouvement social… Nous invitons en outre à réfléchir aux autres revendications permettant de mobiliser les secteurs qui ne sont pas encore en lutte.

Selon nous, il est possible de gagner contre Sarkozy, mais ce ne peut être que tous ensemble et par l’arme de la grève. C’est pourquoi nous nous prononçons pour la construction de la grève interprofessionnelle, bloquant l’activité du pays, comme seul moyen de mettre en échec les contre-réformes. Ces réformes élaborées par le patronat ne sont pas négociables : les travailleurs et les étudiants mobilisés exigent leur retrait pur et simple, non des amendements comme le proposent certaines directions syndicales. Nous considérons notamment que des décisions comme l’appel à ouvrir des « négociations » la veille de la grève reconductible ou l’appel à lever la grève sous prétexte de commencer ces « négociations », ne peuvent que nuire à la mobilisation. Nous appuyons donc les AG, ainsi que les militants syndicaux et les syndicats, qui refusent toute négociation et qui s’adressent aux directions syndicales pour qu’elles cessent de demander ces négociations.

Nous considérons l’auto-organisation comme seule méthode pour que les travailleurs et les étudiants contrôlent eux-mêmes leur mouvement. C’est pourquoi nous soutenons les AG et la Coordination nationale universitaire, ainsi que le principe des comités de grève élus qui commencent à se mettre en place chez les cheminots et à la RATP, en souhaitant leur multiplication et leur coordination.

Nous appelons les travailleurs de tous les secteurs, les étudiants et les lycéens à s’engager massivement dans la grève et à multiplier les rencontres interprofessionnelles, notamment en envoyant des délégations dans les AG des uns des autres, en proposant des AG interprofessionnelles partout où c’est possible, en s’aidant réciproquement pour mener les actions et en menant des actions communes.

Nous appelons notamment à participer massivement à l’AG interprofessionnelle convoquée par plusieurs syndicats à la Bourse du travail de Paris à l’issue de la manifestation parisienne du 20 novembre, où nous défendrons les propositions contenues dans le présent appel.

Nous demandons aux organisations syndicales et politiques qui affirment vouloir combattre les mesures de Sarkozy d’appeler à cette AG interprofessionnelle et à des rencontres et réunions interprofessionnelles partout où c’est possible.


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